Vos questions sur l’écriture et le métier d’auteur : troisième round !

Vous pouvez retrouver les sessions précédentes ici et .

Let’s go donc pour une troisième séance avec, au menu, une seule question, mais quelle question ! Je vous laisse en juger par vous-même…

  • Bonjour, ce qui m’intrigue c’est l’après écriture, une fois que le livre est terminé comment se passe le contact éditeur, le choix aussi de la maison d’édition à qui vous avez envie de faire confiance (bien que ce ne doit pas être aussi simple que ça), le travail de correction et/où réécriture si besoin il y a, le choix de la maquette pour la couverture, de l’artiste si il y a une illustration ou photo-montage et surtout dans quelle mesure l’auteur a-il voix dans ces différents travaux ?

C’est ce qu’on peut appeler une question complète !

En route donc pour le décorticage, qui, d’ailleurs, va s’étendre sur plusieurs articles, il y a beaucoup à dire et je ne voudrais pas vous assommer avec mes pavés ! (Qui a dit que j’étais bavarde ?)

Avant de parler du contact avec les éditeurs, je vais d’abord dresser le tableau sur Comment soumettre son manuscrit à un éditeur.

En Francophonie – tout au moins européenne – il faut savoir que nous faisons figure d’exception. En effet, ailleurs dans le monde, principalement pour les anglophones, mais le système tend à se développer ailleurs, les auteurs, s’ils veulent être publiés traditionnellement, à savoir sans auto-publication qui est encore un tout autre domaine, doivent d’abord décrocher un agent.

Késako ? L’agent est un intermédiaire entre l’auteur et l’éditeur. Du côté auteur, il le coache dans sa vie d’écrivain, a le plus souvent un rôle d’éditeur pour le texte soumis, veille à la qualité des contrats et à ce que l’auteur perçoive à temps ce qu’il lui est dû financièrement parlant, bref, il veille sur son poulain. Côté éditeur, il sait ce que l’éditeur veut, quels sont ses goûts, il peut lui proposer les manuscrits que lui-même a sélectionnés et conclure des contrats avantageant les deux parties éditeur/auteur (l’agent y a tout intérêt, sa rémunération dépend de celle de l’auteur).

En francophonie, donc, de manière traditionnelle – je vais revenir sur ce point par la suite – l’auteur contacte directement l’éditeur en passant, le plus souvent, par des comités de lecture qui examinent les manuscrits reçus par la voie postale ou par e-mail. S’ils trouvent un texte qui leur convient, ils le transmettent à l’éditeur/son assistant, qui à son tour, le lit, considère son potentiel commercial – il ne faut pas oublier cet aspect-là des choses dans la chaîne du livre – et s’ils estiment que le texte correspond à ce qu’ils recherchent, contactent l’auteur pour lui proposer un contrat.

Voilà, dans les grosses lignes, comment ça se passe. En pratique, quand vous vous apprêtez à soumettre votre manuscrit, il faut tenir compte de plusieurs choses :

* Toutes les maisons d’édition n’acceptent pas la soumission de manuscrits, en grande partie parce que leur catalogue est entièrement dédié à la traduction de romans, le plus souvent anglophone. C’est là un des avantages du système anglophone, c’est que les agents ne s’occupent pas seulement des ventes dans le pays de l’auteur – ou de la sphère anglophone – ils négocient aussi les droits de traduction dans le monde entier. Cela se passe notamment lors de foires internationales, comme celles de Francfort ou de Bologne (pour la jeunesse).

* Toutes les maisons d’édition n’ont pas la même taille : parfois vous devrez passer par un comité de lecture, parfois vous tomberez directement sur l’éditeur. Qui dit différence de taille dit aussi différence de moyens. Il est aussi intéressant de voir si votre éditeur a un distributeur/diffuseur, aka le maillon entre lui et une bonne diffusion en librairie.

