Au menu de ce mois de juin : 7 romans. J’aurais sans doute pu en lire davantage si l’un d’entre eux ne s’était pas révélé une brique (mais une brique passionnante, que je ne regrette pas d’avoir découvert).
Sans plus de blabla, voici le bilan en détail :
Je suis Pilgrim de Terry Hayes
La brique dont je vous parlais plus haut. A première vue, pas le genre qui m’intéresse en premier lieu: un thriller de haut vol mêlé à un complot terroriste terrifiant. Bien sûr, un seul homme capable de l’arrêter. Et pourtant, la recette a parfaitement fonctionné pour ma part ! J’ai été plongée dans ce roman à tiroirs, qui vous entraîne dans une plongée vertigineuse dans le monde du renseignement et de l’espionnage. La plus grande réussite, sans aucun doute, de ce roman est la voix du narrateur, cet homme qui n’a rien d’un James Bond et qui dissimule ses failles – et elles sont nombreuses – derrière une façade de tueur sans pitié. Le soin également apporté à la caractérisation des personnages m’a touché.
Bref, si vous voulez un thriller solide et une intrigue passionnante, je vous le recommande !
Certainement l’un des bouquins les plus étranges que j’aurai lu cette année… J’avais eu envie de le découvrir notamment parce qu’il a défrayé la chronique lors de sa sortie, certains le jugeant « sexiste ». Laissez-moi vous dire que ce roman, justement, est tout son opposé! En effet, d’une manière très intelligente et sans qu’on sente le discours « politiquement correct » derrière, il remet en cause les préjugés & clichés qui ont la vie dure, notamment sur les relations homme-femme et l’adolescence. Rien que pour ça, ce roman devrait être lu et relu !
En ce qui concerne l’intrigue… Le roman suit donc Sam, embarqué contre son gré par son père dans une station balnéaire un peu perdue. C’est l’été, le grand frère a décidé de faire de lui « un homme » – avec tout ce que cela peut impliquer – et Sam ne tarde pas à se rendre compte qu’il attire tous les regards. Ou plus précisément, celles de jeunes femmes qui semblent toutes bâties sur le même modèle: blondes & pulpeuses. Sam va aussi très vite apprendre qu’il ne faut pas se fier aux apparences…
Je vous le dis, en YA, il fallait oser ! Pour le moment, le roman n’est pas traduit en VF. Si qqun a des infos sur le sujet, n’est-ce pas… Manifestez-vous!
A Kiss in the dark, par Cat Clarke
De cette auteur, j’avais beaucoup aimé le roman Cruelles (Torn en VO), qui m’avait fasciné par le portrait psychologique d’ados en détresse et par son thème de la culpabilité. Aussi, quand l’occasion s’est présentée de gagner ce roman – merci à Miss Phebusa du blog du même nom! – je n’ai pas hésité. Au final : un roman certes brillant et qui bénéficie d’une grande finesse dans ses caractérisations. Malheureusement, il ne m’aura pas autant séduit que Cruelles.
Tout commence par une histoire plus que classique : deux ados, Alex et Kate, se rencontrent, tombent amoureux l’un de l’autre et vivent l’idylle parfaite. Mais l’un des deux cache un secret à l’autre. Un secret tellement important qu’il détruit tout sur son passage quand il est révélé…
Je n’en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler. Si j’ai beaucoup aimé la première partie – qui, à sa manière, remet en cause là aussi pas mal de préjugés, notamment sur la fameuse question du genre – j’ai moins accroché à la seconde partie. J’ai trouvé que certains dénouements étaient un peu extrêmes, dans le sens où un côté tragique était parfois surjoué. Bref, si j’ai aimé ma lecture, je ne l’ai pas trouvée du niveau de Cruelles, qui m’avait passionné de bout en bout.
Mon coup de coeur du mois revient à Fractured, de Teri Terry, le tome 2 d’une trilogie qui va crescendo !
J‘avais beaucoup aimé le premier tome, traduit en VF sous le titre d’Effacéeaux éditions La Martinière J. Laissez-moi vous dire que ce tome 2 non seulement remplit parfaitement son rôle, mais en plus arrive à augmenter la tension et les enjeux présents dans le premier tome. Nous nous trouvons donc dans un monde dystopique – oui, encore, mais ce dernier est juste impeccable – où les ados « coupables » de délits voient leur mémoire & identité effacées. Les Lorders, ceux qui dirigent le Royaume-Uni d’une main de fer, les placent ensuite dans des familles d’accueil, où ils se voient accorder une seconde chance. Kyla a vu sa mémoire effacée… mais l’opération n’a pas complètement réussi. Des souvenirs de sa vie d’avant ont subsisté, l’entraînant dans une quête éperdue pour savoir qui elle était. Mais sa vie d’avant est-elle réellement aussi simple à récupérer ?
Si vous ne connaissez pas cette trilogie, je vous invite vivement à la découvrir. Ce second tome devrait sortir en VF à la rentrée – en VO, la trilogie est complète. Inutile de vous dire que je vais me jeter sous peu sur le dernier tome !
On enchaîne avec une romance YA/NA, à savoir Always & Forever de Jasinda Wilder
Une romance qui m’aura… surprise, c’est le cas de le dire! Et une jolie découverte pour cette auteur, très à l’écoute de ses lecteurs. Le premier tome de cette trilogie est encore inédit en VF pour le moment.
Et la déception du mois – hélas, d’ailleurs – revient à…
Angelfall de Susan Ee, qui, en dépit de sa très jolie couverture – conservée d’ailleurs pour la VF – ne m’aura pas convaincu….
Pourtant, ce roman commençait bien : un univers post-apo – un de mes thèmes préférés – des anges exterminateurs – pourquoi pas? – et une héroïne résolue à sauver sa petite soeur des griffes des dits anges… Et je dois dire que j’ai franchement aimé le début. Du moins jusqu’à la rencontre inévitable entre Penryn, notre dite héroïne, et Raffe, un ange sacrément mal en point vu que certains de ses collègues angéliques n’ont pas hésité à lui couper les ailes… au sens le plus littéral de cette expression!
