Revue du Web n°10 – semaine du 25/11

Parce que certains articles bien utiles sont trop vite éclipsés par le flux croissant de nouvelles en tout genre, je vous propose une nouvelle catégorie d’articles sur ce blog : la revue du web ! Où, à ma modeste échelle, je donne les liens vers ce qui m’a intéressé dans la Toile du Net cette semaine, avec réactions de ma pomme à la clef ! Bien sûr, j’aborde en priorité des articles sur l’écriture & la littérature, mais d’autres domaines ne sont pas exclus…

Dixième revue du Web (déjà !) qui va explorer divers horizons…

L’événement, ce week-end, c’est bien entendu le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil. Auteurs francophones et étrangers, petits, moyens & grands éditeurs se sont donnés rendez-vous pour un des rassemblements les plus importants en cette fin d’année et qui attire chaque année une foule toujours plus nombreuse !

Vous pouvez consulter le programme sur le site du salon. 

Et puisque j’en suis à vous recommander la visite, si vous y allez, voici quelques exemples d’auteurs en dédicace ce week-end :

* N.B. Coste pour (entre autres !) « Space League », sa saga mêlant foot et science-fiction !

* Samantha Bailly sur divers stands, notamment ceux de Nobi-nobi ! et Bragelonne

* Et ben sûr, mon éditeur Gulf Stream y est présent aussi ! Vous pouvez consulter son programme pour ce week-end.

D’ailleurs, si vous visitez leur stand, vous aurez sans doute le plaisir de voir cette affiche…

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Je ne me lasse pas de la regarder (merci à Karen Harroch pour me l’avoir transmise !) Et en parlant des Outrepasseurs, n’oubliez pas le concours, valide jusqu’au 13 décembre!

En parlant de Montreuil, le salon avait commencé par décerner ses « Pépites » la semaine dernière. Vous pouvez découvrir les noms des lauréats des différentes catégories dans cet article de Livres Hebdo.

On change de registre avec cet article pétillant écrit par Maia Mazaurette dans QG Magazine  sur la réaction d’un des auteurs nominés par les Bad Sex Awards. Comme ne le dit pas forcément le nom, ce « prix » – si l’on peut dire – cible les scènes érotiques décrites dans les romans de manière épouvantable, répétitives, bref celles qu’on se passerait bien de trouver dans un roman. Vous pouvez consulter la liste des auteurs « nominés » ici.

Un des auteurs nominés pour cette année a pris la plume, pour non seulement décrire ses sentiments à cette annonce – on imagine fort bien qu’il n’était pas très heureux – mais aussi pour proposer une initiative qui personnellement, me réjouirait fort.

« Si la Literary Review se préoccupe de littérature, et pas seulement de bien rigoler, alors il devrait aussi exister des Good Sex Awards. »

Et comme le dit bien Maia Mazaurette : « Je pense qu’il est très difficile de ne pas être d’accord avec un discours aussi sex-positif. » Je suis absolument d’accord ! A quand donc la création de ce prix pour récompenser les meilleures scènes sensuelles ?

D’ailleurs,  je parie que les organisateurs trouveraient des candidats sérieux pour ce prix dans le fanzine « Piments et Muscades » de l’Armoire aux Epices, qui réussit à allier érotisme, sensualité et qualité stylistique, tout ça dans la bonne humeur! Un cocktail détonnant, que je ne peux que vous inviter à découvrir (en plus, pour un prix modique… Que demander de plus?)

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Et on achève cette revue du Web avec le blog de la librairie jeunesse l’Emile, située à 136, avenue Emile Zola à Paris. Je l’ai découverte grâce à un reportage du Boudoir Ecarlate – quand je vous dis que ce forum est un repaire de bonnes adresses ! – et j’ai été séduite par son agencement ainsi que son programme fort varié, entre séances de dédicaces et chroniques sur le blog, que vous pouvez découvrir à cette adresse. La librairie est également présente sur les réseaux sociaux, vous n’avez donc aucune excuse pour manquer le programme !

Cette revue est terminée, j’espère qu’elle vous a plu et je vous dis à bientôt !

Outrepasseurs – Le concours!

Aujourd’hui, c’est… le jour où je vous dévoile d’abord la couverture du premier tome, intitulé « les Héritiers » à paraître chez Gulf Stream Editeur !

Mais pas que ! Vous trouverez aussi un concours pour obtenir votre exemplaire dédicacé, et tout ça deux mois à l’avance sur la publication officielle. Avouez que je vous gâte!

Faisons les choses dans l’ordre.

Voici donc la couverture !

Vue générale avec mes mimines

Vue générale avec mes mimines

En gros plan

En gros plan

Les Outrepasseurs en bonne compagnie ! Merci Silène pour la photo !

Les Outrepasseurs en bonne compagnie ! Merci Silène pour la photo !

Le 4e de couverture…

«  — Jure-moi fidélité et je te protégerai. Nous le ferons tous.

— Nous ?

— Les Outrepasseurs. Tous ceux qui portent la Marque. Regarde ces jeunes gens. Voilà ta seule famille, à présent. (Il baissa le son de sa voix.) Nos adversaires ne s’arrêteront jamais. Les fés nous pourchassent depuis huit siècles. Une éternité pour nous. Un instant pour eux. 

Peter, un adolescent sans histoires, échappe de justesse à un attentat et découvre que l’attaque le visait personnellement. Emmené à Lion House, la résidence d’un mystérieux Noble, il fait connaissance avec les membres d’une société secrète, les Outrepasseurs. Les révélations de ces derniers vont changer le cours de sa vie. »

Vous voulez en savoir davantage ? Le concours est fait pour vous!

5 exemplaires du premier tome sont à gagner (et un grand merci à Gulf Stream Editeur pour leur générosité!)

Pour participer, c’est très simple. Répondez à la question suivante:

A quelle date est prévue la parution du premier tome des Outrepasseurs, « Les Héritiers » ?

Un indice ? Lisez cet article !