* Renseignez-vous un minimum avant d’envoyer votre manuscrit tous azimuts ! Car, si vous recevez un mail vantant les qualités de votre manuscrit et aussitôt, une facture, de grâce, écartez cet éditeur, qui n’en est pas un. C’est un prestataire de services, qui le plus souvent vous demande des prix exorbitants pour un service que vous pouvez obtenir bien moins cher. Ce n’est en aucun cas un éditeur !

* Enfin, les agents commencent à se développer en francophonie. Si certains ne sont pas encore accessibles pour les auteurs débutants, d’autres, en revanche, acceptent les soumissions. Certaines maisons d’édition ne travaillent d’ailleurs qu’avec eux, signe que le paysage éditorial francophone est en mutation.

Enfin, avant de parler de mon parcours personnel, je vous recommande quelques liens.

Et sinon, vous pouvez toujours cliquer sur le tag Ecriture de ce blog !

Quelques mots sur mon parcours personnel, donc :

J’ai d’abord soumis le premier tome des Outrepasseurs à des éditeurs spécialisés dans l’imaginaire – je les connaissais mieux, de par mes lectures, que ceux qui visaient la jeunesse & le YA. Et… j’ai attendu. Et croyez-moi, surtout pour quelqu’un comme moi qui n’est guère patiente, c’est très dur de guetter jour après jour les mails, le téléphone, même si vous savez pertinemment bien que c’est beaucoup trop tôt pour obtenir une réponse, ce qui ne vous empêche pas de cliquer régulièrement sur la touche « Rafraîchir ».

Si je connaissais déjà Gulf Stream Editeur, notamment grâce à son excellente collection Courants Noirs, je ne l’avais pas retenu dans la liste des éditeurs potentiels, vu que je ne pensais pas que mon roman puisse les intéresser : trop mature, trop adulte, trop long aussi ! C’est une amie, qui justement contactait des éditeurs pour récolter des informations dans le cadre du GGG – celui dont je vous parlais plus haut – qui m’a encouragée à le faire (d’ailleurs, depuis lors, je l’appelle la bonne fée des Outrepasseurs !)

Donc j’envoie un vendredi soir. Le lundi, j’ai un mail de Paola Grieco, l’éditrice de Gulf Stream, m’indiquant son vif intérêt pour le synopsis joint au manuscrit (et si vous ne savez pas ce qu’est un synopsis, je vous invite à le découvrir ici ! ) Coup au coeur. Et puis attente… qui au final durera huit mois. Et si cela vous semble long, sachez qu’en temps éditorial, c’est relativement rapide. La suite, vous la connaissez… ou plutôt je vous en dévoilerai plus dans le prochain article 😉

Vos questions sur l’écriture et le métier d’auteur : second round !

Le premier round, avec les explications qui vont bien, se trouve ici 

Passons donc à la deuxième salve de questions !

  • Combien de temps passez-vous à faire des recherches ou organiser vos idées, l’intrigue d’un roman, avant de vous mettre à écrire réellement ?

Comme je l’ai dit lors d’une réponse dans mon premier round – où j’ai cité quelques méthodes d’ailleurs pour organiser son histoire avant de se lancer – je ne suis pas franchement organisée quand il s’agit de la prépa avant-écriture (j’entends des rires dans la salle…) En général, les personnages me viennent en premier, avec leur background, leurs interrogations, leurs conflits aussi. Et de là, découle l’intrigue. Il y a aussi les thèmes qui me sont chers et que je veux explorer. J’ai donc une vague idée de la conclusion – et encore, elle peut changer en cours de route ! – et pour le reste, je me laisse surprendre par les méandres de l’écriture.

Une méthode qui n’en est pas une, mais qui me convient bien !

Pour les recherches, j’ai déjà eu l’occasion de m’y frotter, notamment dans le domaine historique avec le premier tome des Outrepasseurs. Cela peut constituer un véritable piège d’ailleurs quand on veut se préparer et se lancer en sachant un minimum sur le(s) sujet(s) que l’on s’apprête à aborder. D’une part, parce qu’on a toujours tendance à en faire trop. Hérésie ! me répondrez-vous. Pas vraiment. Sachez qu’en général, seulement 15-20% du fruit de vos recherches se retrouvera effectivement dans votre roman.