Mais voilà, après un début sur les chapeaux de roue, au point d’être très haletant, la suite n’a pas tenu ses promesses : entre une romance bien trop « facile », trop hâtive et trop guimauve – je vous passe les réflexions de l’héroïne sur l’ange – un manque certain de subtilité pour des dénouements de l’intrigue et beaucoup trop de retenue d’informations au niveau de l’univers, j’en suis ressortie sur un « Bof’ général.
Et surtout, un épisode qui m’a profondément énervée, c’est encore et toujours celui de la fille qui, comme appât pour passer les lignes ennemies, doit montrer ses charmes. Bien sûr, ca reste dans le politiquement correct, mais le message que cela fait passer, lui, me met profondément sur les nerfs. Sans parler du passage WTF où on retrouve des anges habillés en tant que gangsters des années 20 dans un monde post-apo moderne… Non. Juste non. La fin était un peu mieux, mais avec des passages gores inutiles et une écriture parfois pataude (j’ai lu la VO, précisons là aussi). Bref, une aventure qui s’arrête là pour moi.
Je sais, hier, je vous avais dit « dernier article avant mon compte rendu lecture pour le mois de juin. »
L’idée pour cet article – et croyez-moi, ça va être chargé! – m’est venue en regardant la vidéo de Miss Fairy Juu du blog Neverland, avec laquelle je partage le goût de la lecture anglophone (et qui m’a d’ailleurs refilé quelques idées de lecture VO… Non, je ne balance absolument pas!)
Bref, commençons!
Quels seront les prochains livres sur ma PaL – ou liste de lecture pour l’été (et au-delà… me connaissant!) ? Petite présentation !
Tout d’abord, on commence par deux séries numériques, toutes deux de la même auteur, Cécile Duquenne, publiées respectivement par Snark, collection numérique de Bragelonne et les éditions du Petit Caveau. J’ai nommé Les Foulards Rouges et Purespace! Je les avais commencées toutes les deux, depuis j’ai accumulé du retard, donc je compte bien le combler prochainement!
La couverture du premier épisode des Foulards Rouges
… et celle du premier épisode de Purespace!
On passe à un autre roman, que j’attends impatiemment de pouvoir lire, à savoir La nuit des coeurs froids d’Esther Brassac, publiée aux éditions du Chat Noir.
Bien sûr, ce sont loin d’être les seuls romans d’auteurs francophones dormant sur mes étagères, j’en ai plusieurs en attente, dont La symphonie des Abysses de Carina Rozenfeld, dont le second et dernier tome est prévu pour novembre, Dresseur de fantômes de Camille Brissot, acquis auprès de sa sympathique auteur aux Imaginales et aussi le sentier des Astres, premier tome de Manesh, de Stefan Platteau aux Moutons Electriques!
Pour les anglophones, à présent!
Commençons par ceux qui dorment (oui, le thème est récurrent chez moi) sur ma liseuse… Inutile de vous préciser que bon nombre de titres de cette liste m’ont été fournis par les Book Smugglers, bien entendu!
What’s left of me de Kat Zhang (j’adore cette couverture!)
I’ll get there. It better be worth the trip, de John Donovan. Un roman sur l’homosexualité, qui est devenu un classique et publié à l’origine dans le contexte des Stonewall riots. Ca ne pouvait que m’intéresser !
Please ignore Vera Dietz de AS King. Simplement parce que cette auteur m’intrigue depuis déjà un bon bout de temps et que j’ai envie de temps en temps d’un YA contemporain…
Shattered de Teri Terry, le dernier tome de la trilogie Effacée (premier tome paru en VF aux éditions La Martinière J). J’avais beaucoup aimé le premier tome, j’ai eu un coup de coeur pour le second Fractured (chronique à venir dans le récap’ du mois) donc j’attends de pied ferme ce tome 3 d’une dystopie 100% British et qui excelle à se jouer du lecteur! Et puis j’adore cette couv’…
Un livre que j’ai récupéré également à Winchester, dont le 4e de couv’ m’intrigue pas mal, Riot de Sarah Mussi.
Earth Girl de Janet Edwards, titre piqué grâce aux Book Smugglers ! L’idée d’une jeune femme coincée sur notre bonne vieille Terre alors que tout le monde profite des voyages interplanétaires grâce à un système de portails… I’m SOLD !
The Dream Thieves, le deuxième tome de Raven Cycle, par Maggie Stiefvater. J’avais bien accroché au premier tome, même si ce n’était pas mon favori de cette auteur, je poursuis donc l’aventure!
On passe aux bouquins que je n’ai pas encore, mais ça ne saurait pas tarder !
D’abord, un – premier – roman dont j’entends beaucoup parler sur Twitter, et dont les droits ont déjà été achetés dans une quinzaine de pays. Yep. Et il n’est pas encore sorti! J’ai nommé The Miniaturist par Jessie Burton. Une jeune femme dans l’Amsterdam du 17e siècle, des secrets familiaux risquant d’être dévoilés et un artiste appelé The Miniaturist… La couverture est une vraie oeuvre d’art, c’est le cas de le dire!
Magnifique, non ?
Un autre roman, que je vais bientôt récupérer et dont le titre m’a pas mal interpellé, c’est Dear Thing de Julie Cohen, que je suis sur Twitt-Twitt. Une intrigue qui tourne autour des liens parents-enfant et une correspondance… Yep, ça me donne envie!
Une saga que je prends en retard – si on peut dire – car le tome 3 vient de sortir en VO et qui a été portée à mon attention grâce à Lauren DeStefano, l’auteur de la saga du « Dernier Jardin » chez Castelmore – je peux vous dire qu’elle est fan! – c’est Shadow and Bone de Leigh Bardugo (Au passage, visitez son site Web, même si vous ne comprenez pas l’anglais, il est génial!)
On passe au second tome d’une saga dont j’avais beaucoup aimé le premier tome,Not a Drop to Drink de Mindy McGinnis, au point d’avoir un coup de coeur pour cet univers post-apo âpre et réaliste, où l’espoir n’était cependant pas exclu. Bref, une série selon mon coeur! Et toujours une superbe couv’…
Un bouquin que j’aurais déjà dû entamer – mes excuses aux copines de LC! – mais de toute manière je vais bientôt m’y mettre (il vient de sortir en VF chez PKJ)
A voir si ce bouquin va me réconcilier avec l’écriture de Rainbow Rowell (dont hélas pour moi, je n’avais pas aimé Fangirl)
Sans surprise, celui-là va bientôt se retrouver en haut de la pile, tant j’avais aimé le premier tome : La suite de Geek Girl d’Holly Smale bien entendu !
