Sur une idée de ma chère Roxane Edouard , je me suis lancée hier dans un fil sur Twitter concernant des questions auxquelles tout-e futur-e écrivain-e est confronté-e quand iel veut soumettre son manuscrit à des ME (comprenez maisons d’édition) – Comment aborder un éditeur/une éditrice si vous lae rencontrez pour de vrai ? Qu’est-ce qu’un synopsis ? Un pitch ? Une lettre d’intention/de présentation ? Comment les rédiger ?
Je dois dire que je ne m’attendais pas à autant de succès ! La nature des réseaux sociaux étant ce qu’elle est, j’ai donc décidé d’en faire un article sur ce blog, afin de « pérenniser » tout ça.
Conseils & suggestions préalables
Vous avez fini votre manuscrit, vous vous sentez aussi léger/légère qu’une plume et vous êtes sûr-e que vous tenez dans les mains le meilleur écrit que vous avez jamais produit ?
D’abord : félicitations !!
Ensuite : ATTENDEZ.
Si, si.
Attendez avant de l’envoyer, dans l’euphorie de ce marathon d’écriture clôturé, avant de l’envoyer aux ME. Répétez-vous cette phrase – ne JAMAIS envoyer sa première version aux ME.
Pourquoi ? Parce que je peux vous garantir qu’aussi brillante que soit cette première version, elle le sera bien plus encore si vous prenez le temps de laisser reposer cet écrit, de ne plus y toucher pendant quelques jours/semaines et puis de le reprendre à tête reposée. Bizarrement (ou pas), vous vous apercevrez qu’il demeure des fautes, des coquilles, des choses que vous auriez voulu expliquer davantage ou supprimer…
Et c’est bien normal.
Autre suggestion utile – confiez votre écrit à quelqu’un d’autre. Quelqu’un, qui, dans la mesure du possible, pourra vous donner un avis constructif sur ce dernier. Il ne suffit pas de savoir si cette personne a aimé ou pas votre écrit, il sera bien plus intéressant de savoir pourquoi.
Enfin, dernier conseil : soyez ouvert-e à la critique. Honnêtement, si vous n’êtes pas prêt-e à changer quoi que ce soit dans votre roman, ce n’est pas la peine de chercher un éditeur/une éditrice. Car je peux vous garantir qu’on conseillera des modifications. Ce n’est pas pour autant que vous devez dire « Oui » à toutes les suggestions, cependant; Sachez faire le tri entre les remarques que l’on vous adresse – ce qui vous semble judicieux, coller dans le cadre de votre roman ou au contraire, celles qui ne correspondent pas à ce que vous vouliez faire.
Ca vous semble insurmontable, dit ainsi ? Ne paniquez pas ! Le métier d’auteur/d’autrice s’apprend « sur le tas », à défaut de cours de creative writing comme on en donne ailleurs.
En résumé – en tant qu’auteur/autrice, vous êtes seul maître à bord, mais vous pouvez aussi tendre l’oreille à celleux qui vous assistent. Vous verrez, votre ouvrage n’en sera que meilleur !
Synopsis, pitch, lettre d’intention…
Ca y est, vous vous apprêtez à soumettre votre roman aux ME.
Vous lisez les consignes d’envoi présentes sur leurs sites Web. Et là, vous voyez soudain apparaître les mots « synopsis », « lettre de présentation », etc.
Qu’est-ce que c’est ? Brève introduction.
- Le synopsis
Le synopsis est avant tout un document de travail. C’est ce que l’éditeur/l’éditrice va consulter pour voir si votre manuscrit tient la route, si votre intrigue est cohérente ou encore comment se développent vos personnages au fil de celle-ci. Cela signifie que votre syno (de son petit nom) doit dévoiler COMPLETEMENT votre intrigue. Y compris la fin.
Ce n’est pas là que vous pourrez réserver des effets de suspense, du genre « Mais arriveront-ils à temps pour sauver le monde ? ». Dites d’emblée si vos héro-ïne-s y arrivent ou non.
Et dites-le de la manière la plus neutre possible. La plus simple également.
Votre synopsis doit idéalement tenir en une page, maximum deux. Le vôtre est plus volumineux ? Sortez la tronçonneuse et élaguez sans pitié.