Pourquoi s’embêter à faire des recherches, dans ce cas ?

D’abord, pour la curiosité. Quand on me pose la question sur les recherches que j’ai entreprises pour les Héritiers, je cite souvent mon étonnement et ma surprise quand j’ai découvert que le 13e siècle en France ne correspondait définitivement pas au tableau que l’on en brosse souvent. J’y ai découvert une étonnante modernité & une diversité même qui m’ont beaucoup plu.

Ensuite, pour votre roman et vos personnages. Comment voulez-vous vous glisser dans la peau d’un paysan en 1206, d’un samouraï ou encore d’une IA néo-zélandaise si vous ne vous informez pas un minimum sur le sujet ?

Donc, oui, faites des recherches. Mais ne vous enterrez pas non plus dans des piles de bouquins, documentation, etc. Renseignez-vous sur les sources les plus « fiables », si je puis dire, et là aussi, soyez curieux. Et surtout, vive Internet !

Un autre souci avec les recherches, c’est que l’on a souvent envie de prouver à son lecteur que l’on sait de quoi l’on parle dès les premières pages du bouquin. Très mauvaise idée. Votre lecteur veut une histoire, pas un traité sur la vie dans les campagnes au 18e siècle. Il se fiche de savoir les nombreux détails que vous vous réjouissez d’avoir expliqué en long, en large et en travers dans votre chapitre et qui, le plus souvent, n’apportent rien à l’histoire.

Là aussi, il faut restreindre votre enthousiasme et ne pas perdre l’important de vue, à savoir votre intrigue 🙂

  • Une autre question est – mais je ne sais pas si tu as le « droit » de lever le voile sur ce coin de mystère 😛 – de savoir si on a des obligations du style participer à tel salon, se trouver à tel endroit, …

Au vu de mon humble expérience, personnellement, je n’ai jamais eu d’obligation, dans le sens où on ne m’a jamais posé un couteau sous la gorge pour participer à tel salon ou festival 😀

Plus sérieusement, je dis souvent que c’est un plaisir car ce type d’évènements permet de rencontrer ses lecteurs de visu, de pouvoir faire la connaissance d’auteurs, etc, bref de nouer des contacts toujours intéressants. Il n’en reste pas moins que oui, ils prennent de l’énergie – essayez de rester derrière une table de dédicace pendant quelques heures, vous verrez que c’est bien plus fatiguant que cela n’en a l’air ! – sans compter la fatigue due aux déplacements. Donc, sans vouloir me plaindre, les festivals, salons et autres séances de dédicace doivent rester un plaisir pour ma part. Et j’ai la grande chance d’être soutenue dans ce cadre par mon éditeur, Gulf Stream, et sa super team communication (avec un clin d’oeil toutafé spécial à Angela Léry, super attachée de presse !)

Bien sûr, pour être honnête, c’est toujours mieux quand même d’assister à un festival/salon/etc où vous vous trouvez nominé pour un prix – ou, mieux encore, quand vous l’obtenez ! Non seulement pour la joie et le plaisir qui vont avec, mais aussi parce que bordel, c’est le genre de moments qui reste gravé au fer rouge dans votre mémoire (et de manière plaisante, je veux dire !) 🙂

Un autre type de rencontre que j’ai eu l’occasion de « tester » cette année, grâce aux Futuriales, ce sont les rencontres scolaires – en particulier pour les auteurs jeunesse & YA. Différentes de celles avec les lecteurs car en général plus didactiques, et je dois dire que c’était vraiment chouette & intéressant de répondre aux questions des élèves – je les remercie d’ailleurs ainsi que leurs enseignants et documentalistes ! Dans ce cadre, sachez que vous pouvez aussi vous référencer à la Charte des auteurs & illustrateurs jeunesse, toujours une mine d’or.

Vous avez des questions sur l’écriture et le métier d’auteur ? N’hésitez pas à les indiquer en commentaire !