Et enfin, le dernier – si, si, je vous jure ! … enfin pour le moment – est aussi un livre que j’ai repéré sur Twitt-Twitt, véritable caverne d’Ali Baba dès qu’on suit des auteurs, qui m’a d’abord intrigué par son titre. Ensuite parce que j’aime aussi les histoires de détective et que depuis Code Name Verity, le thème de l’amitié, des liens qu’elle engendre et des épreuves qu’elle doit parfois endurer m’intéresse tout particulièrement! Enfin, ça me rappelle des heures passionnantes en compagnie d’Hercule Poirot ou encore Miss Marple !
Un dernier point lecture avant que je ne vous présente mon bilan lecture du mois de juin (du moins si j’arrive à me souvenir de tous les bouquins que j’ai lus… C’est le souci quand on est une bordélique!), car je voulais vous parler de ce roman, à savoir « Flirty Dancing » de Jenny McLachlan.
Comme je le disais dans mon précédent article, l’auteur était présente au festival de Winchester pour non seulement présenter son roman, qui sera publié officiellement le 3 juillet, mais aussi pour faire part de son parcours d’écrivain. Le titre, la couverture, qui promettait une intrigue aussi fraîche et endiablée que le titre d’ailleurs, et la personnalité de l’auteur m’ont donné envie d’en savoir plus. Et puis, le bouquin était en prévente sur le site du festival, il aurait été dommage de s’en priver (oui, toutes les excuses sont bonnes quand un roman vous fait de l’oeil!)
Avouez tout de même que la couverture est jolie !
Bref.
Flirty Dancing retrace donc le parcours de Bea, une ado tiraillée entre sa vie à la maison, où elle vit avec sa mère et sa petite soeur – le père étant souvent en déplacement – et son image à l’école, où elle joue soudain les bernard-l’hermite. Comme elle en a conscience, autant chez elle, elle est en confiance et assume des responsabilités, autant au collège, elle se transforme en petite fille timide. Une image qui lasse Bea et dont elle voudrait bien sortir. Elle va en trouver l’occasion quand l’annonce d’un concours de danse télévisé se répand dans toute l’école.
Ce roman, c’est aussi le portrait d’une amitié entre quatre jeunes filles, Bea, Kat, Betty et Pearl, formant le club des « Ladybird ». Cette amitié s’est peu à peu effritée, remplacée par d’autres sentiments et des luttes d’influence au sein du collège. Et si ce concours était justement l’opportunité pour les Ladybird de se reformer ?
J’ai dévoré ce roman (assez mince, du moins pour moi) en quelques heures et je peux vous dire que l’intrigue s’est révélée aussi fraîche, légère et endiablée que ce qui était promis. On ne peut que s’attacher à Bea, sa volonté d’être indépendante, qui se heurte aussi aux pressions du collège et de la société, en général. L’auteur retranscrit bien son amour de la vie et de la danse, au point que, même si j’ai douté qu’elle démontre un aussi grand talent en aussi peu de temps, ça ne m’a pas empêché d’être à fond dans cette aventure!
(Et ne venez pas me dire que vous n’avez jamais secrètement fantasmé sur le fait d’être un roi/une reine de la piste de danse!)
Une relation qui m’a touchée aussi dans ce roman, c’est celle de Bea et de sa Nan, sa grand-mère, une fervente adepte du gin & tonic, qui n’a pas sa langue dans sa poche et sans être un puits de sagesse – ce qu’on voit assez souvent dans les romans jeunesse, quand un grand-parent y est représenté – donne un coup de pouce bien utile à la jeune fille pour qu’elle puisse s’affirmer.
Enfin, c’est un roman, qui tout aussi léger soit-il, n’empêche pas d’aborder des sujets comme le harcèlement scolaire ou le sexisme. Le fait est que l’auteur, sans faire la morale à ses lecteurs, les aborde de manière claire et y donne une réponse.
Bref, un premier tome – l’auteur ayant signé pour une série de 4 – très chouette, sans prise de tête et dont on ressort avec une envie… de danse!
Au total : 5 bouquins, dont 4 VO (j’avais envie de me faire une cure in English!).
Aucune déception et que du tout bon, comme vous allez le voir…
On commence avec If I Stay, le roman de Gayle Forman, bientôt adapté au cinéma d’ailleurs. C’est la bande-annonce qui m’a d’abord intrigué…
… et qui m’a donné envie de découvrir ce roman, bien connu Outre-Atlantique où il a été best-seller !
(Inscrit sur la couverture d’ailleurs – en revanche, pour la comparaison avec Twilight on repassera…)
Mia est une brillante musicienne, qui rêve d’intégrer l’académie Julliard, aka le Graal pour tout artiste qui se respecte. Son copain, Adam, aussi musicien et leader d’un groupe, la soutient dans cette démarche, bien que cela puisse provoquer une séparation entre eux. Mais voilà qu’un accident de voiture meurtrier remet tout en question. La famille de Mia est déchirée, elle-même est entre la vie et la mort et se retrouve sous la forme d’un esprit impuissant, qui ne peut qu’assister à la tragédie qui se déroule sous ses yeux. Mia a effectivement un choix à faire, mais je ne vous en dévoilerai pas plus.
Vu le thème, ce qui arrive à l’héroïne, ce roman ne pouvait que me toucher. Entre passages au présent et flash-backs, il est également très bien construit. Mia se révèle attachante au début, quand on commence à la connaître – même si un peu trop « conventionnelle » parfois à mon goût – et ce qu’elle doit subir m’a naturellement brisé le coeur. Gayle Forman a une écriture sensible, juste, elle parvient à insuffler beaucoup d’humour dans des passages très poignants et critiques. Ses descriptions des proches qui attendent à l’hôpital, de leur désespoir, de leur impuissance aussi, résonnent encore dans mon esprit. Comme d’habitude, c’est le genre de passages qui m’achève toujours.
