Festival de Winchester – ou comment allier tourisme & écriture!

Une fois n’est pas coutume sur ce blog, je vous emmène en ballade !

Ceux qui suivent ce blog depuis un petit bout de temps – et plus précisément depuis cet article – ne seront pas étonnés de lire que mes pas m’ont une fois de plus porté vers la terre d’Albion, j’ai nommé l’Angleterre ! Les lecteurs des Outrepasseurs non plus, d’ailleurs.

Néanmoins, cette fois-ci, je ne suis pas restée à Londres. Un concours de circonstances – promo Eurostar, volonté de changer d’air, etc – m’a conduit jusqu’à Winchester, petite ville au sud de l’Angleterre, à quelques encâblures de Southampton (et donc du bord de mer). Une région bien connue également pour sa proximité avec la New Forest.

Cerise inattendue sur le gâteau de ce week-end, j’ai appris, à peine quelques semaines avant le départ, qu’un festival y a lieu. Un festival… d’écriture. Oui, j’ai été surprise aussi! Curieuse comme je suis, je me suis demandée en quoi il pouvait bien consister. The University of Winchester Writers’ Festival – pour être précis – offre donc aux amateurs d’écriture, tous genres confondus, la possibilité d’assister à des ateliers, des conférences, de participer à des matchs d’écriture et également de prendre part à 1-2-1, comprenez des RDV particuliers de 15 min où vous recevez des avis d’agents, d’éditeurs & autres « book doctors » sur le début de votre travail. Plutôt alléchant, n’est-ce pas?

Bien entendu, je n’avais rien à présenter, n’écrivant pas dans la langue de Shakespeare. Néanmoins, comme je suis de loin les actus de ce côté-ci de la Manche en ce qui concerne le domaine de l’édition, notamment grâce à Callioprofs qui propose des interviews bilingues d’auteurs anglophones, pourquoi ne pas tenter l’aventure?

C’est ce que j’ai fait – en dépit de mon anglais un peu rouillé – hum. Suivez le guide!

Vendredi

Après l’Eurostar et le train intérieur – bon, je redoutais un peu cette partie du voyage, vu la réputation des trains anglais, mais je dois dire que le voyage était nickel! – me voici à Winchester. La ville est accueillante, bien qu’escarpée – mes mollets s’en souviennent! Après pause au B&B, hop, direction l’université (bien entendu située au sommet d’une colline, sinon ce ne serait pas drôle) (la ligne de bus est mon amie) et lieu du festival.

Mon programme commence par une conférence ouverte à tous, où une jeune auteur, Jenny McLachlan, et son agent, Julia Churchill, viennent présenter le premier roman de cette auteur, « Flirty Dancing » (rien que le titre m’interpellait déjà – ceux de la génération 80 comprendront pourquoi 😉 J’aurais l’occasion de reparler de ce roman, d’ailleurs!

flirty_dancing_couv

 

Je ne tarde pas à comprendre que l’histoire de ce roman – et donc de Jenny McLachlan – est un peu une « success story » prompte à faire rêver tous les auteurs présents dans l’amphithéâtre, université oblige. En effet, elle a assisté au festival l’année dernière, y a rencontré son agent, lui a envoyé son roman et bingo! Un contrat avec Bloomsbury pour 4 romans plus tard, la voilà sur la scène. L’occasion aussi d’apercevoir le fonctionnement anglophone en ce qui concerne la soumission de manuscrits : point d’envoi directement à l’éditeur – ou du moins, c’est extrêmement rare – vous commencez d’abord par démarcher un agent. Agent qui touche son pourcentage sur vos revenus d’auteur et en échange, s’occupe entre autres de vous trouver un éditeur, de négocier les contrats, de veiller à ce que vous touchiez bien vos droits et à intervenir en cas de souci avec l’éditeur. La plupart s’occupent aussi de corrections pré-éditoriales.

Une conférence instructive, ponctuée d’anecdotes drôles – du moins pour moi : imaginer différents éditeurs réunis autour d’une table et se battant pour être choisis par l’auteur… Ouaip ! – et qui termine cette journée!

Samedi

Grosse journée, puisque 4 conférences étaient au programme (je les avais choisies au préalable parmi celles offertes par le programme).

On commence d’abord par un discours de bienvenue – l’amphithéâtre ci-dessous était plein à craquer! – de la part de la directrice du festival, Judith Henegan, avant qu’elle ne cède la parole à Joanne Harris, auteur entre autres du célèbre « Chocolat » (oui, oui, je parle bien du roman & film avec Johnny Depp!). D’ailleurs, si vous voulez découvrir le roman, il est dispo dans le catalogue des éditions Charleston, avec plusieurs autres titres de cette auteur. 

Je parle bien de cet amphithéâtre...