En plus de cette question obligatoire, en voici une autre, facultative celle-ci ! Néanmoins, y répondre augmente vos chances de gagner.  La voici:

De quel ouvrage ancien s’inspire (entre autres!) la saga  des Outrepasseurs ?

Là aussi, vous pouvez trouver la réponse en lisant cet article ainsi que celui-ci.

Un indice ?

Image tirée de ?

Image tirée de ?

J’attends vos participations à l’adresse suivante : outrepasseurs[at]gmail.com

Vous avez jusqu’au 13 décembre à minuit pour participer. N’oubliez pas d’indiquer vos nom, prénom & coordonnées. Le concours est ouvert à tous!

Les gagnants seront annoncés le 14 décembre et les lots seront expédiés la semaine suivante, histoire que vous puissiez les obtenir pour les fêtes (en revanche, je ne suis pas responsable pour les éventuels soucis postaux 😉

Bonne chance à tous & toutes!

Le mardi sur son 31

Qui dit mardi dit le rendez-vous lecture de la semaine ! Au menu, de quoi vous faire frémir et regarder derrière votre épaule avec angoisse… car ce sont deux textes mettant en scène des serial killers que je vous présente aujourd’hui !

Phrase du jour :

« Les gens ont de l’importance, se dit Jazz, se raccrochant à son mantra. Les gens comptent. »

Tiré de l’éblouissant « Game » de Barry Lyga, chez MSK !

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4e de couverture:

« Dans I Hunt Killers, Jazz Dent, le fils du serial killer Billy Dent, voulait prouver au reste du monde qu’il n’avait rien à voir avec son illustre père, allant jusqu’à traquer un tueur en série sévissant dans la région. Seul problème : Jazz pourrait bien avoir permis à son père de s’évader de prison…
Plutôt que d’attendre que Billy vienne le chercher, Jazz préfère accepter la proposition d’un enquêteur venu de New York. La police est sur les traces d’un serial killer et l’expertise de Jazz dans le domaine serait la bienvenue. Mais plus d’un tueur l’attend dans les rues de New York… »

Comme vous l’aurez deviné, il s’agit d’un tome 2. En revanche, ce qui est moins évident à discerner, c’est qu’il s’agit bel et bien de Young Adult. Du Young Adult noir et sanglant, qui n’hésite pas à flirter avec certains « tabous » en litt’ jeunesse, puisque Jazz est un personnage pour le moins ambigu !

J’avais beaucoup aimé le tome 1 « I hunt Killers » (chronique garantie sans spoilers!), mes attentes étaient donc élevées pour ce tome 2. Et je n’ai pas été déçue : qu’il s’agisse de Jazz pénétrant dans la jungle de New York pour résoudre un morbide casse-tête, de sa girlfriend Connie ou de son meilleur ami, Howie, qui doivent chacun de leur côté se débattre dans une partie dont ils n’ont pas connaissance des règles et qui pourrait bien les mener à leur perte, Barry Lyga signe un thriller éblouissant. Et la fin ne peut que m’inciter à réclamer le tome 3!

Ce que j’aime aussi chez cet auteur, c’est qu’il n’aseptise pas les adolescents. Il parle de sexe, de violence, d’héritage parental et autres sujets, qu’on a tendance à ne pas trop retrouver dans les YA, avec une aisance déconcertante et un ton toujours juste. Bref, si vous ne connaissez pas l’auteur, je vous invite à le découvrir d’urgence ! Une réussite de plus à l’actif de la collection MSK, qui offre des romans alliant de manière brillante action et réflexion, comme dans les « Fragmentés » de Neal Shusterman. Une chronique plus détaillée sera bientôt disponible sur Callioprofs !

On ne quitte pas le domaine des serial killers, puisqu’à tout seigneur, tout honneur, voici une nouvelle glaçante mettant en scène ce cher Jack l’Eventreur !

Phrase du jour :

« Ainsi, face au travail d’un monstre, tout le monde accuserait son voisin, chacun verrait dans le visage de son concitoyen un coupable potentiel. »

Extrait de « 1888 » de Céline Etcheberry, dans la collection Micro de Walrus.

1888_Etcheberry

 

4e de couverture:

« Entre Jack et sa montre à gousset, c’est une vieille histoire d’amour : la délicate pièce d’horlogerie est une fidèle amie et il ne faudrait pas qu’il lui arrive malheur. Mais les rues de Londres, en cette fin de dix-neuvième siècle, sont quelquefois mal fréquentées. Et ce ne sont pas les victimes de Jack qui vous diront le contraire. Nuit après nuit, alors que la célébrité n’a pas encore frappé à la porte, Jack écume les ruelles sombres pour assouvir sa soif de sang. Mais cette soif lui appartient-elle vraiment ? »

Ce n’est pas la première fois que je vous parle d’un texte de cette collection et force m’est de constater que cette fois-ci encore, la nouvelle a fait mouche! Pourtant, en s’attaquant à l’histoire de l’Eventreur, exploitée à maintes reprises, l’auteur prenait un risque. Un risque parfaitement calculé, car Céline Etcheberry aura eu l’intelligence de mêler l’imaginaire à cette intrigue, mais aussi de l’accommoder au mieux afin qu’il représente un ressort essentiel de celle-ci.

Et le résultat est glaçant: non seulement on suit les péripéties de Jack dans le Londres victorien, mais en se plaçant de son point de vue, on assiste à la fin en forme de coup de poing de cette nouvelle, qui laisse présager un affrontement sans aucune pitié… La relation entre Jack et sa fameuse montre est très bien exploitée, au point que l’on en vient à se demander si le monstre dans cette histoire est bien celui qu’on croit.

Personnellement, je dis bravo !

Et vous, quel est votre mardi sur son 31 ?

Revue du Web n°9 – semaine du 18/11

Parce que certains articles bien utiles sont trop vite éclipsés par le flux croissant de nouvelles en tout genre, je vous propose une nouvelle catégorie d’articles sur ce blog : la revue du web ! Où, à ma modeste échelle, je donne les liens vers ce qui m’a intéressé dans la Toile du Net cette semaine, avec réactions de ma pomme à la clef ! Bien sûr, j’aborde en priorité des articles sur l’écriture & la littérature, mais d’autres domaines ne sont pas exclus !