Alors, pourquoi ce bouquin n’est-il pas un coup de coeur? Mystère. Je peux dire que j’ai vraiment apprécié de découvrir cette auteur, que je ne connaissais pas jusqu’ici, et que le film m’intrigue toujours autant. Peut-être est-ce dû à un manque d’alchimie au début avec Mia elle-même (et pourtant, je le redis, elle m’a énormément touchée). Quoi qu’il en soit, si vous ne l’avez pas encore lu, je vous incite à le faire, c’est un livre auquel on ne peut rester indifférent!
Passons au coup de coeur pour ce mois de mai!
Magnifique titre, magnifique couverture (qui illustre très bien le cadre principal du bouquin) et surtout… quelle histoire !! Du post-apo comme je les aime, avec sa dose de violence, mais aussi d’humanité et d’espoir. Lynn n’a jamais connu d’autre univers que la maison dans laquelle elle vit avec sa mère et l’étang qui occupe leur cour. Car, dans ce monde, l’eau est devenue une denrée rare. Si rare qu’elle se monnaie à prix d’or dans les grandes villes et qu’en-dehors, elle est une ressource pour laquelle bien des gens sont prêts à tuer leur prochain. Aussi Lynn et sa mère montent-elles la garde à tour de rôle pour veiller sur leur bien le plus précieux. Elles vivent en autarcie, surveillent leur plus proche voisin, un vieil homme solitaire et préparent des réserves pour l’hiver qui vient. Mais quand sa mère meurt dans un horrible accident – et croyez-moi, il l’est! – Lynn se retrouve seule, incapable de gérer sa vie comme auparavant. Une aide inattendue va venir bouleverser sa routine. Cependant, Lynn n’a aucune idée des sacrifices que cette assistance va engendrer…
Le style de Mindy McGinnis est à l’image de l’univers créé: âpre, sans concession et pourtant porteur d’une lumière qui se révèle au fil des pages. A l’image aussi de son héroïne, qui va s’humaniser peu à peu. Laissez-moi vous dire que j’ai adoré Lynn et pourtant, au début, elle n’est pas facile à aimer. Elle essaie d’imiter sa mère en tous points, une femme sèche, obsédée par leur survie, qui montre rarement son affection (bon, autant vous le dire, il y a une très bonne raison là-dessous!). Aussi, quand celle-ci décède, Lynn est déboussolée, privée de l’unique repère qu’elle a connu durant toute son existence. J’ai aimé voir son évolution la voir s’ouvrir aux autres, d’abord contrainte et forcée par les circonstances, ensuite avec d’autant plus d’émotion que cette humanisation va la conduire droit dans un piège… Je n’en dirai pas plus là-dessus, sinon que la fin du roman a juste explosé mes neurones quand je l’ai lue (oui, ils s’en sont remis depuis, merci pour eux).
Le thème très réaliste de l’eau devenue une ressource rare se mêle également à une critique de la société actuelle mordante et d’autant plus juste qu’elle rejoint certains sujets auxquels nous sommes confrontés tous les jours. Là aussi, je n’en dirai pas plus. Malheureusement, il n’est pas encore dispo en VF. Pour ceux qui le peuvent donc, jetez-vous dessus! Je lirai très certainement la suite…
Ensuite, un roman dont j’attendais beaucoup, qui m’a aussi beaucoup surprise et qui s’inscrit très bien en ce 6 juin, jour anniversaire du Débarquement en Normandie, c’est-à-dire Code Name Verity par Elizabeth E. Wein!
Ce roman a fait le buzz lors de sa sortie, raflant plusieurs prix et suscitant une immense vague d’enthousiasme. L’ayant lu, je comprends mieux pourquoi…
Nous sommes en 1943 et une jeune espionne britannique s’est fait arrêter par la Gestapo en France. Après plusieurs jours « d’interrogatoire », elle craque et décide de collaborer. A savoir livrer des codes secrets utilisés par les forces alliées pour communiquer avec les résistants en France… En même temps, elle décide de raconter son histoire, celle de son entrée en service et surtout de son amitié aussi inattendue qu’absolue avec une jeune aviatrice.
Première recommandation: vous risquez de nombreuses surprises avec ce roman! L’auteur a le don pour nous dérouter, nous faire croire ce que dit son personnage pour automatiquement nous faire douter ensuite… Et croyez-moi, ça a complètement marché pour moi! Je me suis laissée complètement porter par ce récit à deux voix, celles de l’espionne et de l’aviatrice, de leur lien forgé au cours des missions secrètes et des atterrissages clandestins en France, de leurs fous rires et des épreuves vécues ensemble, sous le feu ennemi. C’est un récit incroyable, beau mais aussi cruel et je peux vous dire qu’il m’a arraché quelques larmes.
Bien sûr, pour ceux qui me suivent, vous savez que je suis très sensible à cette époque et je trouve que l’auteur a accompli un travail de reconstitution extraordinaire. Son style est assez incroyable – assez ardu en VO d’ailleurs, je le glisse au cas où vous voudriez tenter l’aventure – mais rempli d’un humour pince sans rire et surtout d’une grande humanité. C’est un hommage vibrant aux femmes qui ont vécu cette guerre, qui s’y sont engagées, qui ont aussi contribué à la victoire des Alliés et dont on ne parle malheureusement pas assez souvent !
Je vous laisserai sur la phrase-clef du roman, qui encore maintenant me serre le coeur, « Kiss me Hardy ».
La bonne nouvelle aussi pour ceux qui ne lisent pas en VO, c’est la publication prochaine en VF à la fin de l’année chez Castelmore !
J’enchaîne avec de la bonne sci-fi, recommandée – comme d’habitude ! – par les Book Smugglers, qui mêle super-héros, invasion extraterrestre et dystopie assez glaçante dans un roman bien mené, au rythme soutenu et qui m’a beaucoup plu, à savoir , Broken, Extrahumans 1 de Susan Jane Bigelow.
