Vivre de sa plume – l’avis de Maggie Stiefvater

Il y a quelques jours, sur Facebook, l’écrivain Maggie Stiefvater, auteur américaine de Young Adult dont les ouvrages sont publiés en français par Hachette Black Moon (si vous ne la connaissez pas, je vous incite à faire un tour par ici : http://callioprofs.com/CallioWiki/index.php?title=Stiefvater,_Maggie) répondait à la question d’une de ses lectrices. Celle-ci lui a demandé si vivre de sa plume se révélait aussi fun qu’elle le laissait entendre.

Comme la question m’intriguait aussi – comme pas mal d’auteurs d’ailleurs  – j’y ai prêté attention.

Voici donc la réponse de Mrs Stiefvater, traduite par mes soins avec la permission de l’auteur:

« C’est un plaisir. Je ne sais pas si c’est fun, en revanche. La vie est fun. J’accomplis beaucoup de choses amusantes dans le cadre de mon écriture/mes recherches, mais l’écriture demeure un challenge. Un challenge attrayant, mais un challenge tout de même.

Je travaille les week-ends, pendant les vacances et j’oublie souvent ce qu’est le sommeil. Une grande partie de mon travail ne consiste pas non plus à écrire ou à corriger : ce sont des tâches bizarres, professionnelles et que vous ne pouvez pas imaginer sans y être plongée. Des contrats, des e-mails, des lettres écrites à la main. Je me crée aussi pas mal de travail supplémentaire en offrant des ex-libris où figure mon autographe, des dessins dans mes bouquins, des chansons pour ceux-ci et autres choses. Le respect des délais menace sans cesse de transformer mon cerveau en gelée !

A la fin de la journée, je suis souvent frustrée parce que je n’ai pas accompli tout ce que je voulais réaliser, parce que la grande boîte de courrier de mes lecteurs, qui attendent une réponse, me fait culpabiliser, parce que je devrais écrire un chapitre supplémentaire vu que 2014 se rapproche. Je ne sais même plus le programme à la télévision, parce que je suis tellement absorbée par mon travail.

Mais parce que je fais ce que j’aime, j’accepte tout ça. Je veux dire, soyons clairs : j’ai un emploi, où les bouquins aussi bien que la musique donnent droit à des déductions fiscales. C’est clairement le nirvana (avec une cerise au-dessus, s’il vous plaît !)

Voilà ce que je veux dire : ne croyez pas que c’est le paradis et qu’il n’y a aucune difficulté. J’ai travaillé pendant des années en tant que portraitiste et je peux affirmer que, si vous choisissez une carrière artistique, vous finirez par travailler deux fois plus que n’importe lequel de vos amis avec un autre emploi. Si ceci ne vous va pas, gardez l’écriture comme un hobby. Mais si vous êtes prêts à vous lancer… allez-y ! »

Vous trouverez la VO sur la page de l’auteur.

Et vous, qu’en pensez-vous ? L’expérience vous tente ? Si vous vivez de votre plume, avez-vous le même ressenti ou non ?

Comment rédiger votre synopsis de soumission ?

S’il y a bien une chose qui fait souvent grincer des dents, c’est la rédaction du synopsis lors de l’envoi d’un manuscrit aux éditeurs (et oui, ceux-ci les réclament souvent !). Voici donc quelques suggestions pour vous y retrouver dans cet exercice parfois périlleux, et souvent plus difficile qu’il n’y paraît.

 

1) Allez à l’essentiel

Vous me direz que c’est bien joli comme conseil, mais que signifie aller à l’essentiel ? C’est simple : toute action qui n’est pas déterminante pour la compréhension de votre intrigue n’a rien à faire dans votre synopsis. Celui qui lira votre syno n’a aucun intérêt dans le changement de robe de votre héroïne ou le fait que votre héros ait les yeux bleus, par exemple. Coupez, élaguez et tranchez. Un synopsis doit résumer votre histoire de manière synthétique, en une page ou deux de préférence.

 

2) Mettez en avant le(s) personnage(s) principal(aux)

Vous me direz que ça va de soi, mais dans les synopsis que j’ai déjà pu lire, ce n’était pas toujours le cas. Je me suis parfois retrouvée devant des intrigues, où le perso principal apparaissait seulement en filigrane. Inutile de vous dire que cela provoque son lot de malentendus ! Concentrez-vous sur votre/vos perso(s) et mettez-le en avant, comme vous l’avez fait dans votre roman. Et si l’apparition de personnages secondaires n’est pas absolument nécessaire pour comprendre votre intrigue (toujours dans l’intérêt de favoriser le côté synthétique), ne les incluez pas.

 

3) Le synopsis n’est pas là pour faire joli

Le synopsis ne doit pas être le reflet de votre style. Inutile aussi de le découper en chapitres/parties, etc comme vous l’avez fait pour votre livre. Celui qui le lira s’en fiche de savoir quel style vous employez ou la manière dont vous avez découpé votre intrigue. Ce qui l’intéresse, c’est de comprendre de quoi votre histoire parle et ce de manière rapide (d’où la taille réduite de votre synopsis).

 

4) Un synopsis n’est pas un teaser, ni un quatrième de couverture.

En d’autres mots, décrivez l’ensemble de l’intrigue et n’omettez pas la fin (avouez que ce serait balot ^^) Evitez aussi au maximum des phrases trop floues du genre « sa vie bascule » ou « des changements mystérieux s’amorcent » (et si, je les ai déjà rencontrées ^^). Ca ne renseigne en aucune façon votre lecteur sur la manière dont vous avez géré votre intrigue lors de ces passages, ni sur la nature de ces fameux évènements.

