Jour de sortie pour Terre de Brume 2 !

tdb_ensemble

Aujourd’hui sort le deuxième (et dernier !) tome de la saga Terre de Brume, intitulé le Choix des Elues !

Je suis naturellement très fière et très heureuse de pouvoir vous présenter – enfin, pourrait-on dire ! – la fin des aventures d’Héra et d’Intissar.

Et quoi de mieux pour en parler que deux belles chroniques, garanties sans spoilers ?

Voici celle de Livrement Vôtre et celle des petites addictions de Cranberries.

Et si vous voulez faire sa connaissance en chair et en os (et vous le faire signer, par la même occasion! ) RDV ce vendredi à la librairie de l’Oiseau-Lire (Visé, Belgique) dès 20 heures pour une rencontre qui s’annonce sous les meilleurs auspices !

thumbnail_Terre de Brume - FB_Event

Je vous laisse sur ce petit extrait du tome 2 !

Espace réseLà ! Quelque chose venait de troubler la surface du sol. Sortant directement de la terre. Quelque chose d’anormal. En un réflexe, il porta à sa bouche la corne dont tout garde devait être muni et souf

CR d’avril 2019

hamilton_work

Une image qui résume bien ce mois – beaucoup de travail… et de fun (si, si, c’est possible !)

Côté publications

Sans grande surprise, si vous suivez un tant soit peu mon actualité, c’est naturellement la sortie prochaine – que dis-je, même imminente !!! – du tome 2 de Terre de Brume qui a la vedette. Et regardez-moi un peu ce poseur (que j’ai suuuuuuuuuper hâte de tenir entre les mains !)

tdb_ensemble

Sérieusement, cela ne donne-t-il pas envie ? (non, je ne bave pas du tout devant cette photo. Je vous jure.)

Les premiers exemplaires sont partis vers les chroniqueurs et chroniqueuses. Dans l’attente de leur avis (je n’ai pas du tout de stress…), je vais vous donner rendez-vous tout bientôt durant ce mois de mai pour que vous puissiez les voir en vrai de vrai… et peut-être même les acquérir ah ah !) (plus d’infos ci-dessous !)

Côté écriture

Si vous me suivez sur les RS, cela ne vous étonnera sans doute pas que je parle de Bruja dans ce CR ! Pour celleux qui n’auraient pas suivi, je vous donne rendez-vous dans cet article « Ecrire dans une autre langue » et qui résume bien ce projet pour le moment.

Bruja pour le moment en est à plus 30 000 mots (au moment où j’écris ce CR) et pour le plaisir (et parce que je les diffuse régulièrement sur Twitter & Insta), voici un petit extrait :

bruja-excerpt

Que celleux qui ne lisent pas l’anglais se rassurent, je ne les oublie pas pour autant ! En effet, je me suis aussi remise à l’écriture en français, en déterrant des combles de Muse un projet qui y prenait la poussière depuis quelque temps. Je me dis souvent, quand une idée intéressante me vient mais que je la trouve encore trop « jeune » pour être exploitée, que je me la garde sous le coude (ou sur le backburner pour les anglophiles). C’est exactement ce qui s’est passé avec ce projet, dont je ne dévoilerai pas le nom pour le moment. Il y a peu, grâce à plusieurs circonstances, je me suis dit que c’était la bonne période pour enfin me lancer dans son aventure ! Après plusieurs séances intenses de brainstorming et de tâtonnements (il en faut toujours au début de l’écriture), me voici donc prête à relever le challenge ! C’est encore très mystérieux (du moins à vos yeux) pour le moment, mais j’espère pouvoir en dire davantage dans les semaines/mois qui viennent  🙂 Et en attendant, parce qu’il n’y a pas de raison que je ne le diffuse pas ici aussi, extrait :

Extrait_noah

Côté salons

Avril a été très calme de ce côté-là (mai le sera beaucoup moins, comme vous allez le voir !) Je tiens cependant à saluer les élèves et le personnel du collège Martha Desrumaux de Lille pour la splendide journée passée à leurs côtés !

En souvenir – les premières lettres adressées à Max et Olivia, les personnages principaux de la Lune est a Nous ! 😍

 

Et maintenant passons à…

Côté agenda

Comme je vous le disais plus haut, ce mois de mai va être riche en sorties et salons !

