Bilan lecture du mois de juillet…

Vous pouvez vous demander pourquoi j’en parle seulement maintenant, la raison en est simple : le blog était en vacances. Ajoutez à ça mon appétit littéraire, toujours en pleine forme, et vous obtenez… un bilan qui s’annonce assez gargantuesque ! A tel point d’ailleurs que je comptais d’abord faire un bilan groupé juillet et août, mais j’ai dû renoncer vu la longueur que ce post allait prendre. Trêve de bavardages et lançons-nous à l’eau pour ce bilan (ne vous inquiétez pas, les bouées et canots de sauvetage sont prêts ^^ )

Petite précision aussi : quand je parle des romans lus en anglais – les VO – j’ajoute aussi le niveau de langue (aisé, plus ardu, etc) afin que vous puissiez voir si vous voulez vous lancer dans l’aventure. Vu que j’ai eu plusieurs remarques de lectrices à ce sujet, je me suis dit que ça pourrait vous servir. Bien sûr, ce n’est que mon opinion.

 

Bilan conséquent pour ce mois de juillet : 11 romans dévorés. Parmi lesquels des coups de coeur, une grande déception et de très chouettes découvertes !

On commence par un VO

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Titre: Riot

Auteur: Sarah Mussi

Genre: YA (Contemporain – Dystopie)

Niveau: Aisé

4e de couv’

England has been struggling under a recession that has shown no sign of abating. Years of cuts has devastated Britain: banks are going under, businesses closing, prices soaring, unemployment rising, prisons overflowing. The authorities cannot cope.

And the population has maxed out.

The police are snowed under. Immigrants are still pouring in, overcrowding is rife, housing unavailable, the Nation Health Scheme is stretched to breaking point and food resources are so scarce that even the wealthy are feeling it – and there’s no more money in the government kitty either. Something has to give. Drastic measures need taking.

The solution: forced sterilisation of all school leavers without secure further education plans or guaranteed employment.

Mon avis

Une autre de mes trouvailles du festival de Winchester, en même temps que « Flirty Dancing » de Jenny McLachlan. Je ne connaissais pas cette auteur auparavant, la couv’ m’a fait de l’oeil et le 4e de couv, assez engagé politiquement, a fini par me convaincre. De plus, c’est un tome unique. What’s not to love?

L’Angleterre connaît une crise sans précédent. En réponse, le gouvernement, poussé dans le dos par un homme politique du nom de Thomson, s’apprête à faire passer un loi visant les ados. Ceux qui ont un avenir assuré – comprenez une place à l’unif ou la garantie d’un emploi – pourront vivre leur vie comme ils l’entendent. Tous ceux qui n’ont pas cette garantie devront subir une stérilisation. Dans ce climat plus que perturbé socialement, Tia, la fille de Thomson, a décidé de résister à sa manière, en créant Darknet7, un réseau clandestin d’opposants à cette loi qui organisent manifestations et sittings. Mais la situation dégénère rapidement et Tia doit fuir. Elle pense compter sur l’aide d’Adam, le co-créateur de Darknet7 à ses côtés. Elle n’a aucune idée de son identité réelle, mais lui fait confiance. Une confiance sans doute trop aveugle…

Comme je le disais auparavant, c’est un bouquin politiquement engagé et c’est un aspect qui m’a beaucoup plu. L’auteure n’hésite pas à soulever des thèmes toujours d’actualité, tels que les lois concernant l’avortement, l’immigration ou encore les chances données aux jeunes sortant du lycée. D’ailleurs, chaque chapitre est illustré par une maxime comme celle de Nelson Mandela :

« The time comes in the life of any nation when there remains only two choices – submit or fight. »

Le style est frais, assez « punchy » dans le sens où l’auteur nous entraîne directement au coeur de l’intrigue, puisque le premier chapitre est consacré à cette manif’ qui se transforme en véritable cauchemar pour Tia et ses supporters. Le rythme est soutenu et ce de manière constante, les personnages sonnent vrais. J’ai beaucoup apprécié cette découverte, sans pour autant le transformer en coup de coeur, dû notamment à la romance (hé oui, toujours mon souci, on va dire). Néanmoins, si vous cherchez un roman qui n’a pas peur d’aborder des sujets polémiques, avec une héroïne convaincante, je vous le recommande!