Une neuvième revue du Web placée tout d’abord sous le signe de la romance !

En effet, je commence avec cette table ronde organisée à l’occasion du Salon Fantastique, qui s’est tenu à Paris le week-end du premier novembre (oui, en même temps que les Utopiales ! Il devait y avoir une configuration céleste particulièrement favorable en ces jours…)

Bref, revenons à cette table ronde, dont le sujet était la romance paranormale et son attrait auprès des lecteurs ! Pour en parler, Karen Harroch, du Boudoir Ecarlate , Valérie Revelut du site Onirik , Sophie Jomain  et Adeline Dias, deux auteurs de romance, Aurélie Salvatore du site Chapitre 32  et enfin, Florence Lottin, responsable éditoriale chez J’ai Lu.

Pour avoir écouté la conférence dans son ensemble, j’ai trouvé très instructif les présentations de chacune, non seulement sur la romance, mais aussi la fantasy urbaine (dont je suis fan d’ailleurs !) et aussi le rôle que peut jouer le fantastique dans la construction d’une intrigue. Sans oublier les délires, qui m’ont bien fait rire !

Pour les vidéos, vous pouvez les voir ici  ainsi que divers comptes rendus ici et .

On continue cette revue en signalant la sortie de la dernière newsletter de Boulevard des Passions, un autre forum de passionnées de romance !  Mentionnant les dernières parutions dans ce domaine ainsi que des interviews d’auteurs et d’éditeurs, j’ai trouvé cette newsletter très complète. Un seul regret cependant : qu’elle ne se consacre pas davantage aux auteurs francophones en la matière (et pourtant, il y en a pour tous les goûts dans cette branche !) Vous pouvez la consulter ici  ainsi que les numéros plus anciens.

Enfin, pour clôturer cette partie, je vous propose un article très intéressant écrite par une moitié du duo de choc et de charme d’un de mes blogs préférés, j’ai nommé « In need of prince Charming… I don’t think so ! » Ne vous laissez pas abuser par le titre anglophone, les billets de ce blog sont bel et bien écrits en français. Cet article examine deux bouquins de romance contemporaine, qui ne riment pas avec réalisme, ni même avec le bon sens ! Le deuxième extrait d’ailleurs en est particulièrement révélateur et pose le débat sur la responsabilité des auteurs vis-à-vis de leur public, particulièrement quand les jeunes sont ciblés.

En parlant du Salon Fantastique de Paris, j’aimerais aussi signaler des petites vignettes vidéo, où l’auteur Vanessa Terral (qui sera bientôt mentionnée à nouveau sur ce blog…) répond à six questions, telles que par exemple « pourquoi écrire du fantastique » ou encore « Respectez-vous les codes d’un genre ? » Je vous invite à les découvrir sur son blog, à la rubrique « Table ronde : les littératures de l’Imaginaire ».

Finalement, last but not least, une série d’articles d’Eve Terrellon, dont la novella « La colline de l’oubli » parue aux édions Laska a été un de mes coups de cœur de cette année ! Un autre de ses ouvrages, intitulé « La petite fée de Noël » va bientôt paraître et à cette occasion, l’auteur vous parle de ses rapports avec les fées  – sujet qui, bien entendu, ne pouvait que m’interpeller – et la genèse de son texte. Cela se passe sur son blog 

Voilà, cette revue est terminée, j’espère qu’elle vous a plu! Et si vous en voulez encore, je vous invite à consulter les numéros précédents de cette revue du Web. Bon week-end à tous! 

Les Outrepasseurs – présentation (2)

Je vous en parle souvent, j’avais commencé à présenter cette trilogie ici et aujourd’hui, je vais vous livrer sa genèse.

Tout est parti d’une nouvelle (les nouvelles, chez moi, ressemblent souvent à un prélude de roman. Je pense que les lecteurs de « Au service des insectes » & du « Serpentaire » peuvent en témoigner!) Dans ce texte figurait Oak (dont le nom veut dire « chêne » en anglais), une dryade aussi belle qu’énigmatique. Pour ceux qui ignorent ce qu’est une dryade, c’est la fée gardien d’un arbre, dont la vie dépend de celle du végétal qu’elle protège.

Un petit extrait :

« Elle pouvait sentir le regard de l’homme posé sur elle, sur sa nuque gracile, sur sa peau brune, sur sa taille fine. Les yeux de Timothy s’égaraient parfois plus bas, mais il se reprenait rapidement. Oak se retournait et lui adressait un sourire presque complice. Contemple ce qui t’est refusé, Tim. Contemple tout ton soûl !  La voix du vieil homme se chargeait alors d’insultes ou de supplications, selon son humeur. Dans un cas comme dans l’autre, il trahissait son désir refoulé et sa rage impuissante. »

La nouvelle fut refusée pour l’appel à textes auquel je l’avais présenté, sans grande surprise. Et bien sûr, l’idée d’un roman germait déjà dans l’esprit de Muse.

Ce dernier s’est appelé « Fay Trafic » et dans ce premier roman bricolé à la hâte, avec des ficelles câbles dont je rougis encore maintenant, se sont imposés des personnages déterminants pour les Outrepasseurs à venir :

« Que les Cours se découvrent ! »

En réponse à ce cri, chacun enleva son masque. Un frisson parcourut la salle. Les Cours avaient beau être habituées à ce rituel antique, dévoiler son identité, sa nature profonde aux yeux de ses membres provoquait à chaque fois un mélange d’appréhension et d’excitation.  »

Bien sûr, ce roman appartient depuis longtemps au cimetière des textes sur le disque dur! Mais il m’aura au moins donné l’impulsion pour écrire ce qui allait devenir, après maintes corrections et relectures, le premier tome des Outrepasseurs.