On commence avec le we du 3 au 5/5 avec le Salon du Livre de Genève.

J’aurai le bonheur et l’honneur de faire partie de la délégation Fédération Wallonie-Bruxelles cette année. Au programme : trois conférences, trois séances de dédicace !

  • Vendredi 3/5 – stand FWB (F635) – Ecrire les minorités de 14 à 14h45 suivie d’une séance de dédicace jusqu’à 16h sur ce même stand
  • Samedi 4/5 – stand FWB – La Belgique : terre d’imaginaires de 11h à 11h45 suivie d’une séance de dédicace jusqu’à 13 h sur ce même stand
  • Samedi 4/5 – Scène des Imaginaires – Cataclysme, fantasy et magie de 15 à 16 h
  • Dimanche 5/5 de 14 à 15h – dédicaces sur le stand FWB

 

On continue avec une rencontre cette fois-ci, en Belgique, à la librairie l’Oiseau-Lire de Visé, le 17 mai dès 20 heures ! Regardez-moi cette belle affiche !

thumbnail_Terre de Brume - FB_Event

Et comme vous le voyez, même la vitrine est aux couleurs de Terre de Brume !

tdb_vise

Et enfin, la semaine du 23 au 26 mai, je retrouve avec bonheur les Imaginales d’Epinal ! 

J’y serai présente du jeudi après-midi au dimanche début d’après-midi.

J’espère vous y voir nombreux et nombreuses !

Côté divers

Je vais clôturer ce long CR par la chronique que j’ai faite (une fois n’est pas coutume !) d’un ouvrage extraordinaire, intitulé The Five par Hallie Rubenhold et que je vous invite vivement à découvrir (J’espère qu’il sera vite traduit en français !)

the_five_Hallie

 

A bientôt pour de nouvelles aventures placées sous le signe de la curiosité, de la bonne humeur et de la délectation !

 

delicious

 

Ecrire dans une autre langue

A la suite de plusieurs questions et autres réflexions que j’ai reçues sur Bruja, mon projet anglophone en cours d’écriture, j’ai posté un fil assez long (ah ah) sur Twitter. Je me suis dit que tant qu’à faire, autant vous en faire profiter 😉

Comme je le disais dans un de mes récents CR sur le blog, je suis donc en pleine rédaction de Bruja, qui, en dépit de son titre (« Bruja » veut dire « sorcière » en espagnol) est un roman en anglais. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, c’est ma devise ^^)

D’abord, pourquoi écrire dans une autre langue que la sienne – et pourquoi l’anglais ? Plusieurs raisons à cela (bear with me!) D’abord, l’anglais, c’est définitivement ma langue de cœur (ce qui n’enlève rien à mon appréciation pour le français).

Français qui est ma langue maternelle, okazou ce ne serait pas clair. A ma connaissance, je n’ai pas de racines familiales anglophones (more’s the pity!) et si j’ai des origines diverses (notamment des Pays-Bas, de Belgique et un zeste d’Italie – si, si!) je n’ai pas encore trouvé de lien généalogique avec l’UK ou ailleurs. Ce n’est pas donc de ce côté-là qu’il faut chercher (me concernant) des liens avec l’anglais. Les liens se sont plutôt forgés au fil de mes études, d’abord en choisissant l’option linguistique dès le lycée et en décidant ensuite de faire un cursus de traduction (anglais/allemand pour celleux qui voudraient le savoir). Ai-je le même lien avec l’allemand ? Non, définitivement pas 😀

Ca va me donner par ailleurs l’occasion de faire un bref aparté sur la traduction et d’égratigner quelques mythes qui ont toujours cours concernant cette profession. Pour celleux qui envisageraient ce métier plus tard, ca peut être utile. 🙂

J’ai constaté à de multiples reprises qu’on a tendance à considérer le traducteur/la traductrice soit comme un génie multilingue dès qu’iel va ouvrir la bouche (Nope) soit comme quelqu’un qui se contente d’ouvrir le dico et de piocher le premier mot qui conviendrait (Nope, nope, nope). Ce sont deux extrêmes, naturellement, mais ça montre bien à quel point la position du traducteur/de la traductrice demeure encore méconnu-e. Non, tou-te-s les traducteurs/trices ne sont pas des génies multilingues et encore moins à l’oral (c’est mon cas) pas plus que nous ne sommes des feignasses nous contentant de jongler entre les dicos (ce qui suppose déjà pas mal de travail, let me tell you!). Les traducteurs/trices sont des artisans de l’écrit. Déchiffrer un texte, réfléchir au contexte, trouver le mot qui puisse convenir, etc.