Défi d’écriture Wattpad

Wattpad-Logo

Je devrais me méfier de Muse. Si, si.

Revenons en arrière, sinon vous n’allez rien comprendre. Comme d’habitude, ce matin, je zone sur Twitter. Est-ce l’approche de l’été, une soudaine envie de retrouver le chemin du clavier – non pas que je l’aie perdu, en même temps – ou autre chose, mais j’avais envie de vous faire plaisir et de vous offrir un texte comme je l’ai déjà fait auparavant.

Sauf que Muse s’en est mêlée et a décidé de corser l’affaire, à savoir me proposer un défi d’écriture où vous seriez aux commandes !

Le principe est simple : vous voulez me voir écrire sur un thème/personnage/une idée/dans un genre particulier ?

Proposez vos idées, même (et surtout !) les plus folles, dans le formulaire ci-dessous. Que ce soit un mot, une citation, un début d’histoire, une description, etc…

Vous avez jusqu’au 30 juin pour me les proposer. Ensuite, je piocherai une ou plusieurs au hasard, grâce à Random.org, et je chargerai Muse de faire le reste – la coquine peut bien travailler un peu… Bien entendu, je me réserve le droit d’arranger le tout à ma sauce, tout en respectant le plus possible les idées que vous m’aurez glissées.

Quand le texte sera terminé – sous quelque forme qui soit –  et relu, il sera posté sur Wattpad, où vous pouvez déjà lire plusieurs de mes textes.

Alors, à vos claviers 🙂

Vos questions sur l’écriture et le métier d’auteur : premier round !

Il y a quelque temps, je vous avais proposé de me poser toutes les questions qui vous sont déjà passées par la tête concernant l’écriture & le métier d’auteur. Vous avez été nombreux à me transmettre vos interrogations, j’ai donc procédé à un tirage au sort pour cette première session de questions/réponses 😉 Si votre question n’y est pas, ne vous en faites pas, elle sera mentionnée dans une prochaine session.

Petite précision avant de commencer : il va de soi que ces réponses n’engagent que moi 😉 Je me garderais bien de parler pour les autres !

  • Comment canaliser le trop grand enthousiasme de Muse ?

La bonne question ! Si vous ne connaissez pas Muse, petite présentation : c’est comme ça que je nomme cette petite voix qui vous souffle des idées d’histoires – le plus souvent au plus mauvais moment, quand vous êtes occupés à autre chose/il est trois heures du mat’ et vous êtes forcés de vous lever pour noter ce qu’elle vient de vous murmurer à l’oreille (ne rigolez pas, c’est déjà arrivé !) – bref la Muse sans l’aura qu’elle inspirait aux anciens Grecs et que je me représente souvent – allez savoir pourquoi… – sous les traits de mon chat.

Si Muse peut vous être d’un grand service, elle peut aussi pas mal vous embrouiller le cerveau en vous soufflant plusieurs idées à la suite ! C’est ce que j’appelle le syndrôme de la page noire, où vous vous retrouvez avec tant d’ébauches d’intrigues que vous finissez par ne plus vous en sortir. Donc, comment « sélectionner » une idée et la développer ?

Je vais peut-être vous décevoir, mais il n’existe pas de méthode certifiée et garantie. Chaque auteur a sa propre méthode pour ce faire. Depuis ceux qui planifient en détail chaque scène de leur roman jusqu’à ceux qui se lancent sans garde-fou (ou presque) dans la bataille… C’est quelque chose qui se construit au fur et à mesure de l’écriture.

Néanmoins, il existe plusieurs « pistes » que vous pouvez tester pour voir si oui ou non, elles vous conviennent dans le développement de votre histoire. Voici un petit aperçu non exhaustif !

* La méthode des flocons : En VO, The Snowflake Method. En dix étapes, l’auteur vous invite à développer peu à peu votre intrigue, en commençant par une phrase décrivant les principaux enjeux, puis en passant par un paragraphe et enfin un synopsis complet, grâce auquel il ne vous « reste » plus qu’à écrire ensuite le bouquin.