Dans un futur proche, un jeune homme peut voir vos avenirs possibles en vous regardant dans les yeux, alors qu’une femme survit misérablement dans un New York dévasté par la guerre entre les Etats-Unis d’une part et les Européens d’autre part. Dans ce futur, ce même jeune homme reçoit une lettre l’avertissant qu’il devra bientôt non seulement recueillir un bébé bientôt orphelin, mais également qu’il devra retrouver cette femme aux ailes brisées, qui se souvient avoir été jadis une des brillantes Extrahumans, aux côtés du héros Sky Ranger. C’est un destin bien lourd pour un ado de quatorze ans, d’autant plus que le parti au pouvoir est farouchement opposé aux Extrahumans et traque les rebelles par tous les moyens… Entre répression politique, espionnage, espoir et voyage planétaire, ce premier tome de la trilogie Extrahumans m’a servi un cocktail détonnant, explosif, dont les thèmes et les personnages m’ont beaucoup interpellée.
Broken, bien entendu, mais aussi et surtout Michael, qui essaie d’agir pour le mieux tout en sachant que l’échec le guette à chaque pas et qu’à la fin de son voyage, il devra affronter quelqu’un de bien plus puissant que lui. Même si je ne suis pas une fan des super-héros – du moins à la sauce Wolverine et compagnie – j’ai aimé ce que l’auteur en a fait, les rendant humains et prompts à se tromper comme n’importe quelle personne « normale ». Le fait que leurs échecs soient bien plus porteurs de catastrophes n’en est que mieux rendu dans ce roman. Je me suis beaucoup attachée aux personnages et même si ce premier tome n’est pas exempt de quelques longueurs, le rythme était très bien géré, si bien que je l’ai dévoré en quelques jours (une prouesse en ce mois de mai!).
La dernière lecture de ce mois de mai et la seule francophone, hé bien, je vous en ai déjà parlé, c’est Subliminale, le premier tome de la Balance brisée, par Lise Syven, qui vient de sortir chez Castelmore. Je l’ai chroniqué ici et pour le plaisir, comme dirait Herbert, je vous remets la couverture (sublime. Je sais, mon sens de l’humour est très développé today!)
En attendant mon bilan lecture du mois de mai – qui arrive bientôt… Où ai-je donc planqué mon retourneur de temps? – laissez-moi vous parler d’un livre qui m’a fait rire et emporté dans son univers en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire!
Et tout ça avec un simple canard en plastique jaune (du moins au début!)
« Est-ce que tu en es sûre ? insiste mon frère Karl, seize ans, en agitant sous mon nez un canard en plastique. Il est jaune?
Je hoche la tête. Je sais ce que je vois: un vulgaire jouet en caoutchouc jaune. Karl le balance avec humeur sur son bureau. Qu’est-ce qui ne va pas avec son canard? Et puis ce n’est pas le jour pour se prendre la tête à cause d’un canard! »
Je veux bien sûr parler de Subliminale, premier tome de la Balance Brisée, de ma chère Lise Syven, qui vient de paraître aux éditions Castelmore !
Sublime couverture, n’est-ce pas!
Pour tout dire, j’appréhendais un peu d’ouvrir ce roman, notamment en raison du public ciblé, plus jeune que ce que je lis habituellement en jeunesse (ceux qui me lisent régulièrement savent ma grande affection pour le YA!). Serais-je capable de m’accrocher aux personnages et de ressentir autant d’empathie pour eux que pour des héros plus âgés, dont les soucis sont souvent plus à même de me toucher?
En fait, je n’aurais pas dû m’en faire. Car Elie, l’héroïne de Subliminale, possède un caractère bien trempé et se révèle aussi drôle qu’attachante! Pour autant, le roman ne s’ouvre pas sur une vraie tranche de rigolade: en effet, les parents d’Elie et de Karl viennent de décéder dans un accident de voiture, les laissant tous deux orphelins. Heureusement, ils peuvent compter sur leur tante Mag, un personnage que j’ai vraiment apprécié, et Elie, sur son amie Fatou (que j’ai hâte de retrouver également!). Mais la jeune fille soupçonne vite son frère et sa tante de lui dissimuler des choses, entre messes basses au salon et discussions à propos de ce qui est réellement arrivé à leurs parents…
Ni gnangnan, ni fonceuse à tout prix sans faire attention aux autres, Elie se révèle une héroïne comme je les aime: avec sa force de conviction, son petit caractère, elle ne se laisse pas faire et est bien déterminée à trouver des réponses à ses questions. Elle n’oublie cependant pas ses proches et se révèle incroyablement forte dans des moments tumultueux… et il y en aura dans ce premier tome ! Et puis surtout Elie est débrouillarde. Preuve – s’il en fallait encore une ! – que non, les héroïnes n’ont pas besoin de prince charmant pour s’en sortir ! D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le portrait des ados dans Subliminale.
Une autre force de son roman, c’est son univers. Lise Syven parvient à le rendre non seulement crédible, mais aussi très innovant (ce qui n’est pas toujours facile, vu l’invasion du surnaturel en jeunesse!). Et un point qui m’a beaucoup touchée, parce qu’il est encore et toujours important de le rappeler, c’est la diversité présente dans ce roman. Diversité des cultures, des horizons, brillamment illustrée par des personnages comme Fatou, Karim, etc.
En conclusion, un premier tome qui m’a vivement intéressée, qui compte parmi mes jolies découvertes du mois de mai et dont j’attends impatiemment la suite !
Je profite aussi de cet article pour féliciter chaudement ma chère Silène Edgar et son complice de plume, Paul Beorn, qui viennent de remporter le prix Gulli 2014 pour leur brillant « 14-14 » !! Le lien vers une de leurs interviews!
Exceptionnellement, today, c’est le rendez-vous lecture de la semaine. Et comme je suis d’humeur généreuse, ce sera donc deux bouquins au menu !
Le premier est Sweet Sixteen d’Annelise Heurtier, paru récemment en poche chez Casterman Jeunesse.
Quatrième de couv’
RENTRÉE 1957.
Le plus prestigieux lycée de l’Arkansas ouvre pour la première fois ses portes à des étudiants noirs. Ils sont neuf à tenter l’aventure. Ils sont deux mille cinq cents, prêts à tout pour les en empêcher.