Est-il facile d’établir un synopsis ? Absolument pas (je sais, je vous rassure vachement). Pour savoir si le vôtre est bon, faites le test – confiez-le à quelqu’un qui n’a pas lu votre ouvrage au préalable. S’iel ne comprends rien à votre intrigue, reprenez l’ouvrage.
- La lettre de présentation/d’intention
En général, elle accompagne l’envoi de votre roman aux ME.
Premier conseil : faites COURT. Ce n’est pas l’endroit pour raconter votre vie/décrire toute la genèse de votre roman/ »Ma mère l’a lu, elle a adoré ! ». Pas la peine d’écrire un (autre) roman.
Soyez neutre, bref et donnez les infos essentielles relatives à votre ouvrage – le(s) genre(s) (romance, SFFF, etc), le nombre total de caractères (regardez Word), tome unique ou pas et enfin, vos coordonnées.
Si l’éditeur/l’éditrice veut en savoir davantage, iel ne manquera pas de vous contacter par la suite.
- Le pitch
Ce dernier est le plus souvent réservé à l’oral, mais il peut aussi se décliner à l’écrit. Le pitch, c’est une présentation-éclair de votre ouvrage. On peut le résumer en « Comment allécher au mieux le futur lecteur/la future lectrice en quelques lignes ? »
Et vous savez quoi ?
Lâchez-vous ! Rendez-le le plus alléchant possible (tout en respectant le cadre de votre roman. Inutile de mentir sur la marchandise). Le but est de faire dire à la personne qui vous écoute « Et ensuite ? »
Si c’est le cas, bingo.
Un pitch, ça se prépare à l’avance. C’est un outil qui vous servira tout au long de votre carrière d’écrivain-e. Car, si vous êtes publié-e et vous retrouvez devant une table de dédicaces, on vous posera naturellement la question « Et ça parle de quoi ? »
Inutile de référer la personne à votre 4e de couv’. Vous êtes là pour parler de votre roman (et le vendre aussi). Donc préparez votre pitch en prévision.
Comment aborder un éditeur/une éditrice ?
De plus en plus d’opportunités sont données aux primo auteurs/autrices de rencontrer leurs futur-e-s éditeurs/éditrices lors de « speed dating » éditoriaux (je pense par ex. à celui des Imaginales).
D’abord : adressez-vous à un éditeur/une éditrice comme vous le feriez avec votre futur boss. Ce n’est peut-être pas la peine de vous mettre sur votre trente et un, mais dans tous les cas – soyez professionnel-le. Votre éditeur/éditrice ne sera pas votre futur-e pote pas plus qu’iel ne représente un dieu littéraire sur terre.
Le courant passe et l’éditeur/l’éditrice vous demande d’envoyer votre manuscrit (conseil, ne l’ayez pas avec vous à moins de demande contraire expresse, en général, iels lisent de plus en plus en numérique) : super !
Iel ne vous le demande pas ? Pas grave. Passez au suivant.
Restez aimable et cordial-e. Pas la peine de vous fâcher ou de clamer que votre interlocuteur/interlocutrice n’a rien compris à votre génie. Pas la peine non plus de relancer tous les 15 jours (car oui, le milieu littéraire a son propre espace-temps… et il faut beaucoup BEAUCOUP de patience parfois pour obtenir une réponse. Croyez-moi sur parole !)
Vous pouvez être certain-e que personne n’aura envie de travailler avec vous, même si votre roman est génial, en effet.
Dites-vous que le nombre d’auteurs/d’autrices publié-e-s dès leur premier roman est réduit. En général, il faut attendre le second, troisième, quatrième ouvrage pour obtenir un « Oui ». Donc, au lieu de vous ronger les sangs devant votre boîte mail ou de vous torturer en songeant à tout ce que vous auriez dû faire autrement lors de cette rencontre, STOP. Concentrez-vous sur des choses + constructives.
Lisez, explorez d’autres horizons, intéressez-vous à d’autres choses, en bref nourrissez la Muse. Et préparez votre prochain ouvrage 😉
Et puis, sachez aussi vous entourer de personnes partageant la même passion que vous. Il y a assez de ressources IRL (ateliers d’écriture, etc) ou sur le Web (comme CoCyclics) pour que vous ne restiez pas seul-e dans votre coin. Vous verrez, vous aurez besoin d’être épaulé-e dans ce parcours !
Vous avez des questions ? Dites-les en comm’ 😉