Après un premier numéro, consacré à Silène de Callioprofs, voici donc le deuxième numéro de ce rendez-vous, j’ai nommé l’interview du samedi !

Sur le grill, cette fois-ci : Karen Harroch et Caroline Laronze, deux administratrices du Boudoir Ecarlate, un forum de passionnées de la romance, où l’on chronique aussi des romans jeunesse, des thrillers, des artbooks, bref la littérature tous horizons ! J’ai eu depuis peu le plaisir de rejoindre l’équipe de chroniqueurs, qui s’affaire en coulisses, et j’ai voulu en savoir davantage… Voici le résultat !
1) Bonjour Karen et Caroline ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Karen : Bonjour Cindy, tout d’abord merci pour toutes ces interviews de blogs/forums, c’est une très bonne idée et c’est vraiment intéressant.
J’ai 34 ans, j’habite à Paris et je suis professeur d’histoire dans un collège à Créteil. Une passion pour l’histoire qui est née à cause de mes lectures, et plus précisément à cause des Aventures & Passions de J’ai Lu, que je dévorais adolescente. Tout mon argent de poche y passait et le bouquiniste du marché de Charenton me les gardait à chaque fois qu’il arrivait à en avoir.
Caroline : J’ai 32 ans, mariée, j’habite depuis peu à la campagne, près de Chartres. J’ai une formation de professeur d’histoire mais je n’enseigne pas, j’occupe mes dix doigts en créant des bijoux (Note : Vous pouvez voir ses créations sur la page « Les Fariboles de Caroline » ou son site ).

J’ai grandi entourée de livres, d’amoureux de belles histoires et sans même m’en rendre compte, j’ai plongé dans le grand océan de la littérature. Depuis, je dévore les pages, je voyage à travers les livres, je vis mille aventures tous les jours et c’est un vrai bonheur !
2) Comment vous est venue l’idée du Boudoir Ecarlate ?
Karen : Nous étions une bande d’amis parisiens rencontrés au hasard des forums, des blogs, des pages facebook et des rencontres d’auteurs, toujours autour de La Confrérie de la Dague Noire de JR Ward (Note : Vous pouvez trouver ici la présentation de la série par l’éditeur français.)

D’abord uniquement amis virtuels, nous en sommes venus à nous rencontrer très souvent quand nous nous sommes rendus compte que nous habitons quasiment tous en région parisienne. Puis au bout de plusieurs mois, dans un café à Opéra, on en est venu à discuter des forums que nous connaissions qui ne nous correspondaient absolument pas, dans lesquels il était difficile de trouver un livre…
Et on s’est dit qu’on allait tenter l’aventure. Et c’est ainsi que le Boudoir est né ! Il nous a fallu les deux mois d’été pour tout mettre en place, pour créer les fiches des romans déjà parus (pas question d’ouvrir un forum vide), de le penser à notre image et à notre convenance. Et le 11 septembre 2011 nous l’avons ouvert au public en même temps que la page Facebook.
Nous sommes nombreux et nous avons donc chacun des goûts différents. Mais le point commun entre nous tous, c’est avant tout La Confrérie et la romance sous toutes ses formes (et chacun a son genre de prédilection, pour moi c’est l’historique.)
3) On a beaucoup parlé de romance ces derniers temps. Avez-vous l’impression que cette littérature est en train de vivre une évolution ? Quelle est votre opinion là-dessus ?
Karen : Carrément ! La romance est longtemps restée cachée, c’est la littérature honteuse, la « fausse littérature », celle que l’on n’avoue pas lire, celle que l’on cachait dans les bibliothèques pour ne pas que nos visiteurs tombent sur les couvertures kitchissimes à mort avec des couples alanguis dans des positions improbables.
Depuis, la romance a acquis plus de visibilité. Et cela va de pair avec la génération internet et les gens qui se rendent compte qui ne sont pas les seuls à en lire et surtout à adorer. Les couvertures ont changé, se sont modernisées et déniaisées. On ne les cache plus et, quand bien même, elles restent ridicules, on assume davantage. Bien sûr, nous sommes encore très loin de la visibilité acquise aux Etats Unis, où la romance est très présente dans toutes les librairies (avec plus de 50% de livres vendus, les libraires seraient bien fous de ne pas en proposer). En France, il faut vraiment chercher pour trouver une librairie qui en vende. C’est un genre qui reste cantonné aux grandes surfaces. Mêmes les grandes enseignes comme la Fnac n’en proposent pas ! Une honte !
Désormais, je rêve juste d’un événement romance en France à la hauteur de ceux qui se déroulent chaque année dans les autres pays, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne…
Caroline : Oh oui ! On sort enfin de l’image romance = littérature bas de gamme, pour femmes frustrées et vieilles filles désespérées. Acheter un livre de romance n’est plus un secret honteux, un plaisir coupable. Dans le métro, on voit enfin des gens assumer de lire un « Aventures et Passions » ou une romance érotique. Mais tout n’est pas rose loin de là … On ne trouve pas de J’ai lu pour Elle, Harlequin and co dans les librairies, ces livres restent associés encore aux supermarchés. C’est dommage mais qui sait, le monde change ! En France, bon nombre de romans sont en réalité des romances, mais cela ne se dit pas, cela fait peur et n’est pas vendeur, on a encore ce côté snob et élitiste, cette volonté de ne vouloir produire que de la « vraie » littérature.
4) Si je vous demande votre top 5 littéraire, tous genres confondus, que me répondez-vous ?
Karen : Whaouah ! Question difficile, limite impossible, je lis tellement de genres différents qu’il est difficile de comparer certaines lectures. Mais bon puisqu’il faut le faire…
1. La Confrérie de la Dague Noire de JR Ward, avec tous les défauts qu’elle peut comporter parce que jamais une saga ne m’aura fait vibrer comme celle-ci. C’est grâce à elle (à cause ?) que je me suis ouverte aux réseaux sociaux et à l’univers des blogs littéraires, fait des rencontres merveilleuses avec des personnes aussi barrées que moi…
2. La Nuit des Temps de Barjavel, parce qu’il a bercé mon adolescence, que j’ai dû le lire une vingtaine de fois depuis et que je ne m’en lasse pas !