On passe à ma grande déception avec un roman de chick-lit francophone…

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Titre: Love, fashion et autres contrariétés

Auteur: Cléo Buchheim

Genre: Chick-lit/romance

4e de couv’

Si vous m’aviez dit, il y a quelques mois, que j’allais quitter ma vie bien rangée de banquière fashionista pour devenir LA candidate bitchy de la dernière télé-réalité à la mode, je vous aurais sûrement pris pour une personne avec beaucoup d’imagination (comprendre : un grave trouble mental). Mais voilà, le destin en a décidé autrement et je me suis retrouvée embarquée (avec des cinglés) dans un concours (de cinglés) pour devenir la reine des cinglés la styliste de demain.
Enfin, ça, c’était le contrat de départ. Seulement, dans la vie, il n’y a pas de petites lignes en bas de la page pour vous prévenir des risques encourus. Entre des épreuves impitoyables, des caméras hyper collantes, un membre du jury outrageusement sexy et un ambassadeur de bébés phoques trop craquant, mon flegme légendaire a été soumis à rude épreuve…

Mon avis

C’aurait pu être sympa et déjanté. Hélas, le bouquin s’est rapidement transformé en torture pour mes nerfs. Je vous laisse découvrir mon avis sur le forum du Boudoir Ecarlate…

Un roman de SFFF pour changer, dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale… Un thème dont je suis friande depuis l’époustouflant dyptique « Black-out » de Connie Willis.

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Titre: Les racines du mal (projet Eidolon 1)

Auteur: Ian Tregillis

Genre: SFFF

4e de couv’

Nous sommes en 1939. L’Allemagne nazie remporte victoire sur victoire grâce à la puissance des Übermenschen, des surhommes développés en secret sur ordre du Führer. Les Britanniques, délaissés par les Américains, n’ont d’autre choix que de passer un pacte avec d’ancestrales forces occultes pour reprendre l’avantage. Opposant science contre-nature et sorcellerie blasphématoire, le Troisième Reich et la Couronne britannique s’affrontent alors sans limites. Mais la victoire vaut-elle les effroyables sacrifices consentis en son nom ? La guerre bascule après la découverte par un espion britannique de documents confidentiels traitant d’un programme ultra secret nazi sur la création d’Übermenschen, des surhommes aux pouvoirs dévastateurs. Certains peuvent traverser les surfaces solides, d’autres créer des jets de flammes ou encore voir l’avenir. Pour lutter à armes égales, les Anglais doivent faire appel à des forces interdites. Les derniers sorciers du royaume passent un pacte avec des puissances antédiluviennes, les Eidolons, afin de contrer la Reichsbehörde. Toutefois, la sorcellerie a un prix, et les sacrifices consentis pour vaincre l’ennemi se révéleront bien plus terribles que la défaite. Mais comment faire pour reprendre le contrôle de cette guerre qui pourrait être la dernière que le monde connaisse?

Mon avis

Des super-héros dans le cadre de la WW2… Intéressant, non ? Au final, un premier roman en demi-teinte, où de bonnes idées abondent, mais où les personnages n’ont pas réussi à susciter mon empathie. Mon avis sur le forum du Boudoir Ecarlate…

On continue avec une romance M/M, comprenez homosexuelle pour ceux qui n’ont pas l’habitude, avec le chaud bouillant « Try » d’Ella Frank !

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Titre: Try (tome 1)

Auteur: Ella Frank

Genre: Romance M/M

Niveau: Langage courant (pas recommandé pour les débutants)

4e de couv’:

Try – verb: to make an attempt or effort to do something or in this case…someone.

Sex. Logan Mitchell loves it, and ever since he realized his raw sexual appeal at a young age, he has had no problem using it to his advantage. Men and women alike fall into his bed—after all, Logan is not one to discriminate. He lives by one motto—if something interests you, why not just take a chance and try?

And he wants to try Tate Morrison.

Just coming out of a four-year marriage with an ex-wife from hell, a relationship is the last thing on Tate’s mind. He’s starting fresh and trying to get back on his feet with a new job at an upscale bar in downtown Chicago.

The only problem is, Tate has caught the unwavering and unwelcome attention of Mr. Logan Mitchell – a regular at the bar and a man who always gets what he wants.

Night after night Tate fends off the persistent advances of the undeniably charismatic man, but after an explosive moment in the bar, all bets are off as he finds his body stirring with a different desire than his mind.

As arrogance, stubbornness and sexual tension sizzles between the two, it threatens to change the very course of their lives.

Logan doesn’t do relationships. Tate doesn’t do men. But what would happen if they both just gave in and…tried?