En novembre 2008, lors du NaNoWriMo, l’idée d’explorer Féerie ne m’avait pas quitté. Oak n’était plus du voyage, d’autres personnages l’avaient remplacée et j’allais m’embarquer, sans encore le savoir, dans un joli périple. Entre réécritures, corrections et relectures, la version finale de ce premier tome ne verrait pas le jour avant novembre 2011. Trois ans d’un travail dont je ne regrette pas la moindre étape et qui m’aura donné l’occasion de rencontrer des gens merveilleux ainsi que des lecteurs redoutables!

Novembre 2011 donc, où ce premier tome, qui s’intitule « Les Héritiers » et qui a bénéficié de l’aide des lecteurs de CoCyclics, s’embarque dans l’aventure éditoriale.  Le premier obstacle à affronter , c’est l’attente. La surveillance des mails entrants, de la boîte postale et même du téléphone! La touche F5 usée à force d’appuyer dessus… Tous les auteurs ayant soumis leur manuscrit connaissent ces réflexes! Et même si l’on vous dit de consacrer votre énergie ailleurs, sur un autre projet, ce n’est pas si facile…

En mars 2012, ma chère Silène, auteur, fondatrice de Callioprofs et marraine de ce roman, me suggère: « Et si tu l’envoyais à Gulf Stream ? » Je connaissais déjà leur travail sur leur collection « Courants Noirs« , des polars historiques destinés à la jeunesse et écrits par des plumes francophones. J’admirais leur travail, j’aimais leurs couvertures et je n’avais rien à perdre. Hop! Roman envoyé.

Octobre 2012. Je pense que mes collègues de travail – que leur patience en soit remerciée! – se souviendront de ce jour. Ce jour, où je reçois le mail de Paola Grieco, directrice éditoriale de Gulf Stream, qui, en quelques mots, m’expédie la tête dans les étoiles. De très bonnes étoiles, puisqu’un an plus tard et à la suite d’une collaboration aussi agréable qu’attentive, je tiens enfin le roman entre les mains!

C’est un moment chargé d’émotion, que je souhaite à tout auteur de vivre un jour!

La sortie du tome 1, intitulé « Les Héritiers » est fixée au 13 février 2014 (en plus, j’aime le chiffre 13… Un bon présage ?)

Vous me direz : en fin de compte, de quoi parle cette saga ?

Et c’est là que je vais vous répondre: encore un peu de patience…

Car dans une semaine, non seulement je vous dévoilerai la couverture ainsi que le quatrième, mais je vous proposerai également un concours pour vous permettre de remporter en avant-première cinq exemplaires dédicacés!

Et en attendant, petit teaser :

« La magie lui brûlait le coeur. Il la pratiquait depuis des années. Pourtant, chaque fois qu’il se retrouvait devant cette porte d’acier, derrière laquelle dormait un des trésors des Outrepasseurs, un tremblement agitait ses mains et un lien semblait comprimer tout son être. »

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Le mardi sur son 31

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de deux lectures marquantes de la même auteur, j’ai nommé Philippa Gregory. Auteur britannique, spécialisée dans les romans historiques – je vous invite à visiter son site Internet, si vous ne la connaissez pas – elle s’est intéressée à l’époque des Tudors et à un de ses plus célèbres représentants, Henry VIII. De lui, on connaît bien sûr ses six femmes, sa cruauté et sa tyrannie, mais aussi la splendeur de sa cour et sa notoriété. Bref, des temps plus que troublés, où la vie et la mort des courtisans dépendaient souvent du bon vouloir du souverain…

A présent que je vous ai brossé le cadre général, venons-en aux romans. Comme souvent, j’ai commencé par la fin, à savoir le second bouquin dans l’ordre chronologique (c’est tout moi, ça!) Rassurez-vous, il est parfaitement compréhensible cependant, même sans avoir lu le premier. Pour moi, qui au moment de l’achat, avais le moral plus bas que zéro et qui avait désespérément envie d’un remontant, ce livre a comblé toutes mes attentes! Et pourtant, ce n’est pas une lecture « feel good » ou « légère ».

Il s’agit de « The Boleyn Inheritance« , traduit en VF par « L’héritage Boleyn« .

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Et au lieu de vous livrer le quatrième de couverture, je préfère vous parler moi-même de l’intrigue. C’est un roman à trois voix: celle d’Anne de Clèves, quatrième épouse du roi et une des moins connues; celle de Katherine Howard, une jeune fille de 15 ans, qui s’apprête à faire son entrée à la cour et enfin celle de Jane Boleyn, veuve de George Boleyn, exécuté en même temps que sa soeur Anne des années plus tôt.

Par le biais de leurs regards, avec chacun leurs différences – celui d’une étrangère qui pose le pied sur le sol anglais et qui s’apprête à épouser un homme qu’elle n’a jamais vu; celui d’une courtisane qui ne rêve que d’une seule chose, c’est recouvrer le pouvoir qu’elle a connu; celui d’une innocente, qui se retrouve prise au piège d’un complot pour la faire monter sur le trône – c’est une époque à la fois flamboyante et violente qui se livre, où trois femmes cherchent à trouver leur liberté, même si elles n’y ont aucun droit (la condition féminine de ce temps est très bien démontrée d’ailleurs…)

Mais ce sont les personnages qui m’ont le plus séduit, qui m’ont fait trembler pour eux autant qu’ils ont provoqué colère, compassion et empathie chez moi.

Si je ne devais choisir qu’une seule phrase, ce serait celle-là :

« The king did not say goodbye » I say in a sort of quiet horror. It is as they say. The king never says goodbye. »

Ce qui donne en VF:

« Je murmure d’un ton calme et à la fois horrifié: « Le roi n’a pas dit adieu. Tout se déroule comme ils le disent: le roi ne dit jamais adieu. »

Comme j’avais eu un coup de coeur pour ce roman, j’ai logiquement lu le premier bouquin, qui se déroule chronologiquement bien plus tôt. Intitulé « The Other Boleyn Girl« , il a été traduit par « Deux soeurs pour un roi » et a fait l’objet d’une adaptation ciné, comme le prouve cette couverture:

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Personnellement, j’ai préféré le roman. Il se passe donc à l’époque de la première femme d’Henry VIII, Catherine d’Aragon. Tout irait pour le meilleur des mondes si le couple royal avait un héritier mâle. Ce n’est pas le cas et la reine, plus âgée que le roi, ne semble plus en état de donner de nouveaux enfants. Un terrain rêvé pour la jeune et ambitieuse Anne Boleyn, qui revient tout juste de la cour française.