3. Les romances historiques de Lisa Kleypas. Elles m’ont fait rêver et fantasmer comme jamais !

4. La femme et le Chevalier de Linda Howard, à l’origine de bien des scénarios que j’ai imaginé pour voyager dans le temps, et notamment dans l’Ecosse médiévale.

5. Le tome 2 des Ombres de la Nuit de Kresley Cole, parce que juste Sebastian et Kaderin… et ajout de dernière minute avec Le septième sanctuaire de Daniel Easterman !


Caroline : un top 5, c’est dur !!!
1/Jane Eyre de Charlotte Brontë. Mon premier coup de cœur littéraire, mon premier grand amour (difficile de faire mieux que Mr Rochester), le livre à l’origine de mon addiction aux grandes histoires, aux amours tragiques, aux héros tourmentés. Je l’aime, je l’adore et ne m’en lasse pas !

2/ Le Prince des marées de Pat Conroy. Ce roman me hante depuis une quinzaine d’années. Chaque été, j’en fais une relecture et c’est toujours la même émotion, le même bonheur. J’ai découvert la littérature du Sud des Etats-Unis avec ce livre et il aura toujours une place à part dans mon cœur.

3/ Les fiancés du crépuscule de Maggie Shayne. En 1994, ma première rencontre avec les Vampires, mon premier vampire, Eric. Une histoire belle, ténébreuse et pour l’ado innocente que j’étais, sulfureuse. J’ai plongé dans cet univers et n’ai aucune envie de remonter à la surface.

4/Tarendol de Barjavel. J’ai eu le cœur brisé par ce livre, par cette histoire. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, tant de douleur, de tristesse, c’est tellement tragique mais sublime. Barjavel est le chantre des amours désespérées, des liaisons qui finissent mal mais il fait cela tellement bien que l’on ne peut que dévorer ses romans.

5/Les pages de notre amour de Nicholas Sparks. Pour moi, l’amour, c’est cela. Une rencontre improbable, une histoire simple et belle, une vie à deux jusqu’au bout. Nicholas Sparks a mis des mots sur l’amour ordinaire, sur la vie à deux et la joie du couple.

5) Enfin, une petite anecdote à livrer ?
Karen : Le jour où on s’est rendue compte que Lisa Marie Rice (Note: auteur américaine de romantic suspense) s’était inscrite sur le forum et que chacune a crié partout chez soi, et, qu’en menant l’enquête on s’est rendue compte que c’était la vraie Lisa Marie Rice. Juste Respect ^_^
Caroline : Voir un stand avec autour de la Bitlit et des vampires au Salon du Livre de Paris (Note: vous pouvez découvrir plusieurs compte rendus à cette adresse ) Ça fait du bien de se sentir moins « marginal » !
Merci à Karen et Caroline d’avoir pris le temps de répondre à ces questions!