Pour les anglophones, voici le lien 

Pour les autres, je vous invite à découvrir le merveilleux site d’Espaces Comprises, qui parle justement de cette méthode dans une série d’articles.

* Les guides sur l’écriture : Et ils sont nombreux à s’être penchés sur le sujet, depuis Orson Scott Card – Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction en passant par Chris Baty, le fondateur du NaNoWriMo et son bouquin No Plot? No Problem! qu’on pourrait traduire par Pas d’intrigue ? Pas de souci ! ou encore John Truby, éminent scénariste et son guide The Anatomy of Story (pour les non anglophones, rassurez-vous, la VF existe !)

Sont-ils utiles, me direz-vous ? Je vais parler du seul guide que j’ai lu, à savoir celui de Truby. Il développe une méthode assez précise pour canaliser votre intrigue, en se basant sur les motivations du personnage principal et le conflit majeur qui va dominer votre histoire. Ce qui est intéressant chez lui, c’est qu’il vous invite à penser non pas au début du roman, ce qui peut présenter un obstacle, mais bien à la fin, au point culminant de votre histoire, au retournement de situation. Et de là, à explorer toutes les possibilités pour vos personnages. Une lecture instructive !

* Les ressources gratuites : Hé oui, elles existent ! Et en français 😉 J’ai déjà parlé de l’excellent site d’Espaces Comprises, voici un petit guide élaboré par une de mes chères amies de plume et de coeur, j’ai nommé Lise Syven et les Aventures de Robert (en téléchargement gratuit ici ).  Elle vous offre sa propre vision du travail d’auteur et de l’écriture, avec exemples pratiques à la clef !

Enfin, vous ai-je déjà parlé du forum CoCyclics, pour les amoureux de l’imaginaire ? Et de son association, Tremplins de l’Imaginaire, qui vous offre entre autres choses la possibilité de participer à des conférences & autres master class à destination des auteurs ?

Comme je le disais ci-dessus, les ressources que je cite ici sont loin d’être exhaustives, si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les indiquer en commentaire !

Sachez enfin que toutes ces ressources, pour utiles qu’elles soient, ne sont EN RIEN obligatoires. Vous n’êtes pas forcés de lire et/ou d’appliquer ces méthodes avant de vous lancer dans l’écriture. Il n’existe pas de recette toute faite qui vous donnera les clefs de l’écriture, ce qui est une liberté, mais qui peut aussi effrayer quand on veut taquiner la plume. Donc, n’ayez pas de complexes si vous n’avez pas lu ce que je viens de citer ou si vous vous y prenez autrement !

Et pour ma part, me direz-vous, comment fais-je pour canaliser l’enthousiasme débordant de ma Muse ? A vrai dire, je n’ai pas de recette à appliquer. En bonne rebelle – ou bordélique, c’est selon – je n’ai jamais trouvé mon compte dans les méthodes exposées ci-dessus, même si celles-ci sont très intéressantes d’un point de vue général. La question qui me vient tout de suite en tête, c’est : qu’ai-je le plus envie d’écrire ? Et comme les personnages me viennent souvent en premier lieu, je compte sur eux pour me raconter leur histoire, leurs doutes, leurs espoirs, ce qu’ils ont besoin d’exprimer.

Pour la suite, le plus souvent, je n’élabore aucun plan, aucun portrait de personnage – j’avoue que rien que l’idée de rédiger ces docs me fait passer l’envie d’écrire… – et je me lance dans l’aventure. Ce qui a ses avantages – l’exaltation du début, quand les idées fusent et que vous vous retrouvez dans des situations que vous n’aurez jamais imaginées – mais aussi ses inconvénients – quand je me fourvoie, je me perds dans un détour et que je dois revenir en arrière, recanaliser Muse, ce qui entraîne toujours de la réécriture !

La meilleure suggestion que je puisse vous faire dans ce cas, c’est de vous lancer. D’expérimenter aussi. Soyez curieux, n’hésitez pas à vous mettre en danger, l’écriture sert aussi à ça !