Mon avis
J’ai lu ce bouquin avec les copines du Whatsapp Book Club et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a suscité quelques discussions passionnées entre nous! Je mettrai les liens au fur et à mesure. Pour ma part, j’a vraiment apprécié la lecture, elle m’a beaucoup marquée. Même si je savais plus ou moins à quoi m’attendre – la ségrégation raciale aux States ayant fait l’objet de plusieurs adaptations ciné, comme le magnifique « La couleur des sentiments » – la violence décrite dans le roman, le rejet, le racisme, mais aussi la tolérance et l’espoir d’un avenir meilleur, toutes ces émotions si bien décrites dans le roman m’ont fait l’effet d’un vrai coup de poing. Certains passages sont à glacer le sang, comme celui-ci:
« Molly réfléchissait au moyen d’alerter discrètement des secours quand une voix lui glaça le sang:
– Deux négresses! Deux négresses dans la ruelle !
Un peu plus loin, un homme pointait son index droit sur elles. Son doigt paraissait démesurément long.
– Cours Molly, cours! cria sa mère en se débarrassant des ses chaussures. A la voiture! »
Quand on sait que l’histoire s’inspire de faits réels…
L’auteur exprime avec talent le point de vue de Molly, une des sept jeunes gens appelés à étudier dans un lycée jusque là réservé aux Blancs et situé en Arkansas. Mais on suit également le point de vue de Grace, jeune fille blanche, élevée par sa nounou noire et qui songe davantage à flirter avec le frère d’une de ses amies qu’aux bouleversements qui secouent son lycée. Et pourtant, ces deux jeunes filles vont être prises dans la tourmente qui va s’abattre sur leur ville. Ce qui m’a beaucoup plu dans ce court roman – un peu plus de 200 pages – c’est que l’auteur ne pose jamais de jugement, ni ne favorise un personnage au détriment de l’autre. Les dialogues sonnent vrais, les jeunes gens sont bien campés et je salue le travail de l’auteur en ce qui concerne la reconstitution historique.
Cerise sur le gâteau : l’explication concernant les sept jeunes gens, qui ont réellement existé et ce qu’il est advenu d’eux par la suite. Un bel hommage. C’est aussi un portrait fidèle d’une époque qui peut nous sembler si lointaine, alors que ces évènements se sont passés en 1957.
Le second bouquin – et c’est un gros coup de coeur ! – c’est Aristotle and Dante discover the secrets of the universe par Benjamin Alire Saenz.
Quatrième de couv’
Aristotle is an angry teen with a brother in prison. Dante is a know-it-all who has an unusual way of looking at the world. When the two meet at the swimming pool, they seem to have nothing in common. But as the loners start spending time together, they discover that they share a special friendship—the kind that changes lives and lasts a lifetime. And it is through this friendship that Ari and Dante will learn the most important truths about themselves and the kind of people they want to be.
Mon avis
Le genre de roman dont il est difficile, voire impossible, de dire à quel point il est formidable ! Et pourtant, l’enchantement n’a pas pris dès la première page. Nous avons donc le point de vue d’Ari (Angel Aristotle, mais avec un nom pareil, on comprend qu’il préfère utiliser le diminutif d’Ari), jeune homme de seize ans d’origine Mexicaine, qui vit avec son père encore traumatisé par la guerre de Vietnam (nous sommes en 1987) et sa mère, un esprit pratique mais qui a été fragilisé par l’emprisonnement de son fils aîné, Bernardo, des années auparavant. Ari est le petit dernier de la famille, il lui est difficile d’établir un contact avec ses soeurs plus âgées, qui ont charge de famille, quant à son frère personne n’en parle plus depuis qu’il a été emprisonné. Une absence qui semble parfois étouffante pour le jeune homme, qui ne compte guère d’amis. Jusqu’au jour où il rencontre Dante à la piscine. C’est un été tumultueux qui s’offre à eux, un été aussi doux qu’amer, synonyme de réflexions et d’évolutions…
Comme je le disais plus haut, je n’ai pas été séduite dès la première page et j’ai même posé le livre pour achever une autre lecture avant de le reprendre. Néanmoins, quand je l’ai repris, je ne l’ai plus lâché. Avec un style simple, très abordable et qui se révèle en même temps très poétique, d’une terrible sensibilité, l’auteur nous conte le chemin d’Ari et de Dante, de leurs familles et de leurs amis aussi, tout au long de cet été. Ma première impression quand j’ai refermé ce livre, c’est qu’il est d’une incroyable pureté, aussi limpide et cristallin qu’une source, quand il nous livre les sentiments bruts, les émotions à vif d’Ari et de Dante. Ici, point de grands moments bouleversants ou d’action trépidante, mais un récit qui vous emporte doucement dans ses méandres, qui vous touche petit à petit, jusqu’à vous submerger complètement, sans rien perdre de sa douceur ni de sa justesse. Un récit magique, mais qui ne perd jamais de vue la réalité des choses, qui dénonce à sa manière le racisme dans toutes ses formes.
C’est aussi un récit d’amour, un amour qui vibre à chacune de ses pages, l’amour entre amis, entre les enfants et les parents et aussi entre les amants. Un amour qui brille doucement, sans grande déclaration, mais qui n’en est pas moins bien réel et tangible. Inutile de vous dire que j’ai été complètement chamboulée, émue, en larmes aussi, par ce roman, qui est juste une véritable petite merveille. L’auteur est un grand conteur, quelqu’un qui ne se pose jamais de jugement pas plus qu’il n’offre de réponse toute faite aux questions que se posent Ari et les autres personnages, quelqu’un qui offre des portraits attachants et vrais et en particulier de l’adolescence, avec sa colère, ses questions, ses bouleversements. Un roman qui m’a touché au coeur et dont je me souviendrai encore longtemps !
Petite note pour ceux qui ne liraient pas l’anglais : d’après le site de l’auteur, les droits ont bien été achetés pour une traduction en français, mais malheureusement, je n’ai pas plus d’infos quant à une prochaine sortie. Si quelqu’un en a…
Je vous laisse sur cet extrait:
» – Are we going to be friends ?
« Don’t be crazy, Dante. We are friends. »
« Will we always be friends ? »
« Always »
« I’ll never lie to yo about anything, » he said.