Il n’y a rien de « facile » dans ce métier. Et je ne vais même pas aborder la traduction littéraire, où la plume du traducteur/de la traductrice doit se révéler à la hauteur de celle de l’auteurice. Je ne suis d’ailleurs pas légitime pour ce faire, étant donné que je suis traductrice technique (comprenez tout ce qui ne relève pas du domaine littéraire, à savoir 95% du volume de traduction). Ah et dernière chose – si vous pensez que bientôt les logiciels auront la peau des traducteurs/trices, je vous engage effectivement à faire un test avec par exemple un mode d’emploi non traduit. Vous m’en direz des nouvelles.

Apprendre une langue, c’est naturellement apprendre la/les culture-s qui la sous-tendent. Tout, depuis les expressions jusqu’à la structure grammaticale d’une phrase, renvoie aux manières de penser, de dire les choses des locuteurs et locutrices, les « native speakers ». On ne peut pas dissocier une langue de celleux qui la parlent. C’est pour cette raison fondamentale que la langue est un matériau vivant et que, n’en déplaise à certains esprits butés, elle s’adapte constamment aux usages que nous en faisons 🙂 (dont la langue inclusive que j’utilise).

Apprendre une langue, c’est donc avoir accès à tout son héritage, tout son présent également. C’est ouvrir des portes qui jusque là nous auraient été fermées (ou du moins pas aussi accessibles ). C’est exactement ce qui s’est passé avec mon apprentissage de l’anglais. J’ai pu lire en VO, d’abord dans le cadre de la fac, puis dans mes lectures loisirs. Je me suis mise aux films, à la TV UK, etc. Bref, j’ai pu plonger pleinement dans les cultures anglophones.

Et étant autrice, il est dès lors logique en un sens que l’interrogation me vienne « Moi aussi, puis-je écrire dans cette langue ?« . Néanmoins, ça pose plusieurs écueils. Outre naturellement l’obstacle d’écrire directement dans une langue étrangère – rappelez-vous que nope, les traducteurs & traductrices ne sont pas tou-te-s des génies multilingues (et de grâce, ne confondez pas traducteur/interprète. Ce n’est pas DU TOUT le même boulot !!!!) il y a aussi… hé bien l’écueil culturel.

A savoir les référents de la vie quotidienne. Les habitudes, les us et coutumes, les noms des supermarchés, les manières de fonctionner, etc, bref tout ce qui nous renvoie à la culture de là où on vient. Et on peut faire des recherches autant qu’on veut, on courra toujours le risque de faire une erreur. Bref, voilà pourquoi je ne me risquerais pas à situer l’action dans un pays anglophone tout en écrivant en anglais.

Bruja est donc bel et bien un ouvrage d’imaginaire (on aurait déjà pu le supposer avec son titre, vous allez me dire) et situé dans un monde créé de toutes pièces. Ça rajoute une contrainte supplémentaire – mais une contrainte avec laquelle j’ai l’habitude de travailler quand j’écris en français, comme par exemple avec Terre de Brume.

Pour revenir sur les raisons qui me poussent à écrire en anglais, j’ai déjà parlé du fait que je lis énormément dans cette langue, qu’elle m’est donc plus familière que par ex. l’allemand (je frémis rien que de penser au travail que cela me demanderait!) Est-ce la seule raison ? Bien sûr que non. Ce serait formidablement hypocrite de ma part de ne pas mentionner que naturellement, les opportunités de publication en anglais me semblent aussi avantageuses. Et c’est le moment de traiter d’un point intéressant pour les auteurices – la traduction de leurs ouvrages aka les fameux « droits étrangers » qui sont le plus souvent cédés aux ME quand on signe un contrat de publication.

Pour répondre à la question « Puis-je avoir l’opportunité de voir mon livre traduit en 56 langues ? » (et sous-entendu, de ne plus vivre que de ma plume ?) la réponse la plus probable serait « Oui… si votre livre fait un carton en français. » Et quand je dis un carton, c’est vraiment un carton, du genre le best-seller du siècle. Alors, je vous souhaite de tout cœur de le vivre, mais il faut être réaliste – ça arrive *rarement*.

