La Tour de Cécile Duquenne : Chronique + interview

latour

4e de couv’

Jessica, 16 ans, se réveille dans un marécage artificiel aux dangers bien réels. Très vite, elle comprend qu’elle se trouve au sous-sol d’une étrange tour sans fenêtres, et que le seul moyen d’en sortir est de monter jusqu’au toit. Accompagnée de quelques autres jeunes, elle se lance dans l’ascension de sa vie, explorant chaque niveau, affrontant les dangers embusqués…
Et les révélations.
Car Jessica n’a plus aucun souvenir d’avant son arrivée ici. Ils lui reviennent par bribes, étage après étage, et plus elle en apprend, moins elle désire sortir – surtout que son pire ennemi se trouve à l’intérieur avec elle. Bientôt, l’envie de se venger prend le pas sur l’envie de s’échapper…
Et si en exhumant les secrets de son passé, Jessica levait aussi le voile sur la véritable fonction de La Tour ?

Avis

Je dois dire que, lorsque Cécile m’a contacté pour me faire découvrir en avant-première son dernier bébé, je n’ai pas hésité fort longtemps. La coïncidence veut que je venais justement de finir la pétaradante et époustouflante saison 1 des Foulards Rouges, une saga qui bouscule joyeusement les codes & les genres, éditée dans la collection Snark chez Bragelonne. J’étais donc fort curieuse de découvrir ce que Miss Cécile nous avait mijoté !

Et on peut dire que je ne m’attendais vraiment pas à ce récit…

Jessica, une ado, se retrouve donc dans un marécage infesté de crocodiles à l’appétit plus qu’éveillé et sans aucun souvenir de ce qu’il lui est arrivé. Avec d’autres prisonniers, elle parvient à s’échapper via une trappe… pour se rendre compte qu’elle et ses compagnons d’infortune se trouvent enfermés dans une Tour pour le moins étrange. Qui les a enfermés là ? Dans quel but ?

Si ce pitch vous rappelle plusieurs productions récentes, sachez que la ressemblance s’arrête là. Car Cécile Duquenne joue très intelligemment sur deux tableaux : le suspense créé autour des prisonniers et celui tournant autour de leur identité & leur passé. J’ai été complètement happée par le portrait de Jessica, qui se révèle au fur et à mesure, celui d’une ado au passé trouble, qui en a bavé et qui s’en est sortie… Du moins, c’est ce que l’on pourrait penser.

Je ne vais pas trop spoiler, car cette novella mérite qu’on prenne pleinement plaisir à sa découverte, c’est un voyage éprouvant à plus d’un titre, libérateur aussi, et qui a le mérite de poser des questions plus que troublantes sur la justice, la rédemption et notre capacité à pardonner. Un récit à découvrir de toute urgence – et à ce prix-là, vous n’avez vraiment aucune excuse !

cecile_duquenne

Hello Cécile, merci d’avoir accepté cette invitation !

 Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Avec plaisir ! Alors je m’appelle Cécile Duquenne, j’ai actuellement 27 ans, et je suis née et ai toujours vécu en Provence… ce qui explique peut-être la dominance « soleil » dans mes livres 😉

Je suis auteur, mais aussi traductrice freelance car il faut bien manger, et doctorante en littérature japonaise (ultra) contemporaine ; j’étudie les littératures post-Fukushima en France et au Japon.

Sinon, j’adore le thé (j’en bois des litres !!) et j’envisage d’ouvrir une secte, celle des AdoraTHEurs ! (oui, bon, je suis déjà dehors avec mon jeu de mots ^^)

 Tu passes avec bonheur d’un genre à l’autre, depuis le fantastique avec la série des Nécrophiles Anonymes jusqu’au western-space op’ des Foulards Rouges. On se demande où tu vas encore nous emmener dans tes prochaines créations… Une idée ?

Une idée, ou deux ou trois en fait 😉 Mais tout se place sous une seule et même bannière : le steampunk ! C’est un genre très polymorphe, facile à étirer et manipuler, j’adore m’amuser avec.

Ma prochaine publication sera donc du steampunk jeunesse (8-12 ans) qui va vous emmener dans un espace-temps clos où se trouvent le labyrinthe et le manoir d’Arsène Lupin, rien que ça ! Ça s’intitule Penny Cambriole et l’Horloge à voler le temps.