« I might lie to you, » I said. And then we laughed. And I thought, Maybe this will be the summer when there is nothing but laughter. Maybe this will be the summer. »
Hop, renouons avec les bonnes habitudes! Bon, en l’occurrence, je triche un peu car le roman dont je vais vous parler n’est pas ma lecture du moment, vu que je l’ai déjà dévoré (pour mon plus grand plaisir d’ailleurs!) mais j’ai de bonnes raisons (la première étant que ma lecture en cours est une lecture commune et que je vais me faire lyncher si je dévoile mes impressions)(ce qui serait quand même dommage, vous en conviendrez!)
Bref.
Le roman dont je veux vous parler et qui est un énorme coup de coeur, c’est Geek Girl d’Holly Smalle !
Quatrième de couverture
Harriet Manners sait que : – le mot « momie » dérive d’un terme égyptien signifiant « bouillasse noire et gluante ». – la lune s’éloigne chaque année de la Terre, de 3,8 cm. – lors d’un éternuement, tous les organes s’arrêtent, le cœur compris.
Harriet Manners, jeune Anglaise de 15 ans, est une geek. Une intello. Difficile donc de se faire des amis lorsqu’on porte une telle étiquette. Alors, lorsqu’elle se retrouve choisie malgré elle par une agence de mannequins, elle se dit que c’est l’occasion de changer son image.
La geek saura-t-elle devenir chic ?
Je l’ai piqué dans la PaL de ma chère dirigeante de Callioprofs et je dois dire que je ne le regrette pas ! Ce livre est une vraie bouffée d’air frais, drôle et léger, mais qui ne se prive pas pour autant de susciter des réflexions, que ce soit sur le domaine de la mode ou la société en général. C’est servi avec énormément d’humour (au point que j’ai frôlé plusieurs fois le fou rire – et laissez-moi vous dire que pour me donner envie de rire, le jeudi matin, dans le train, avec à peine une tasse de café dans le sang, c’est un exploit!) et les personnages sont tellement attachants, délicieux et sympathiques que je n’ai qu’une seule envie : les retrouver dans la suite ! (le tome 3 va d’ailleurs sortir en VO).
Ah, ne vous fiez pas trop au « geek ». Même si je suis loin d’être une référence dans le domaine, je pense qu’Harriett est davantage une passionnée de connaissances, vous savez la fille qui ne peut s’empêcher de dire la bonne réponse quand elle la connaît, même si ce n’est pas elle qui est interrogée par le prof !
Et je ne résiste pas au plaisir de vous livrer cette citation :
« – Tu n’aurais pas pu au moins sourire, Frankie ? soupire papa en observant les photos. Pourquoi faut-il toujours que tu fasses la tête ? «
Il regarde Wilbur d’un air navré.
« Elle a gâché 80% de nos photos de vacances en France l’été dernier.
– Elle s’appelle Harriett! braille Annabel.
– Oh, pensez-vous, répond Wilbur sans l’écouter. Moi, ça me va. Le public aime que les top-modèles aient l’air aussi profondément malheureuses que possible. On ne peut quand même pas avoir la beauté et le bonheur: ce serait trop injuste! »
Exceptionnellement, le RDV lecture de ce blog a été déplacé à jeudi, afin de permettre à certaines collègues de mon cher Whatsapp Book Club de publier aussi leurs billets (ladies, si je ne vois pas vos billets postés d’ici la fin de journée, y’aura des représailles! 😀 )
(D’ailleurs, en parlant de ce Book Club, je tiens à les remercier pour avoir supporté mes râleries sur ce roman. Elles – ainsi que certains proches qui se reconnaîtront – ont été très courageuses!)
Bref, venons-en au fait. Ou plutôt à ce homard qui en définitive, m’a filé des boutons.
Je veux bien sûr parler du Théorème du homard de Graeme Simsion, auteur résidant au Australie, dont c’est le premier roman, et qui s’est vu depuis lors traduire en une quarantaine de langues. La VF vient juste de sortir chez Nil. Cependant, pour cause de tarif numérique plus avantageux, je l’ai lu en VO (d’ailleurs, le titre VO reflète bien davantage le contenu du roman, puisqu’il s’appelle The Rosie Project) (Néanmoins, j’aurais eu plus de mal à faire de – mauvais – jeux de mots si l’éditeur francophone n’avait pas choisi le homard, vous en conviendrez!)
Que raconte donc ce homard, joliment – mais faussement, à mon sens – sous-titré « Comment trouver la femme idéale? »
Voici le 4e de couverture:
Peut-on trouver une épouse sur mesure ? Le professeur de génétique Don Tillman, génie des sciences mais absolument inapte à vivre en société, en est persuadé. Pour mener à bien son « Projet Épouse », Don met au point un questionnaire extrêmement détaillé lui permettant d’éliminer toutes les candidates qui ne répondraient pas à ses exigences. Et celles-ci sont nombreuses car pour Don, la femme idéale NE DOIT PAS : 1. Fumer et boire. 2. Être végétarienne et aimer la glace à l’abricot. 3. Se lever après 6 heures. Mais elle DOIT : 1. Faire du sport. 2. Être ponctuelle. 3. Accepter le Système de Repas Normalisé qui prévoit du homard au dîner le mardi. S il y a bien une personne qui ne remplit aucun des critères établis, c est Rosie Jarman, étudiante le jour et barman la nuit, dont la vie aussi désordonnée que celle de Don est méthodiquement organisée.
Je ne connaissais pas le bouquin avant qu’une des membres du Whatsapp Book Club le suggère et quand j’ai lu cette présentation, je me suis dit qu’il pouvait être sympa.
Et le début, en effet, correspondait bien à mes attentes. Un scientifique brillant, mais complètement inadapté socialement, ce qui donne lieu à bien des situations comiques – je me souviendrai d’une certaine conférence, où on en vient à hurler « Tuez le bébé! » – une volonté de se marier, qui donne lieu au fameux questionnaire, à la base du « Wife Project » (le « Projet épouse » cité dans le 4e…) Vous l’avez compris, ça commençait bien.
Malheureusement, pour moi, ça a continué beaucoup moins bien. Car le « Wife Project » tant vanté cède tout de suite la place au « Father Project », quand Don tombe sur Rosie. Rosie, c’est son antithèse: étudiante en philo, barmaid la nuit, elle ne correspond absolument pas à ses attentes. J’insiste sur ce point, car c’est important. A la suite d’une invitation de son seul ami – Don n’est pas exactement des plus sociables – il reçoit donc chez lui cette jeune femme, s’aperçoit tout de suite qu’elle ne satisfait pas ses critères stricts et en attendant de pouvoir la mettre dehors, est bien forcé d’écouter son histoire.