Est-ce à dire que votre ouvrage ne se retrouvera jamais traduit ? Non, pas forcément. Certains pays d’ailleurs sont plus friands que d’autres de la litt’ francophone jeunesse/YA si celle-ci a bien marché par ailleurs. Et plusieurs de mes potes auteurices ont vu effectivement leurs ouvrages traduits dans d’autres langues. Est-ce à dire que c’est la norme ? Non, définitivement pas. Il faut de bonnes ventes et surtout une ME/un-e agent-e littéraire qui puisse défendre vos droits avec efficacité.

Et puis, il faut aussi énormément de chance et/ou de bons contacts à l’étranger. Et même comme ça, ce n’est pas toujours suffisant.

Et là, vous me direz peut-être « Oui, mais pourquoi alors autant de traductions d’ouvrages anglophones dans les rayons des libraires? » C’est très simple : les anglophones sont habitué-e-s à vendre, les autres (dont les francophones) à acheter. Et l’inverse se produit peu, surtout quand on compare le volume de traduction effectué dans cette tranche de marché.

Quand j’ai rencontré Roxane Edouard (qui n’était pas encore mon agente alors) spécialiste des droits étrangers et que je lui ai posé la question d’une éventuelle traduction, elle m’a répondu « C’est hyper difficile ». Et la situation n’a pas vraiment changé depuis.

D’où aussi mon désir d’écrire directement en anglais. Et là, on entre plus dans le processus d’écriture proprement dit. On m’a posé récemment la question « Pourquoi ne pas écrire d’abord en français et ensuite le traduire ? Ne serait-ce pas plus facile ? »

Alors, en théorie, oui. Ce serait même une épargne-temps. Mais en pratique… ça ne marche pas. J’ai testé. Et… nope. Mon esprit se refuse à cette gymnastique. Pourquoi, alors que je suis traductrice par ailleurs ? (oui, ça ne manque pas d’ironie comme situation !) Le début de réponse que j’ai pu trouver, c’est que je suis tentée, en mode « autrice » de réécrire ce que j’ai écrit en français. Un phénomène qui peut survenir quand je fais de la traduction retour (dans le jargon, c’est faire la traduction vers une autre langue que la sienne).

Hé bien, quand je suis en mode autrice, laissez-moi vous dire que c’est nettement PIRE. Je réécris, j’enjolive, je perds le fil de ce que je voulais dire à l’origine, bref ça ne marche pas. Et donc, pour cette raison bien simple, quand j’écris Bruja, j’écris directement en anglais. Ce qui implique également de penser *directement* en anglais également.

Est-ce difficile ? Naturellement. C’est une gymnastique à laquelle il faut s’habituer. Et même si mon métier m’aide dans ce domaine, c’est radicalement différent de se retrouver face à une page blanche et de se lancer dans l’aventure, sans « support » antérieur.

Est-ce que je m’aide de dicos ? Oui, aussi bien traductif qu’unilingue ou encore de synonymes, etc. Et Google est d’une aide précieuse pour le « slang » (comprenez la langue familière).

Est-ce donc à conclure que je vais à la vitesse d’un escargot ? Oui et non. Oui, car c’est mon choix avec ce projet, que je prends mon temps (aucune date à respecter puisque pas de contrat signé – la situation a du bon !) Je sais que c’est un projet de longue haleine et comme j’en mène plusieurs de front (ma manière de fonctionner) je ne vois pas pourquoi je me mettrai la pression avec ce projet. Et en même temps, Bruja avance plutôt bien ! Plus de 22 000 mots (car oui, les anglophones comptent en mots plutôt qu’en signes, qui est encore une exception francophone ! Un lien très utile à cet égard : )

22 000 mots et je vise au max. 80 – 90 k mots. Donc, yep, ça avance plutôt vite (tout en comptant que je travaille actuellement sur la V2 et que je reprends des morceaux de la V1. 😀 ) Plusieurs lecteurices m’ont aussi complimenté sur les extraits que je diffuse parfois ici et sur Insta. Alors, je les en remercie, ça me fait chaud au cœur ! Pour autant, je ne vais pas vous mentir – je choisis aussi les « meilleurs » morceaux.