Mon avis:

Quand un avocat ouvertement bi décide de s’intéresser à un barman, qui, lui, n’a jamais été tenté par les hommes… qu’adviendra-t-il du duel entre les deux hommes ? Si on n’échappe aux clichés – bien entendu, les protagonistes sont de véritables Apollons – je dois dire que l’auteur m’a agréablement surpris, dans le sens où elle ne fait pas dans la guimauve, ni le mélo et nous offre une intrigue assez réaliste. Merci à Karen pour la recommandation ! Mon avis sur le forum du Boudoir Ecarlate

Et voilà un YA qui m’a pas mal marqué…

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Titre: I’ll get there. It better be worth the trip

Auteur: John Donovan

Genre: YA historique – LGBT

Niveau: Aisé – accessible pour les débutants

4e de couv’

When the grandmother who raised him dies, Davy Ross, a lonely thirteen-year-old boy, must move to Manhattan to live with his estranged mother. Between alcohol-infused lectures about her self-sacrifice and awkward visits with his distant father, Davy’s only comfort is his beloved dachshund Fred. Things start to look up when he and a boy from school become friends. But when their relationship takes an unexpected turn, Davy struggles to understand what happened and what it might mean.

Mon avis

Voilà un roman qui suscitait mon intérêt depuis belle lurette! D’abord, parce qu’il aborde l’homosexualité masculine… en 1969 (année où le roman a été publié). Cette même année ont lieu les émeutes de Stonewall à New York, une des premières manifestations de revendication des droits LGBT. L’aspect novateur du bouquin – et même sacrément polémique, à l’époque où il a été publié – est d’ailleurs illustré par trois essais d’auteurs différents à la fin du roman. Mais au-delà de cet aspect, l’histoire en elle-même m’a beaucoup ému. Quand sa grand-mère meurt, Davy se retrouve tiraillé entre son père et sa mère, séparés au cours d’un divorce houleux, et dont on comprend rapidement qu’aucun n’est vraiment déterminé à accueillir l’ado chez soi. Davy le sent, le sait et peut heureusement compter sur le soutien sans faille de Fred, son chien, pour survivre au déménagement à New York et l’emménagement chez sa mère.

Il doit aussi faire face à un nouvel environnement à l’école, entre adaptations au niveau scolaire et prises de bec avec Altshuler, un élève très sûr de lui. Du moins en apparence. Je pense que l’histoire de Davy ne plaira pas à tout le monde et c’est compréhensible, car le style ne correspond pas vraiment à ce qu’on voit d’habitude en YA de nos jours. D’ailleurs, il est introuvable en VF, l’édition est épuisée. Il n’en reste pas moins que le parcours de Davy est touchant, entre les efforts qu’il fait pour se trouver de nouveaux repères, comprendre les adultes autour de lui – et je peux vous dire que là réside un des portraits de mère, qui m’a autant irrité et énervé que celle d’Eleanor dans Eleanor & Parks de Rainbow Rowell, dont je parlerai plus bas – et tisser une relation avec Altshuler. Mais le point central de ce roman, c’est surtout la relation de Davy avec Fred, son fidèle Dachshund. C’est un thème brillamment exploité, qui parle de l’affection d’un enfant pour un animal, et comment tous deux se soutiennent mutuellement dans un passage trouble de leur vie. Je vous le dis: préparez les mouchoirs.

Un roman à découvrir, en espérant qu’une VF soit de nouveau au programme bientôt!

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Et mon premier coup de coeur de juillet, avec le deuxième tome des aventures d’Harriet Manners!

Titre: Model Misfit (Geek Girl 2)

Auteur: Holly Smale

Genre: YA contemporain

Niveau: aisé (peut-être pas recommandé pour les débutants, cela dit!)

4e de couv: 

My name is Harriet Manners, and I am still a geek.”

Harriet Manners knows a lot of facts.
She knows that humans have 70,000 thoughts per day.

She knows that Geek + Model = a whole new set of graffiti on your belongings.

And that the average person eats a ton of food a year, though her pregnant stepmother is doing her best to beat this.

But Harriet doesn’t know where she’s going to fit in once the new baby arrives. And with her summer plans ruined, modelling in Japan seems the perfect chance to get away.

Can Harriet cope with the craziness of Tokyo, her competitive model flatmates and her errant grandmother’s ‘chaperoning’. Or seeing gorgeous Nick everywhere she goes?

Will geek girl find her place on the other side of the world?

Mon avis:

J’avais adoré le premier tome et donc forcément, j’avais de grandes attentes concernant ce tome 2! Allait-il être à la hauteur ou au contraire, souffrir du désastreux syndrome du tome 2, où vous avez l’impression que rien ne se passe ? Je suis donc heureuse de pouvoir dire que ce tome 2 m’a ravi de bout en bout ! On retrouve l’incomparable Harriet, qui fait de son mieux pour concilier études et mannequinat, avec des résultats… pas toujours satisfaisants. Heureusement, l’été est là et Harriet a déjà dressé son plan d’action pour profiter au maximum de ses parents, sa meilleure amie, son stalker préféré sans compter son tout nouveau petit ami. Hélas, rien ne se passe comme prévu. Tout lui file entre les doigts et voilà notre Geek Girl expédiée à Tokyo pour un shooting sans précédent.