Mais ce roman s’attache plutôt aux pas de Mary Boleyn, l’autre soeur Boleyn, et dont les historiens font généralement peu de cas, à part pour la nommer « the great and infamous whore ». Au-delà de cette dénomination peu reluisante, Gregory a voulu montrer l’itinéraire d’une jeune fille, soumise aux pressions de sa famille et à la rivalité amoureuse croissante avec sa propre soeur, et qui finira pourtant par prendre son destin en main. C’est une histoire très touchante, très humaine aussi et qui m’a pris aux tripes, aussi bien vu le destin de Mary que celui d’Anne ou de George, leur frère. Bref, si vous ne devez lire qu’un seul roman de Gregory, je vous conseille celui-là (et en espérant qu’il vous donnera envie de lire la suite!)

La phrase qui va bien :

« You know where, I said. Why ask me ? To the worst place we can think of.  To the Tower. »

Ce qui donnerait en VF:

« Tu connais la destination, dis-je. Pourquoi me le demander ? Ils les emmènent dans l’endroit le plus redoutable auquel nous pouvons songer: à la Tour de Londres. »

Mademoiselle, un commentaire ?

Article exceptionnel en ce lundi, puisque j’ai été tagguée à deux reprises, d’abord par Miss Encre Lyre, alias Céline Etcheberry dont j’aurai l’occasion de vous reparler, ensuite par Magali Vallée, dont le blog me donne toujours l’eau à la bouche !

 Premier tag sur le NaNoWriMo, dont je vous avais déjà parlé ici :

 1. Tentez vous le NaNoWriMo pour la première fois cette année, ou aviez-vous déjà participé ?

Déjà participé pour ma part. D’ordinaire, je le réussis, mais cette année, c’est râpé. Mauvais timing sans doute, mais comme l’inspiration est au rendez-vous, je poursuis mon petit bonhomme de chemin sans me tracasser. Tant pis pour le diplôme de gagnant cette année ! En même temps, vu le look des badges participants… Oui, bon, j’arrête de râler !

2. Comment avez vous découvert le NaNoWriMo ?

Sans aucun doute par les forums que je fréquentais à l’époque.
3. Participez-vous pour gagner ou pour vous amuser ?
M’amuser bien sûr. Gagner me titille, mais mon objectif principal, c’est de participer et de profiter de l’émulation collective, via le site du NaNo, les blogs des participants, les réseaux sociaux, etc.

4. Êtes-vous à jour pour votre quota de mots ?
Absolument pas 😀

5. Parlez un peu de votre roman à vos lecteurs (genre, titre et petit résumé, par exemple).
Ah ah la question piège ! Comme je l’avais expliqué, je me concentre sur le troisième et dernier tome de ma saga des Outrepasseurs. Inutile de vous dire que vous révéler quelque chose à ce stade vous spoilerait pas mal, non ? Allez, comme je suis gentille (si, si !), je peux vous dire que le temps de ce mois de novembre tombe à pic pour me plonger dans l’ambiance… Muahahaha !

6. Est-ce que quelque chose de fou s’est déjà passé pendant ce NaNo ? Des retournements de situations inattendus ?
Bien entendu ! Entre les personnages qui décident de prendre les commandes, les situations inattendues qui se profilent au bout de deux paragraphes… vous comprenez pourquoi moi et les synopsis, nous ne sommes pas copains !

7. Est-ce que vos amis de la « vie de tous les jours » participent ?

Je garde la même réponse que Céline : Non, mais de nombreux amis et connaissances en ligne, oui ! 🙂

8. Quelle est votre meilleure technique pour vous obliger à écrire et arrêter de tout remettre à demain ?
Ca commence par ouvrir mon traitement de texte, puis le fichier et me dire « allez go, t’as une deadline à tenir ! ». Je vous prie de croire que c’est très persuasif en son genre…

9. Que préférez-vous grignoter en écrivant ?
Généralement, rien. Si, je vous jure. Par contre, je ne dis jamais non à un mug de café !

10. Qui taggez-vous ?

Ma Canaillette, qui elle a déjà fini son NaNo (et qui aura donc le temps de répondre à ces questions !)

Deuxième tag, plus général et en plusieurs parties :

Les 11 choses à savoir sur moi :

  1. En dépit de ce que pourrait laisser croire mon nom, je suis née dans la partie francophone de la Belgique.
  2. Je ne contrôle pas toujours le niveau sonore de mon rire (on ne ricane pas dans la salle !)
  3. Autant j’aime lire des histoires romantiques, autant je suis mauvais public pour celles-ci. Comprenez que je suis exigeante (c’est paradoxal, je sais, mais je me soigne, promis.)
  4. Dans ma région natale, on célèbre le carnaval au son des tambours et de la grosse caisse. J’adore cette musique !
  5. J’aime râler, mais heureusement, ça ne dure pas vingt ans non plus.
  6. J’adore les cheveux longs… chez les autres. Chez moi, la repousse des miens m’insupporte vite.
  7. Ma plus grosse claque ciné reste « le Seigneur des Anneaux ». Inutile de vous dire que je suis fan de Peter Jackson, n’est-ce pas ?
  8. Le matin rime chez moi avec « ours sortant de sa tanière ». Le remède ? Caféééééé !
  9. Ma peur bleue ? Celle du vide. Donc pas la peine de me proposer une sortie en parachute ou de m’inviter à aller voir « Gravity » (rien que de voir des extraits de la bande-annonce me met mal à l’aise.)
  10. Ca vaut aussi pour le surf. Si.
  11. J’avais aussi peur des araignées, c’est toujours le cas en un sens, mais écrire « Au service des insectes » m’a rendu service là-dessus !