Ce qui implique que je me doute que j’accomplis certainement 20 000 fautes par phrase et que je ne doute pas qu’il faudra un temps et une énergie colossaux pour atteindre un stade où le projet peut être soumis à des regards extérieurs.

Est-ce que cela me rebute ? Nope. Pas à cette étape-ci du moins. Il faut dire que je m’éclate en ce moment dans l’univers de Bruja. C’est un univers hyper sombre, abordant des thèmes qui me sont chers. Pensez à l’ambiance d’un film n&b, où personne n’est sûr de personne et où le spectateur lui-même doute de tout ce qu’il voit (si j’osais, je ferais la comparaison avec Hitchcock ^^ ) (le male gaze en moins).

Est-ce que je suis certaine d’être publiée à la fin ? Non. Absolument pas. Et les raisons tiennent aussi bien au manuscrit en lui-même qu’à des facteurs extérieurs (comme le fait que je ne suis pas anglophone ah ah ).

Cela va-t-il me décourager ? Nope. Outre le fait qu’il y a longtemps que cette idée tourne dans ma caboche, qu’avant Bruja, il y a eu une *longue* série de projets avortés/abandonnés, il y a aussi mon entêtement dans cette aventure. Je sais que je vais aller jusqu’au bout avec Bruja et que parti comme c’est parti, ce projet a toutes les chances de se voir clôturé. Pour le reste… c’est comme pour tout manuscrit soumis à une ME – ce n’est pas uniquement de moi que cela dépend !

Donc, en conclusion…

staytuned

 

 

The Five par Hallie Rubenhold

the_five_Hallie

Une fois n’est pas coutume, cet article est dédié tout entier à la chronique d’un ouvrage (en anglais; j’espère que la traduction en français suivra !) que je viens de terminer et qui m’a profondément ému et fait réfléchir.

Je veux donc vous parler de l’ouvrage de non-fiction « The Five » par Hallie Rubenhold.

Oubliez tout ce que vous pensez connaître sur Jack l’Eventreur.

Oubliez l’ombre sinistre coiffée d’un chapeau haut de forme, avec sa cape et son sac de cuir, se glissant dans les ruelles embrumées de Londres.

Oubliez les hurlements féminins, dont les documentaires sur le sujet, qu’ils soient franchement racoleurs ou se veulent plus « sérieux », nous ont largement abreuvés (et qui s’avèrent complètement faux, étant donné que personne n’a jamais entendu de cri sur les scènes de crime).

Oubliez d’ailleurs ce tueur, qui a fait tant couler d’encre et de suppositions depuis 1888.

Oubliez-le.

Si, si.

Car, bien plus intéressant que cette ombre dont on ne saura sans doute jamais le nom – et, au risque de faire hurler les Ripperologues, est-ce réellement important ? – bien plus ignoré que les moindres hypothèses sur son identité, est le nom de ses victimes.

Des victimes ignorées, oubliées, bafouées, moquées, exploitées même par ce merchandising hypocrite, qui feint la compassion quand il ne les ignore pas totalement, tout en renchérissant sur leurs corps torturés et profitant à la seule « gloire » de leur tueur.

Des victimes qu’on a allègrement et rapidement étiquetées dans la catégorie « prostituées » avec le sous-titre (implicite, mais largement mis en avant) « Elles n’ont eu que ce qu’elles méritaient » par bon nombre d’auteurs (et d’autrices !) ayant écrit sur Jack l’Eventreur.

Des victimes sur lesquelles il était plus que temps de faire la lumière et de leur consacrer ce bouquin essentiel, nécessaire, émouvant autant qu’inspirant.

Hallie Rubenhold les a appelées « The Five »/ »Les Cinq » parce qu’on suppose qu’elles ont toutes été tuées de la même main. Le nombre de victimes du Ripper s’avère sans doute bien plus élevé – entre 8 et 11 victimes – mais pour ces cinq-là, toutes victimes des « meurtres de Whitechapel » comme on les a décrits avant que la lettre « Dear Boss » ne vienne définitivement mettre un nom sur leur tueur, justice est enfin rendue sous la forme de ce livre qui retrace au mieux leurs vies respectives, depuis leur naissance, qu’elles viennent d’Angleterre, de Suède, d’Irlande ou encore du Pays de Galles, jusqu’à leur décès sur les pavés sordides de l’East End.