  • Je me demandais par rapport au métier d’auteur, si on était directement considéré comme indépendant une fois publié ou s’il y avait plusieurs statuts ? J’ai entendu tout et n’importe quoi sur le sujet.

Une question hyper pratique & très intéressante 🙂 Là aussi, je ne vais parler que de ma propre situation, qui n’est pas celle de tous les écrivains. Perso, je travaille à plein temps dans un autre domaine, je ne peux pas me permettre, financièrement parlant, de vivre de ma plume, ce qui est une situation que plein d’auteurs francophones connaissent. La taille du marché francophone, les moyens des éditeurs et la restriction des revenus, vu notamment l’absence de traductions vers l’étranger – très peu d’ouvrages de fiction francophones, du moins en YA, connaissent la chance d’être traduits en d’autres langues, contrairement aux ouvrages anglophones, où c’est monnaie courante – sont quelques-unes de ces raisons.

Pour revenir sur ma situation, je suis donc salariée à temps plein. Et j’écris hors des heures de travail, ce qui implique le matin, le soir et les week-ends. Ce qui ne m’empêche pas, bien entendu, de devoir déclarer mes revenus en tant qu’auteur (il ne faut pas rêver non plus !) Donc, je n’ai pas le statut d’indépendant – ce serait différent si l’écriture était ma seule activité professionnelle.

Pour plus d’informations pratiques, je vous invite à consulter notamment le site de la Charte des Auteurs & Illustrateurs Jeunesse, qui regorge d’informations pratiques générales & notamment sa section de brochures à télécharger, qui vous donnera pas mal de conseils et astuces sur la réalité du métier d’écrivain.

Et c’est tout pour cette première session ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire, je les noterai pour une prochaine session questions/réponses 😉

[Sur le grill] Nadia Coste + Le Premier : chronique

Une fois n’est pas coutume, avant de vous livrer l’interview de l’auteur, je tenais à dire quelques mots sur son dernier-né !

Le premier_nadia_coste

4e de couv’

Vaïn n’est pas mort. Pourtant, son frère l’a tué. A-t-il ressuscité ? Pourquoi le soleil brûle-t-il sa peau ? Pourquoi seul le sang le rassasie-t-il ? Alors que son désir de vengeance augmente, Vaïn se convainc que la Nature l’a sauvé de la mort pour éliminer son frère et sa descendance maudite… Une traque terrible et périlleuse commence… Elle durera des siècles. La quête du Premier Immortel depuis la fin du néolithique jusqu’au début de Rome.

Mon avis

Vous pourriez me dire « Encore une histoire de vampire… ». Je vous arrête tout de suite. Oui, on parle de vampire et de loups-garous, mais oubliez tout ce que vous savez sur le sujet. Car s’il est bien un domaine où Nadia Coste excelle, c’est celui de réinterpréter, avec originalité et respect des mythes, les légendes sur ces deux figures fantastiques !

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en plongeant dans ce bouquin et je dois dire que la surprise a été… jouissive – un adjectif que Vaïn appréciera certainement ! C’est sanglant, sombre, violent, c’est même gore à certains moments. Cela aurait pu me rebuter – je ne suis pas une grande fan du sang giclant, etc – et pourtant, je me suis éclaté à suivre Vaïn et Qu’une Corne dans leur épopée. Car il s’agit bien de cela : une quête de vengeance, de justice, de survie enfin dans un monde qui ne cesse d’évoluer.

Une des nombreuses originalités de ce roman, c’est aussi son contexte historique. Franchement, vous en connaissez beaucoup, des intrigues débutant en pleine préhistoire ? Plutôt rare, n’est-ce pas ? Je peux dire que l’auteur a parfaitement posé le cadre et se paye même le luxe d’un énorme clin d’oeil à l’histoire… Mais cela, je vous laisse le découvrir !

Bref, un roman unique – là aussi, c’est à souligner – à découvrir si ce n’est pas déjà fait !