 Mes réponses aux onze questions de Magali :

1 : Plutôt salé ou sucré ?

Je peux dire les deux ?

2 : Quel genre de livre aimes-tu lire ?

Ouh, la question à dix mille euros ! Tu as deux heures de libre devant toi, que je t’explique ?

3 : Pourquoi faire un blog ?

Pour partager, en premier lieu. J’aime m’exprimer – forcément, sinon je ne serais pas ici – et si cela peut donner lieu à des discussions, des découvertes, des rencontres, c’est génial !

4 : Ton pays étranger préféré ?

Le Royaume-Uni. J’y suis allée  à plusieurs reprises et je rêve de découvrir toute la diversité so british dans son ensemble ! Ce n’est pas un hasard si les Outrepasseurs s’y déroulent…

5 : Ta cuisine étrangère préférée ?

Italienne. Ah, les lasagnes, le saltimbocca, le tiramisu ! Rien que d’y penser, j’ai l’eau à la bouche !

6 : Si tu gagnais une grosse somme à un jeu, tu ferais quoi avec ?

Bonne question ! Je pense que je commencerai par une méga-fête avec les potes et ca durerait certainement plusieurs jours.

7 : Quelle personne réelle, fictive vivante ou non aimerais-tu rencontrer ?

Je n’ai pas droit à plusieurs choix ? Non ? Bon… Je dirais Bram Stocker, le papa de « Dracula ». J’ai quelques questions à lui poser sur son script…

8 : Que n’aimes-tu absolument pas manger ?

Pas que je n’aime pas manger épicé, mais mon estomac ne le supporte guère.

9 : Qui inviterais-tu à un dîner ?

Tous les amis que je vois trop peu à mon goût.

10 : Quelles sont tes passions ?

Outre l’écriture, j’aime bien les longues ballades, partir à la découverte d’autres contrées et écouter ce qu’ont à dire les vieilles pierres.

11 : As-tu un animal chez toi ?

A part Muse ? Oui, j’ai une Maine Coon, qui vient de fêter sa septième bougie, nommée Brandy et qui est un vrai amour (quand elle est d’humeur !).

brandy_hamac

Pour mes questions :

1)   Thé ou café ?

2)   Si tu écris, quel genre t’éclate le plus ?

3)   Comment te vois-tu dans dix ans ?

4)   Ta plus grande phobie ?

5)   Si tu pouvais vivre dans un univers de fiction, quel serait-il ?

6)   Un bon génie te propose trois vœux, que choisis-tu ?

7)   Tu pars et tu ne peux emporter qu’un seul livre/CD/DVD, quels seraient tes choix ?

8)   Papier ou numérique dans tes lectures ?

9)   Qui (vivant, mort, fictif ou réel, peu importe !) inviterais-tu à partager un repas avec toi ?

10)  Le premier mot qui te vient à l’esprit en parlant d’écriture, c’est…

11)  Pourquoi tu blogues ?

Et les heureux taggués sont: Silène, Léa Muna, Earane, Saile, Takisys, Elodie Serrano, Anne Rossi, Captain Escroc-Griffe, Cécile Duquenne, Flora et Cécile des lectures de Cécile !

Merci à toutes deux pour ces questions !

Revue du Web n°8 – semaine du 11/11

Parce que certains articles bien utiles sont trop vite éclipsés par le flux croissant de nouvelles en tout genre, je vous propose une nouvelle catégorie d’articles sur ce blog : la revue du web ! Où, à ma modeste échelle, je donne les liens vers ce qui m’a intéressé dans la Toile du Net cette semaine, avec réactions de ma pomme à la clef ! Bien sûr, j’aborde en priorité des articles sur l’écriture & la littérature, mais d’autres domaines ne sont pas exclus !

Top départ pour cette huitième revue du Web !

On va commencer par le blog de Clémentine Beauvais, qui porte – entre autres – la casquette d’auteur jeunesse et qui parle de questions poil-à-gratter telles que « Quand tu seras adulte, tu écriras des livres pour adultes ? » sur un ton à la fois drôle et instructif. C’est un de mes articles préférés, mais je dois dire que l’article sur la constitution d’une playlist constitue un de mes chouchous (sans aucun doute parce que je serais nulle à cet exercice…)

Merci à Anne Rossi pour la recommandation !

On continue avec une initiative bien sympathique, qui m’a été signalée à l’occasion du dernier article paru sur ce blog « Lettre ouverte aux lecteurs », par le Capitaine Escroc-Griffe (je vous invite d’ailleurs à faire un tour sur son site, si vous ne le connaissez pas), à savoir le challenge francofou. Késako ? Je reprends texto le message posté sur le blog :

« Il s’agit d’un challenge spécialement adressé aux blogueurs. Le but du jeu étant de chroniquer des textes issus de plumes francophones et uniquement francophones (mais peu importe le pays), les traductions ne seront pas acceptées. »

Si vous êtes intéressés, rendez-vous sur le blog !

Je vous ai déjà parlé des Utopiales la semaine dernière, mais saviez-vous qu’au même moment outre-Manche se déroulait la World Fantasy Convention ? Imaginez bon nombre d’auteurs comme Neil Gaiman ou Terry Pratchett réunis dans un seul et même lieu pour parler littérature pendant quelques jours. Avouez que le tableau fait envie ! Bref, si je n’y étais pas – je n’ai malheureusement pas encore développé le don d’ubiquité – l’équipe des éditions Bragelonne, elle, y était présente et vous propose un compte rendu de ce séjour en plusieurs parties. Vous pouvez découvrir la première d’entre elles ici.

Un petit conseil : essayez de ne pas (trop) baver sur votre écran !