Polly Nichols.

Annie Chapman.

Elizabeth Stride.

Kate Eddowes.

Mary Jane Kelly.

Cinq noms dont je ne connaissais presque rien et qui, sous la plume sensible, discrètement poétique d’Hallie, prennent vie et nous livrent leurs secrets.

C’est une plongée étourdissante, incroyablement réaliste et en tous points palpitante que nous offre « The Five« , en s’attachant aux pas de chacune de ses femmes. Chacune, avec ses origines modestes, qu’il s’agisse d’une fille d’employé d’imprimerie, née dans la « rue de l’encre » londonienne, ou encore d’une jeune femme quittant sa ferme natale en Suède pour être employée en tant que domestique dans une maison de Göteborg; Chacune, avec ses rêves, ses aspirations, telles celles de Kate Eddowes, refusant le carcan étouffant que la société victorienne britannique imposait à chaque femme de classe moyenne et s’attachant aux pas d’un colporteur poète; Chacune enfin, connaissant la misère, l’insécurité, les peines effroyables de coeur, telle Annie Chapman, contrainte de laisser ses enfants derrière elle.

Ce sont des portraits d’une justesse incroyable, qui frappent au coeur autant qu’ils s’impriment dans notre imagination, que nous laisse Mrs Rubenhold. Et en filigrane, en fil rouge de ce roman, se dresse cette question capitale, mais trop souvent ignorée, à propos des Five – étaient-elles toutes des prostituées, comme on les a unanimement jugées ?

La réponse est naturellement non.

Alors, pourquoi les avoir toutes mises dans le même sac ?

La réponse, là aussi, est simple – elle tient au puritanisme exacerbé de la société victorienne britannique, à cet héritage toxique qu’elle nous a légué et qui nous empoisonne encore maintenant, cette vision de la femme, qui veut qu’elle soit soit madonne soit catin, et qui se refuse catégoriquement à l’envisager avec la même complexité qu’un mâle blanc.

Pour cette société, où on estimait naturel qu’un homme puisse battre sa femme qui osait le contredire, où on fermait les yeux sur un homme prenant une maîtresse ou visitant les travailleuses du sexe, mais où on pointait du doigt la femme désertant le domicile conjugal, où la fameuse justice à deux vitesses, persistant encore maintenant, s’appliquait dans tout son sexisme exacerbé, est-il dès lors vraiment bizarre que personne jusqu’ici n’ait mis en doute l’étiquette de prostitution qui a été collée unanimement sur les fronts des victimes ?

Mrs Rubenhold démontre avec une efficacité brillante à quel point les cinq ont été victimes de sex shaming et même de shaming tout court, car elles ont toutes osé, à un point de leur existence, mettre en question, voire refuser, la ligne de conduite inflexible qui leur était imposée.

Elle leur offre d’ailleurs bien davantage que la vérité – elle nous les montre telles qu’elles ont sans doute existé, avec leurs défauts, leurs faiblesses, leurs coups de rage, de colère, mais aussi avec leurs moments de bonheur, leurs objectifs de vie.

Elle nous les montre tels des êtres humains, dans toute leur complexité et leurs failles. Et c’est sans doute là le plus beau cadeau qu’elle pouvait leur faire – leur rendre leur humanité, nous donner leur histoire et leur permettre – enfin ! – d’avoir une voix, elles qui ont été réduites au silence depuis si longtemps.

J’ai posé la question à l’autrice sur Twitter pour une éventuelle traduction en français, elle m’a répondu qu’il fallait guetter les news. Je vous invite donc vivement à le faire et en attendant, si vous vous sentez d’attaque pour entamer ce « Five », précipitez-vous dessus.

Vous ne le regretterez pas.

 

 

CR Mars 2019

Hello à tous et toutes et bon mois de mars !

Ce dernier s’est révélé assez chargé niveau actualités pour ma part, donc sans plus tarder, allons-y pour les news !

Côté publications

D’abord, avez-vous vu la sublissime couverture de Terre de Brume 2 – le Choix des Elues ?

unknown

Comme pour le premier opus, cette couverture est signée Noémie Chevalier. Je dois dire que, depuis que j’ai reçu la version finale, je ne me lasse absolument pas de la regarder !! Encore un immense merci à la créatrice et à toute l’équipe Rageot pour m’avoir offert cette splendide création ! Le tome 2 (et dernier) de Terre de Brume sortira le 15 mai. 