Quelle est-elle ?
Rosie est persuadée – pour X raisons on ne peut plus floues – que l’homme qui l’a élevé n’est pas son père biologique et que ce dernier est forcément un étudiant de la même promo que sa mère, depuis lors décédée.
C’est là que le premier point « WTF » (What the Fuck si vous ne connaissez pas) est survenu : car aussitôt Don s’intéresse non seulement à cette quasi inconnue, qui – rappelons-le – ne correspond pas à son questionnaire « Wife Project » – mais de plus décide de l’aider (en abandonnant donc son projet marital) et de créer le « Father Project ».
Mais comment s’y prendre pour révéler l’identité du vrai père de Rosie parmi tous les anciens camarades de son père ?
En subtilisant leur ADN bien sûr, sans que les cobayes en aient connaissance, et en le comparant à celui de Rosie. Don étant de plus un brillant généticien, cela se passera sans aucun souci!
…
Est-ce que vous commencez à voir où je veux en venir ? La raison pour laquelle, si j’avais eu le livre en version papier, je l’aurais claqué à plusieurs reprises contre le mur ? Et pourquoi cette soit-disante comédie m’est restée sur l’estomac ? Non ? Je développe.
On nous présente donc un brillant généticien, attaché de manière quasi obsessionnelle aux règles (surtout dans sa profession, d’ailleurs, au point qu’il entre souvent en conflit avec sa supérieure hiérarchique ) qui soudain, pour un motif inconnu – inutile d’invoquer les sentiments, y’en a pas à ce point de l’histoire – décide d’aider une inconnue dans sa quête paternelle: d’abord, sans s’interroger sur les motivations de la dite inconnue et comble de l’histoire, il n’hésite pas un instant avant de briser une des règles essentielles en génétique.
(D’ailleurs, il s’agit d’une infraction légale tout court, car si vous ne le saviez pas, subtiliser l’ADN de quelqu’un sans que ce dernier ait donné son accord afin de faire des tests de paternité est passible d’une belle amende et de quelques années derrière les barreaux.)
On me dira qu’il fallait bien un prétexte pour réunir ces deux-là. Certes. Mais quand c’est fait avec autant de subtilité que la tronconneuse s’attaquant à un tronc d’arbre (profitez-en, c’est le jour des métaphores), j’ai du mal à digérer.
D’autant plus que les passages WTF ne s’arrêtent pas là.
Laissez-moi aussi vous dire que l’auteur ne s’est visiblement pas renseigné sur la méthode pour effectuer des tests de paternité de manière viable – même en n’y connaissant rien moi-même, j’ai trouvé des infos fiables là-dessus en quelques minutes – car le vol d’ADN se passe dans des conditions invraisemblables. Bien entendu, TOUS les échantillons collectés illégalement par Don sont viables, n’en doutez pas.
Mon incrédulité devant le manque de logique (et d’intérêt, à mon sens) de cette histoire aurait pu être compensée (un peu du moins) si je m’étais attachée aux personnages. Manque (total) de bol, ils ne m’ont guère séduit. Entre une Rosie au mieux égoïste, un meilleur ami coureur de jupons et qui ne trouve comme prétexte que son mariage « libre » (bien sûr, ce n’est valable que pour lui hein!), l’épouse du meilleur ami toujours présente pour les autres & qui a fini par m’énerver devant son manque de réactions face à ce qui se passe dans son ménage… C’est encore Don qui s’en sort le mieux ! (à mes yeux)
(Même si on ne me fera jamais avaler qu’il s’y connaît en génétique et en sciences tout court !)
Il y a des scènes amusantes au début comme je le disais plus haut et j’ai aimé certaines facettes de Don (voir sa relation avec Daphné, très touchante), mais hélas l’intrigue manque de consistance (et de logique) et les personnages se révèlent au passage bien trop fades. Sans parler du dénouement rocambolesque (et bien sûr, les thèmes sensibles, comme le vol d’ADN, sont réglés en deux coups de cuiller à pot. Bien sûr).
En conclusion, un homard creux et sans grande saveur pour moi.
Vous pouvez lire des avis plus enthousiastes chez mes collègues de lecture bloggeuses, Plume de Cajou, Les Lectures de Cécile et Caro Bleue Violette !
Après un week-end bien occupé – en lectures aussi, d’ailleurs! – voici donc la lecture en cours !
le nouveau roman de Sophie Jomain, paru directement chez J’ai Lu, « Cherche jeune femme avisée« . Après avoir lu le premier tome de sa série Félicity Atcock, qui ne m’avait pas assez plu pour que je continue la série, je me suis laissée séduire, non seulement par cette couverture signée Fleurine Rétoré, mais aussi par le pitch, inspiré d’un célèbre conte.
Bon, au vu de ma dernière lecture dans ce genre a donné, je devrais peut-être être plus méfiante. Néanmoins, je me suis laissée tenter par ce roman.
Quatrième de couverture
Quand il voit débarquer dans son cabinet la ravissante, mais ô combien extravagante Gabrielle Géris, Adrien de Bérail est loin d’imaginer qu’il se laissera convaincre de l’embaucher comme baby-sitter. Veuf et très accaparé par son métier d’avocat, il lui faut de toute urgence une personne capable de prendre soin de ses deux chérubins, Paul et Sophie, tout juste âgés de neuf ans. C’est donc en dépit de ce que lui crie la raison qu’il accepte sa folle candidature.
Une personnalité audacieuse et un toupet incroyable pour un petit mètre soixante sur talons… Qui sait ? La jeune femme pourrait bien se révéler être la perle rare…
Je ne suis pas très loin dans ma lecture pour le moment, le premier chapitre m’a fait sourire, donc croisons les doigts !
La phrase qui va bien
« Cependant, en dépit de ce qu’il avait vu aujourd’hui et de la catastrophe ambulante que représentait cette ravissante personne, il devait admettre que transporter un pigeon dans son sac afin de lui éviter de finir dans la gueule d’un chat avait quelque chose de rassurant.«