 

5) Harmonisez votre synopsis

Aussi bien au niveau du style (j’en parlais plus haut) que du temps de conjugaison utilisé, restez en accord du début à la fin. Pas la peine de déconcerter votre lecteur en passant du présent à l’imparfait et vice versa ! Ni de commencer sur un ton neutre pour ensuite utiliser de belles envolées lyriques. Ca ne vous servira pas.

Bien sûr, ces conseils ne sont pas gravés dans le marbre, donc n’hésitez pas à partager vos suggestions !

 

Enfin, je voudrais terminer sur un petit aparté qu’il me semble nécessaire de rappeler à ceux qui s’apprêtent à envoyer leurs manuscrits : de grâce, avant d’envoyer, prenez le temps de vous renseigner sur la maison à laquelle vous voulez soumettre ! Il suffit de faire quelques recherches pour en savoir davantage sur celle-ci, son fonctionnement, sa ligne éditoriale, etc.

Voici d’ailleurs quelques outils pour mieux vous y retrouver :

D’abord, le guide de l’Oie Plate sur les contrats d’édition (si vous êtes amenés à en signer un – ce que je vous souhaite – autant vous renseigner sur ceux-ci !) : http://www.loieplate.com/contrats/deontologie.php

Il y a également le guide des éditeurs, ou GGG, édité par l’association Tremplins de l’Imaginaire. S’il recense uniquement les maisons d’édition SFFF, il contient aussi des conseils généraux et utiles. Vous le trouverez en vente ici : http://tremplinsdelimaginaire.com/site/?page_id=12

Projet mystère N°1

Comme j’en parle depuis quelque temps sur mon compte Twitter (https://twitter.com/cindy_vw_auteur),  je me suis dit que j’allais lever pour vos yeux only quelques pans du voile!

Donc, dans ce projet mystère (surnommé ainsi tout simplement parce que je ne lui ai pas trouvé de titre… Les titres et moi, c’est compliqué: soit je les trouve tout de suite, soit il me faut dix plombes pour les inventer. Véridique!), il y a d’abord le cadre, à savoir le département de l’Aude. Ce n’est pas vraiment une surprise si vous avez lu cet article.

Il y a bien sûr Carcassonne…

Vue depuis le château comtal de Carcassonne.

Vue depuis le château comtal de Carcassonne.

le Canal du Midi…

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et des destinations plus lointaines, comme Moorea

Ïle de Moorea, Polynésie française.

Ïle de Moorea, Polynésie française.

ou encore la Jamaïque!

jamaique

 

Quant aux thèmes, j’y parle de l’amour de la musique (classique comme plus moderne), de l’attachement aux racines familiales ou d’amitié et un point qui me tient particulièrement à coeur: défendre ce qui a de la valeur à nos yeux.

Bref, ce projet approche des 150 000 sec et m’éclate toujours autant ! Pour le reste… Stay tuned!

 

 

Garder le rythme

(Oui, je me devais d’inclure cette chanson de Mary Poppins, un de mes passages préférés du film !)

 

Bref, plus sérieusement, je veux vous parler de la régularité en écriture. A première vue, cela semble très facile : il suffit de se mettre devant votre clavier, d’ouvrir votre traitement de texte et hop là ! les mots défilent, en droite provenance de cette zone mystérieuse du cerveau de l’écrivain – on peut aussi l’appeler Muse – qui lui souffle ses prochaines histoires.

 

Sauf que si cela était aussi facile, ça se saurait.

 

La question de la régularité m’a posé question depuis peu. Je vous avoue que je n’ai jamais été un modèle en la matière : de longues périodes d’inactivité entrecoupées de moments où je passais des heures devant l’ordinateur (notamment grâce au NaNoWriMo, dont j’aurai l’occasion de vous reparler bientôt.)

 

Si, jusque-là, ce rythme décousu me convenait plutôt bien, je suis revenue là-dessus et j’ai décidé de changer mon fusil d’épaule. D’une part, car signer un contrat d’édition vous ouvre les yeux sur la perspective que bientôt, vous devrez écrire et soumettre les tomes suivants – croyez-moi, c’est une puissante motivation ! – d’autre part, si l’écriture sera toujours un plaisir, je veux aussi la prendre au sérieux.

 

Ce que je ne faisais pas vraiment jusqu’ici, je m’en suis rendue compte pendant mes vacances (oui, on peut aussi réfléchir allongée dans un transat, au bord de la piscine.) J’ai donc décidé une discipline quotidienne (ou du moins le plus souvent possible) : poser un certain nombre de mots par jour. Cela me permet entre autres de mieux exprimer ce que je veux faire passer dans mes écrits – un peu comme un exercice de gym qu’à force de pratiquer, on y arrive de mieux en mieux ; cela enchante Muse, qui bien sûr me souffle de nouveaux « plot bunnies » à longueur de temps (et si vous croyez que c’est une bonne chose, détrompez-vous : la coquine me sert rarement un menu début – déroulement – fin) ; Enfin, j’ai le plaisir de me dire : « ceci est bouclé/envoyé aux BL/en relecture, je peux donc commencer autre chose. »

 

Et d’ailleurs, c’est le cas en ce moment, où non pas un, mais deux projets mystères me poursuivent (quand je vous dis que Muse tient la forme…). J’en dirai plus par la suite… ou pas !

 

Notez que je ne me targue pas d’avoir trouvé la recette miracle : il n’en existe de toute manière pas en matière d’écriture. Je n’ai pas la prétention de donner des leçons, mais bien de livrer mon ressenti. Pour l’instant, ce mode de fonctionnement me convient et je suis contente d’avoir pris cette décision, qui me donne l’impression d’avoir franchi un cap, quel qu’il soit. Savoir ensuite si cela portera ses fruits… wait and see !