Et en parlant de Terre de Brume 1, je suis très fière d’annoncer qu’il a remporté son premier prix…

Capture d’écran 2019-03-23 à 18.43.59

Catégorie Pouvoir et Magie des CLA Awards ! Merci aux votant-e-s, au club de lecture ados des bibliothèques d’Aulnay-sous-Bois et félicitations aux autres gagnant-e-s !

Malheureusement, dans l’édition (comme ailleurs), toutes les nouvelles ne sont pas toujours bonnes. Il y a peu, Agnès Marot et moi vous avons donc communiqué que notre roman commun, #TousDebout, ne sortira pas chez Nathan, comme nous vous l’avions annoncé précédemment. Veuillez accepter toutes nos excuses pour ce retard totalement indépendant de notre volonté. Nous espérons que ce roman pourra trouver sa place chez une maison d’édition qui pourra le choyer et le mettre en valeur comme il mérite de l’être. Nous consacrons tous nos efforts (avec l’aide inestimable de Roxane Edouard) dans ce sens.

Côté écriture

Outre la finalisation de Terre de Brume 2…

TDB2

Un premier aperçu du bébé !

J’ai également commencé un nouveau projet, que certain-e-s d’entre vous, me suivant sur les RS, ont déjà eu l’occasion d’entrevoir. Il a pour le moment comme nom de code Bruja.

Bruja_prologue_banner

Et comme vous pouvez le constater, je l’écris en anglais. C’est un challenge que je poursuis depuis plusieurs années, et j’espère parvenir jusqu’au bout de l’aventure avec ce projet ! Bruja, comme son titre ne l’indique peut-être pas, parle de sorcellerie, de féminisme dans un monde dystopique. Pensez aux sorcières de Salem dans un univers à la Handmaid’s Tale. 

C’est naturellement une oeuvre de longue haleine, aussi je prends mon temps pour ce faire.

Côté… autrice en vadrouille

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous parler salons ou festivals… mais bien voyage ! Comme je vous l’avais promis dans mon dernier CR, pour celleux qui suivent mes stories, je vous ai donc emmené dans ma valise, direction la Lettonie et sa capitale, Riga !

Qu’y suis-je allée faire, me direz-vous ?

Figurez-vous que j’ai été aimablement invitée là-bas par le WBI (Wallonie Bruxelles International) Baltique dans le cadre du mois de la francophonie en Lettonie pour parler langue française, écriture et littérature YA/Jeunesse à des étudiant-e-s apprenant le français. Une toute nouvelle expérience pour moi, qui s’est révélée hyper enrichissante !

Pouvoir faire découvrir en partie la diversité et la richesse de notre littérature francophone YA/Jeunesse, et pouvoir en échange combler mon ignorance en ce qui concerne les pays Baltes était une superbe opportunité.
Last but not least, Riga vaut largement la visite.
Bref, une expérience que je ne manquerais pas de renouveler si l’occasion se présente 

Un immense merci à Mme Stéphanie Crêteur, qui m’a piloté durant tout ce séjour, et aux personnes rencontrées, professeurs, interprètes, le personnel de l’institut français à Riga, sans oublier les élèves naturellement.

Quelques photos souvenirs :

unnamed (2)

Soirée à l’institut français de Riga – en compagnie de l’interprète, que je remercie chaleureusement ! L’exercice était loin d’être facile…

unnamed

Petit panorama de la littérature YA francophone dont j’ai eu l’occasion de parler !

IMG_7699

Une jolie tradition lettonne, celle de fleurir les intervenant-e-s, hommes comme femmes ! Merci au lycée français de Riga.

Et enfin quelques vues de Riga !

statue_riga

IMG_7668

Riga_2

tatou_Riga

Le rythme des rencontres/salons, etc reprendra au mois de mai, avec pas moins de trois rendez-vous ! Pour toutes les infos, zieutez donc mon agenda 😉

Et pour tout savoir en exclusivité, n’hésitez pas à vous abonner à ma newsletter !