Enfin, retour sur un concours d’écriture, qui a suscité bien des envois, j’ai nommé le concours Tremplin Premier Roman de la collection Black Moon, chez Hachette. Une collection dévolue aux romans Young Adult – certains ont été chroniqués dans la rubrique « Le mardi sur son 31 » d’ailleurs – et en recherche de plumes francophones. Comme l’illustre ce court reportage, l’équipe a reçu plus de 500 textes. Au final, 6 ont été retenus. Vous pouvez d’ores et déjà découvrir des extraits via le site Lecture Academy et même voter pour votre préféré (la connexion au site sera nécessaire pour cette étape). Bref, si vous vous intéressez au Young Adult et que vous voulez découvrir de nouveaux talents, rendez-vous sur cette page !

Rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle revue du Web !

Lettre ouverte aux lecteurs

Hello ami lecteur,

Sans être un coup de gueule, cette lettre concrétise plutôt mon envie de faire bouger les choses. Je ne dis pas que j’y arriverai – surtout à mon échelle – mais je ne pouvais pas rester indifférente face à une situation que j’ai eu le déplaisir de constater au fil de mes pérégrinations sur le Net.

Si je m’adresse à toi, c’est qu’il y a quelque temps, en voulant déposer mon avis de lecture sur un roman francophone, il m’est arrivé une drôle d’aventure : je suis tombée sur un commentaire de lectrice, qui, sans l’avoir lu, exprimait sa méfiance sur ce bouquin. Pourquoi ? Parce que l’auteur était francophone et donc moins susceptible, selon elle, de livrer une histoire qui lui plaise.

Je n’aurais rien dit si ce commentaire était resté isolé. Malheureusement, ce n’est pas le cas et ça m’a rendu aussi triste que mise en colère en voyant d’autres affirmations de ce genre sur la Toile. Sans doute parce qu’on peut facilement arriver à ce type de réflexion, comme le décrit Flora avec une grande justesse.

Je me suis donc posée plusieurs questions : un auteur francophone, quel que soit le genre choisi, vaut-il automatiquement moins qu’un anglophone aux yeux des lecteurs ? Suscite-t-il donc de la méfiance avec sa seule nationalité ? Faut-il croire que les lecteurs se détournent volontairement des francophones avant même d’avoir ouvert le bouquin ?

Cet article n’a pas pour but d’entamer une chasse aux sorcières, pas plus que de faire des reproches (le plus souvent totalement injustifiés) à tous ceux qui, comme toi, consacrent du temps et de l’énergie pour non seulement lire, mais aussi donner leurs avis sur la Toile. Néanmoins, je ne pouvais pas rester insensible face à cette situation. C’est pourquoi je prends la plume pour essayer d’ébranler certains partis pris.

Tu me diras que je prêche pour ma chapelle, vu que je suis moi-même auteur. Tu auras raison. Bien sûr que cela me touche. Une partie de moi-même enrage à l’idée qu’avant même qu’il soit sorti, mon roman pourrait être dédaigné et boudé par une partie du lectorat. Avant même qu’on lui ait donné sa chance.

Mais je suis aussi lectrice et chroniqueuse. J’aime les plumes anglophones – cet article n’a pas pour but de tenter un clivage entre auteurs francophones et anglophones, ce serait aussi stupide que le débat papier vs numérique, alors que ces deux modes de lecture deviennent de plus en plus complémentaires – mais j’aime aussi les francophones, comme le démontre assez ma rubrique « le mardi sur son 31 ». De plus, grâce notamment à mon implication dans CoCyclics, j’ai eu la chance de pouvoir découvrir des écrivains brillants, passionnés, imaginatifs, qui sont publiés ou qui ne le sont pas encore, mais dont je veux lire davantage.

Aussi, je ne comprends pas pourquoi ce dédain, cette défiance affichée par certains envers les auteurs francophones. Je comprends qu’on puisse avoir des expériences de lecture malheureuses, ça arrive à tout le monde. Est-ce pour autant que l’on doit en faire une généralité et l’appliquer à des écrivains dont le seul « tort » est la langue dans laquelle ils écrivent ? Comme si celle-ci conditionnerait leur imagination et leur talent pour narrer une histoire ?

Je ne le pense pas. Aussi, ami lecteur (parce que tu es un ami, toi qui aimes aussi dévorer des histoires et faire partager ta passion de l’écrit), j’ai envie de te dire : aie le courage d’explorer d’autres horizons ; exerce ta curiosité ; sors des sentiers battus et je suis sûre que tu trouveras d’autres auteurs qui pourront t’enchanter.

Parce que si j’aime lire les aventures de Katniss, Triss, Anita et autres héroïnes, je ne voudrais pour rien au monde renoncer au plaisir de découvrir des plumes francophones talentueuses, par exemple celles de Fred Vargas, Stéphane Beauverger, Valentine Goby, Charlotte Bousquet, Carina Rozenfeld, Lionel Davoust et bien d’autres encore !

Tu me diras peut-être : c’est bien beau tout ça, mais je n’ai pas le temps de partir à la découverte, je croule sous les services de presse, etc. Loin de moi l’idée de critiquer cette pratique, j’en bénéficie aussi. Néanmoins, est-ce pour autant qu’il faut renoncer au plaisir de farfouiller dans les rayons d’une librairie, de naviguer sur les plateformes de vente et de découvrir d’autres horizons de lecture ? Je ne le crois pas. Personnellement, j’ai envie de cultiver ce goût de la découverte, de sortir hors des « genres » (je n’aime pas cette étiquette d’ailleurs) et de faire partager mon enthousiasme, quand je tombe sur un livre qui m’enthousiasme, peu importe que l’auteur s’exprime au départ en français, anglais, espagnol ou chinois !

Tu me diras, ami lecteur, qu’il est parfois difficile de mettre la main sur certains textes, moins bien distribués ou qui ne bénéficient pas de la même promotion que certains ouvrages. Peut-être. Pourtant, reconnais que nous avons à notre disposition des outils qui nous permettent d’acquérir des lectures diverses et variées ! D’abord, le numérique ; ensuite, les festivals, comme par exemple celui des Imaginales, qui invite auteurs anglophones & francophones et qui les met en valeur sans distinction, de manière intelligente en les faisant participer à des conférences et des tables rondes ; enfin, je pense aussi aux bibliothèques et librairies, où l’on peut trouver de précieux conseils.