Sinon, je pose en ce moment les bases d’un one-shot steampunk, adulte/young-adult cette fois, qui devrait s’intituler L’Intemporel. Je ne peux guère en dire davantage, mais disons qu’on va plonger du côté magique de la force cuivrée… 😉

 Parlons un peu de la Tour, une novella qui m’a surprise à plus d’une reprise. Comment t’est venue l’idée de cette tour, d’abord, et de Jessica, ensuite ?

L’idée de la tour m’est venue suite au défi que je me suis lancé : écrire un roman (court) en 3 jours seulement. Pour cela, il me fallait absolument un lieu « facile » à explorer, avec une seule voie pour sortir, des épreuves au milieu… on a eu beaucoup de labyrinthes, de tunnels, d’arènes classiques… moi je voulais quelque chose d’intimiste et d’oppressant, et l’image d’une tour sans fenêtre m’est immédiatement apparue. En plus, un récit en huis-clos qui évolue à la verticale, du bas vers le haut et non l’inverse, ça se voit rarement ! L’idée m’a donc tout de suite séduite, et ni une ni deux, je me lançais à la découverte de cette tour… au sujet duquel je n’en dirai pas davantage afin d’éviter de gâcher la lecture comme la surprise à ceux qui nous lisent 😉

Quant à Jessica, la réponse est moins évidente… lorsque j’ai créé le personnage, j’étais comme elle au début du roman : sans éléments personnels auxquels me raccrocher. Il fallait que je trouve un moyen de la rendre attachante sans que le lecteur ne sache RIEN d’elle. Il fallait donc la faire parler et s’exprimer à travers des actes plutôt que des éléments de son passé. Elle apparaît donc d’entrée de jeu courageuse, le cœur sur la main, néanmoins méfiante sans qu’elle puisse savoir pourquoi… évidemment, je savais où j’allais en écrivant le roman, mais lorsque j’ai créé la fiche du personnage en amont, j’étais comme Jessica : je ne savais rien d’elle ni de ce que j’allais découvrir. Elle ne m’est pas apparue d’un seul bloc, comme c’est parfois le cas avec les personnages. Je suis allée à sa découverte, couche de souvenir après couche de souvenirs. Son passé s’est construit par strates, un peu comme elle le découvre dans la tour… mais oups, j’en ai déjà trop dit !! ^^

 Si je ne me trompe pas, tu es traductrice freelance. Comment organises-tu tes séances d’écriture ? Te faut-il une ambiance/un rituel en particulier pour te mettre à écrire ?

Oui, je traduis aussi, dans le domaine de la SF, fantasy, fantastique… et sous pseudo afin de séparer ces différentes activités 😉

Que ce soit pour l’écriture ou la traduction, le rituel est le même : je me fais un petit thé, ou une grenadine si vraiment il fait trop chaud et/ou qu’il est trop tard pour boire du thé, je mets de la musique, j’ouvre mon document… et j’écris. Rien de plus. Pas de formule magique, ni de mantra. Les Anglais disent : « Just get it done. » Du coup, je prends exemple sur eux et je me contente de me poser devant le PC pour écrire, sans tourner autour du pot. J’ai constaté que, pour moi, c’était ce qui marchait le mieux !

Après, j’ai du mal à écrire en groupe lors de rencontres entre auteurs, mais j’adore les word wars : du coup, je favorise souvent les chats entre auteurs lors des Nanowrimo ou Camp nano. Twitter est bien pour ça aussi… ce que tu sais, d’ailleurs 😉

 Un mot de la fin ?

Oui, au sujet des expériences, des paris un peu fous… comme un roman en trois jours autoédité par la suite. N’hésitez pas : foncez. On en apprend beaucoup sur soi-même, sur l’objet livre en lui-même, sur l’écriture et notre rapport à ce moyen d’expression poétique.

Surprenez-vous, désapprenez, réapprenez. Auteurs, hybridez-vous. Mais surtout… écrivez quoi qu’il en soit ! 😉

Site de l’auteur

5 réflexions sur “La Tour de Cécile Duquenne : Chronique + interview

  1. Pingback: Liste de lecture spéciale été | Cindy Van Wilder
  2. La couverture du livre est vraiment excellente et « stimulante ». Je ne connaissais pas du tout l’auteur que je découvrirais avec plaisir dans ses livres (et voilà, au moins un livre de plus dans ma PAL)…Merci pour cette jolie découverte

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