Je vous souhaite à tous et toutes un excellent mois d’avril 🙂

true

#TousDebout

Bonjour à tous & toutes,

Nous revenons aujourd’hui vers vous avec des nouvelles de #TousDebout, notre roman à quatre mains… Malheureusement, ce ne sont pas celles que nous aurions aimé vous donner. En effet, #TousDebout ne paraîtra pas aux éditions Nathan au mois de juin comme nous vous l’avions annoncé. Suite à un changement d’équipe éditoriale, nous n’avons pas pu nous mettre d’accord sur la direction à donner au roman et Nathan a décidé de ne pas le publier. Nous ne nous étendrons pas plus sur la question 🙂
Par conséquent, nous nous voyons contraintes de devoir prolonger votre attente concernant #TousDebout. Croyez bien que nous en sommes désolées, mais promis, on fait tout notre possible avec notre super agente Roxane Edouard pour trouver une nouvelle maison à #TousDebout. On revient vers vous dès qu’on en saura plus !

Agnès Marot & Cindy Van Wilder

CR février 2019

spring

Hello tout le monde !

Nous voilà parti-e-s pour un nouveau CR aux couleurs printanières, même si celles-ci ont pointé le bout du nez un peu en avance !

Alors, me direz-vous, que s’est-il passé de neuf pendant ce mois ?

Côté dédicaces

C’est toujours avec un immense plaisir que je retrouve le site de Tour & Taxis à l’occasion de la Foire du Livre de Bruxelles ! (Et pour une fois, le trajet ne s’avère pas trop long ah ah !)

Ce fut un grand succès, auquel vous avez naturellement et largement contribué, que ce soit lors de mes conférences et/ou de mes séances de signature chez Dilibel/Rageot et Gulf Stream Editeur. Encore un grand merci à vous tou-te-s !

La prochaine dédicace ne sera pas avant le mois de mai – et je serai cette fois en Suisse, au salon du livre de Genève exactement. Je vous invite à consulter mon agenda si vous ne l’avez pas encore fait 🙂 

Côté publications

Je vous l’avais annoncé ce mois-ci, mars rime définitivement avec…

annonce_outrepasseurs_ldp

Hé oui, ne rangez pas tout de suite manteaux et mitaines – ou du moins votre plaid  – car le 6 mars, le premier tome des Outrepasseurs sort chez le Livre de Poche Jeunesse !

Quel rapport avec l’hiver ? Je vous laisse le découvrir dans les pages de ce premier tome…

Toujours côté publication, mais cette fois-ci pour le mois de mai (qui s’annonce décidément très chargé côté news !), le travail sur le deuxième et dernier (si, si !) tome de Terre de Brume s’achève.

Vous voulez un premier aperçu du bébé ?

TDB2

Imprimé… recto/verso !

Ne vous inquiétez pas, il arrivera sous une autre forme chez Rageot le 15/5 – et je peux déjà vous dire que la couverture s’annonce sublime…

Côté… voyage

Il est fort probable que je vous emmène bientôt en voyage, donc si vous me suivez sur les RS (et particulièrement Instagram)… restez connecté-e-s !

Et je vous laisse avec cet article très intéressant, que je recommande pour tout auteur/toute autrice qui désirerait un peu d’accompagnement dans son parcours d’écrivain-e 😉

Ah et n’oubliez pas…

8 mars – Journée internationale DES DROITS des femmes (say it louder for the people in the back !)

8-mars-chapo_vignette

A bientôt pour de nouvelles aventures !

beyourself

 

Foire du Livre de Bruxelles 2019

Le premier rendez-vous de l’année se déroule dans quelques jours et c’est le moment de vous livrer mon programme en détail !

D’abord, pour un bref aperçu :

flb-2019

Et si, comme moi, vous préférez une liste chronologique :

  • Vendredi 15/2 :

11 h : rencontre scolaire (scène verte)

14 – 15h30 : Dédicace sur le stand Dilibel (Rageot) 110/111

  • Samedi 16/2

12 – 13h : Dédicace sur le stand Dilibel (Rageot) 110/111

14 h : Conférence – Scène Fintro – sur le thème du genre en littérature jeunesse

15 – 16h30 : Dédicace sur le stand Dilibel (Rageot) 110/111

  • Dimanche 17/2

11 – 12h30 : Dédicace sur le stand Pays de la Loire (Gulf Stream Editeur)

14 – 16h : Dédicace sur le stand Dilibel (Rageot) 110/111

 

J’espère vous y voir nombreux et nombreuses ! 🙂