Je parle bien de cet amphithéâtre…

J’y ai découvert une auteur drôle, dotée d’un humour pince sans rire – les éclats de rire dans la salle étaient nombreux – qui s’est lancée dans un discours de 50 min sans papier (!!!!!), sensible également, avec ses anecdotes sur son enfance et le livre par mois qu’elle était autorisée à emprunter dans la partie réservée au lectorat adulte sous le contrôle strict de la bibliothécaire, son parcours assez éclectique en tant qu’écrivain – elle qui a commencé par écrire des histoires de vampires et d’horreur… on est loin de « Chocolat »! – et enfin, qui a réservé du temps pour ses interactions avec le public. La conclusion ? « We are all made of stories » (comprenez, nous avons tous des histoires en nous). Indeed !

Le temps de prendre une tasse de café – bien nécessaire pour une coffee addict comme moi – et direction, les premières conférences… dispersées dans l’ensemble de l’université. C’est là que les étudiants volontaires pour guider les participants vers les diverses salles se sont révélés d’une aide précieuse! Toujours souriants, toujours au taquet, au point de m’arrêter à 5 mètres d’intervalle pour être sûrs que j’avais bien compris où je devais me rendre, bref un vrai plaisir!

Et le badge qui va bien, sésame indispensable!

Et le badge qui va bien, sésame indispensable!

Je ne vais pas vous faire un compte rendu détaillé des conférences – sinon cet article va réellement se transformer en une tartine indigeste! – mais juste vous livrer quelques impressions. La première est qu’entrer dans le monde de l’édition anglophone, c’est un peu comme entrer dans l’armoire magique menant à Narnia. Le sentiment de pénétrer dans un autre monde, autant par les manières d’envisager le travail de publication d’un roman que par les chiffres qui peuvent donner le tournis (je me suis retenue à plusieurs reprises d’émettre un rire teinté d’incrédulité… je ne pense pas qu’ils auraient compris!).

Pour autant, le monde anglophone n’est pas non plus un Eldorado. A ce sujet, une des conférences que j’ai suivies sur le thème des changements dans l’édition jeunesse menée par Beverley Birch, auteur d’une cinquantaine de romans – …. – et éditeur également, s’est révélée particulièrement intéressante et précieuse. Sans nous assener des vérités toutes faites – j’ai particulièrement aimé son introduction sur le monde de l’édition « It’s a people’s business », ce qui démontre bien l’inutilité d’y appliquer des formules toutes faites. Avec un grand sens du réalisme et pendant plus d’une heure, elle a livré son expérience, des anecdotes aussi, assez époustouflantes (toujours de mon point de vue). Bref, une grande dame. Si vous avez l’occasion de l’écouter, n’hésitez pas !

Un autre point que je tiens aussi à souligner – entre deux points de vue sur l’auto-publication et Amazon – c’est la convivialité régnant dans ce festival. Une atmosphère qui m’a d’ailleurs rappelée par certains côtés celle des Imaginales, la Moselle en moins (en revanche, le soleil, lui, était bien au RDV!). Les gens vous accostant pour vous demander comment s’est passée votre journée – l’occasion de faire résonner mon accent Frenchie! – le service impeccable au niveau restauration – c’est là que la tradition du tea o’clock vient bien à point! – et la bonne humeur générale, teintée de fébrilité pour certains se rendant à leurs 1-2-1 !

Un dîner (avorté, la fatigue aidant) pour ma part et il était déjà temps de dire bye bye au festival de Winchester !

Je vous laisse avec quelques photos (ensoleillées) de la ville, célèbre notamment pour sa cathédrale…

De l'extérieur...

De l’extérieur…

 

 

Et à l'intérieur!

Et à l’intérieur!

 

Une vue du piétonnier

Une vue du piétonnier

15 réflexions sur “Festival de Winchester – ou comment allier tourisme & écriture!

    • ah franchement, elle a fait un discours incroyable. Très humain, plein d’humour et de sensibilité… et sans papier (je sais, je me répète, mais je n’en suis pas encore revenue!)

  1. Il y a une cathédrâle célèbre à Winchester ? Vraiment ?
    … je blaaaague, arrêtez de taper ! 😉

    En tout cas, cela avait l’air vraiment intéressant. C’est clair que pour ma part, ce genre d’évènements je n’y songe même pas dans mes rêves vu mon niveau d’anglais, donc c’est chouette d’avoir des échos comme celui de cet article. En tout cas, je comprends ce que tu veux dire quand tu parles de décalage entre l’édition anglophone et francophone (ces rencontres avaient l’air de s’affranchir d’une quantité de blocages que l’édition francophone et les milieux universitaires adorent entretenir).

  2. Pingback: Le jeudi sur son 31 – Flirty Dancing de Jenny McLachlan | Cindy Van Wilder
  3. Pingback: Prochains bouquins sur ma PaL – ou liste de lecture pour l’été (et au-delà…) | Cindy Van Wilder
  4. Une bien belle expérience ! Je pense effectivement que le marché de l’édition doit être plus important en Grande-Bretagne qu’en France ou en Belgique, j’espère que les Outrepasseurs bénéficieront d’une traduction 😉

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  6. Pingback: Vos questions sur l’écriture et le métier d’auteur : troisième round ! | Cindy Van Wilder

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