Bref, tu as l’embarras des moyens. Ce qui te manque peut-être, c’est la volonté de te lancer. N’hésite pas à ouvrir tes ailes et à t’envoler vers d’autres horizons. Tu verras, cela ne peut faire que du bien que de dépasser les frontières. Et si je n’ai pas réussi à te donner l’envie par ce billet, j’espère que tu retiendras mes propos et qu’au moment d’ouvrir un bouquin, tu ne seras pas arrêté par une simple question de nom, de nationalité ou de langue originelle.

Amicalement,

Le mardi sur son 31

Aujourd’hui, c’est un rendez-vous lecture spécial numérique francophone ! Et ce ne sera pas le seul, je peux vous l’affirmer.

On va donc commencer par la phrase du jour:

« Le pistolet était, selon elle, plus efficace sans nécessiter le moindre entraînement de la part de son propriétaire – du moins, si l’on tirait à bout portant. »

Extrait de « L’esclave et l’héritière » d’Anne Rossi, premier épisode des Enkoutan (chez Harlequin HQN)

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4e de couverture : 

Ile de la Tortue, 1753

En montant à bord de l’Agoué, Zulie sent l’excitation la gagner. Si elle réussit à mener à bien l’expédition qu’elle s’apprête à conduire, destinée à mater une rébellion sur une île voisine, elle prouvera à ceux qui en doutaient qu’elle est bien la digne héritière de sa mère, Ma Enkoutan, et que, à son tour, elle ne reculera devant rien pour se faire obéir dans toute la région. Aussi est-elle bien décidée à se concentrer sur son but, et uniquement sur lui. Sauf que, très vite, elle se rend compte que la présence à bord de l’homme de main de sa mère suscite en elle un trouble insupportable, qui risque de compromettre ses ambitions. Et même si la raison lui crie d’ignorer cet ancien esclave, si éloigné des hommes qu’elle a l’habitude de fréquenter, elle a l’étrange impression de perdre tous ses moyens dès qu’elle croise son regard aigue-marine… 

Ce que j’ai aimé : 

Ce premier épisode a constitué une lecture très agréable, avec Zélie, l’Héritière de la redoutable Ma Enkoutan, chef des pirates, qui voudrait bien voler de ses propres ailes mais qui va s’apercevoir en chemin du prix à payer pour suivre les traces de sa mère, et Chen, un esclave franchement pas gâté par le destin (c’est le moins qu’on puisse dire) et qui adore la jeune femme sans oser le lui dire.

L’occasion va se présenter quand Zélie est chargée d’une première mission dans les eaux traîtres de cette mer des Caraïbes, où trahison et amour du profit rôdent en permanence…

Ce qu’il y a de bien quand on lit une oeuvre d’Anne Rossi, c’est qu’on est certain de trouver des personnages solides, attachants et que l’action (comme la romance, dans le cas présent!) n’est jamais très loin! De plus, il est évident que l’auteur s’y connaît en pirates et a mené de solides recherches dans ce cadre historique (et le tout, sans avoir besoin de nous jeter son savoir à la figure!). C’est rythmé, haletant, nous entraînant dans un univers absolument dépaysant, bref banco  pour ce premier épisode, qui constitue une très agréable introduction à l’univers des Enkoutan!

Ce que j’ai moins aimé : 

C’est plutôt un regret ici, le sentiment que la sensualité  entre Zélie et Chen n’a pas été exploitée dans tout son potentiel, comme cela avait été le cas par exemple dans « Les Yeux de tempête » aux éditions Laska.

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Passons à la seconde phrase du jour :

« Le bleu et le vert iridescent de ses plumes accrochait parfois un rayon de lune, mais l’animal se confondit bientôt avec les reflets de l’eau. »

Extrait de la nouvelle « Voler (de ses propres ailes » de Cécile Duquenne aux éditions Walrus.

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4e de couverture : 

Le docteur Edwards a longtemps attendu cette soirée : ce membre éminent de l’Association de Découvertes Archéologiques de Floride est en passe de récolter des fonds pour présenter une somptueuse collection d’artefacts sud-américains : le trésor de Cortés en personne. Olivia, une délicieuse jeune femme, lui propose l’aide financière de son mystérieux patron pour parvenir à ses fins. La curiosité du professeur est attisée. Mais Olivia — et surtout son employeur — ont une autre idée en tête, dont ils se gardent bien de parler avec Edwards. Car derrière les motivations archéologiques se dissimulent les échos d’un combat qui dure depuis des siècles, pour lequel Olivia va devoir utiliser ses pouvoirs et risquer sa vie.

Ce que j’ai aimé : 

Je connaissais déjà la plume de Cécile Duquenne, grâce notamment à son « Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue », roman vampirique joliment déjanté – le tome 2 vient d’ailleurs de paraître aux éditions Voy’El.

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Pour revenir à « Voler (de ses propres ailes) », je dois dire que cette nouvelle m’a beaucoup plu! Elle m’a surpris, non seulement par le personnage d’Olivia, bien éloignée du stéréotype de la « belle plante », mais aussi par l’univers imaginé par l’auteur. Mélange d’aventure pulp et de mythologie sud-américaine, le texte m’a directement emporté dès les premières lignes, grâce à un style très vivant et aux descriptions évocatrices de ce monde relativement peu utilisé dans les textes que j’ai pu lire. En conclusion, une jolie réussite que cette nouvelle (et si l’auteur veut un jour le développer dans un texte plus long, je vote pour !)

Bref, vous l’aurez compris, il n’y aura pas de catégorie « Ce que j’ai moins aimé » pour ce texte, qui m’a emmené dans un très joli voyage.

Et vous, quel est votre « mardi sur son 31 » ?