Et maintenant, place à l’interview !

Nadia Coste NB 3

Hello Nadia, merci d’avoir accepté cette invitation ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Salut Cindy (et salut les lecteurs de Cindy !). Merci de m’avoir invitée !

En quelques mots : trentenaire, multipare, lyonnaise, buveuse de thé, lectrice sur le tard, auteur de SFFF, qui n’a pas assez de temps pour mener de front toutes ses vies… est-ce que ça suffit pour cerner le personnage ?

Ton dernier roman en date, Le Premier, vient de sortir aux éditions Scrinéo. Alors, la question que redoute tout écrivain – et que je n’hésite pas à te poser ! : de quoi ça parle ?

C’est l’histoire de deux frères rivaux à la fin du Néolithique. Le premier va tuer le second… mais celui-ci va revenir à la vie « différent ». Va alors s’en suivre une quête de vengeance à travers les âges. Je revisite les vampires et les loups-garous à ma sauce, dans une ambiance primale où le lecteur connaît les codes avant les personnages (ceux-ci ne sont pas forcément sympathiques. Et ils ne brillent pas au soleil).

 Jusqu’ici- arrête-moi si je me trompe – tu avais plutôt publié en jeunesse (je me souviens de l’excellente saga des Fedeylins ainsi que de Ascenseur pour le futur, chez Syros, repris dans la sélection des Incorruptibles 2015-2016) Avec le Premier, tu te tournes vers un autre horizon. Qu’est-ce qui t’en a donné l’envie ?

Hé bien, je pense que, si j’écrivais toujours le même roman, je finirais par m’ennuyer. Alors, j’aime explorer des ambiances différentes, des époques, des lieux, loin dans le passé, dans le futur, ou dans un autre monde… Pour Le Premier, j’avais envie de me pencher sur le mythe du vampire, mais en enlevant le mentor qui explique au personnage principal qui vient d’être transformé ce qu’il peut faire ou ne pas faire. Comment le premier vampire, celui qui ne savait pas ce qu’il était devenu, a découvert tout ça ? Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à boire du sang ? Comment découvre-t-on qu’on est devenu immortel ? Et comment perd-on son humanité peu à peu ?

Ça m’a amené à aller chercher dans des recoins de noirceurs que je n’avais jamais explorés, et c’était une expérience très intéressante.

Parlons créatures fantastiques ! Si tu devais en choisir une pour ta prochaine réincarnation, ce serait… ?

C’est vachement dur, comme question !

Hum, un dragon… mais du genre peluche comme Falcor dans l’Histoire sans fin. Plutôt chat que chien, si possible !

Un petit mot de la fin ?

 Je suis ravie de te retrouver bientôt pour des salons où on va enfin dédicacer côte à côte ! Il y a quelques années en arrière, on bossait sur nos romans respectifs, et on rêvait un peu à ce moment… et ça y est : les Imaginales, les Futuriales, et sans doute d’autres salons à venir… C’est vraiment formidable de pouvoir vivre ces moments d’échange avec les lecteurs, tout en partageant ces émotions avec des amis auteurs qui comprennent tout à fait ce qu’on vit !

Le blog de l’auteur 

Point [Agenda] + news en vrac

Hello chers lecteurs !

Après la folie festive des Imaginales – où une fois de plus, vous avez été nombreux à venir me passer le bonjour… Vous ai-je déjà dit que vous étiez formidables ? 😉 – on se retrouve pour un dernier point agenda avant quelques vacances bien méritées et un petit lot de nouvelles !

Voici les prochaines dates où vous pourrez me rencontrer :

News :

  • J’en ai déjà parlé sur les réseaux sociaux, je relaye ici aussi : j’ai l’intention d’écrire une série de posts en rapport avec toutes les questions que vous pouvez vous poser sur l’écriture et/ou le métier d’auteur… donc, si vous en avez, n’hésitez pas à les poser en commentaire ! J’en piocherai plusieurs au hasard et j’y répondrai dans un prochain article ;

A bientôt les gens !