Ce que j’ai aimé dans ce second tome, c’est la manière dont l’auteur parvient à intégrer son personnage dans le métier de mannequin, en abordant des thèmes auxquels les ados sont confrontés: la conscience de soi et de son corps, les diktats de la société sur ce sujet et les attentes que les autres ont de nous. Et c’est sans compter la découverte de Tokyo ! Pour une newbie comme moi en la matière, c’est toujours agréable de découvrir un nouvel univers. Et puis, ça change agréablement des paysages en vogue dans le YA actuel ! Harriet demeure toujours aussi agréablement déjantée, sa famille aussi (même si j’aurais aimé les voir davantage) et surtout, un dénouement à la fin de ce tome 2 m’a complètement surprise… De quoi attendre avec impatience ce tome 3 ! J’ai moins aimé le côté romance – comme d’habitude – entre Harriet et Nick, mais heureusement, il demeure léger et sans prise de tête (et surtout, sans triangle amoureux!).

Un tome 2 qui m’a réjoui !

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Titre: Eleanor & Park

Auteur: Rainbow Rowell

Genre: YA – historique

Niveau: Intermédiaire

 4e de couv’:

1986. Lorsque Eleanor, nouvelle au lycée, trop rousse, trop ronde, s’installe à côté de lui dans le bus scolaire, Park, garçon solitaire et secret, l’ignore poliment. Pourtant, peu à peu, les deux lycéens se rapprochent, liés par leur amour des comics et des Smiths… Et qu’importe si tout le monde au lycée harcèle Eleanor et si sa vie chez elle est un véritable enfer, Park est prêt à tout pour la sortir de là.

Mon avis:

J’hésitais franchement à me lancer dans l’aventure d’Eleanor & Park, vu que j’étais l’une des rares lectrices – si pas la seule ! – à m’être ennuyée devant « Fangirl » de cette même auteur, comme vous pouvez le lire ici. Néanmoins, je n’aime pas rester sur un échec – enfin, ça dépend de ce que j’ai lu auparavant des auteurs! – et donc je me suis lancée. Et vous savez quoi ? Je ne l’ai pas regretté.

Ce bouquin a d’ailleurs pas mal de points communs, à mon sens, avec « I’ll get there, it better be worth the trip » dont je vous parlais ci-dessus. D’abord, tous deux explorent le passé pas si lointain (69 pour le roman de Donovan, 86 pour E&P). Tous deux traitent de jeunes gens mal à l’aise dans leur peau et qui grâce soit à un chien, soit dans le cas présent à un condisciple, vont évoluer. Enfin, tous deux mettent en scène des parents abusifs, négligents face à leur progéniture (la mère de Davy et celle d’Eleanor) qui m’ont laissée plus d’une fois avec les poings serrés sur ma liseuse, tant j’avais envie de leur coller des baffes.

Là où le talent de Mrs Rowell s’illustre en particulier – et où Donovan a eu plus de réserves à mon sens – c’est dans le début de l’histoire d’amour et de son développement. Affronter ses peurs, le regard des autres, le regard de l’être aimé aussi, apprendre à défendre ses convictions même si on vous dit le contraire et aussi apprivoiser ses désirs physiques… Je ne peux que m’incliner devant la plume de l’auteure, qui parvient avec maestria à nous renvoyer à nos premières amours, à ces moments de solitude et de joie extrêmes quand on a le coeur qui bat plus fort, à ce tumulte de sentiments qui semble se déchaîner dans nos corps adolescents… Bref, ce roman m’aura réconcilié avec la plume de l’auteur et je guetterai désormais avec impatience ses prochaines sorties YA !

Un petit détour en fantasy…

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Titre: Shadow and Bone (Tome 1 de la trilogie Grisha)

Auteur: Leigh Bardugo

Genre: Fantasy YA

Niveau: Aisé

4e de couv’:

Alina a été recrutée par l’Armée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le brouillard maléfique qui déchire le pays. Quand son ami d’enfance frôle la mort lors de ce raid, Alina doit affronter ses peurs et sa destinée… Le monde des Grisha est dangereux et les pièges nombreux. A qui Alina pourra-t-elle accorder sa confiance, alors que la seule personne sur laquelle elle pouvait compter n’est plus en mesure de l’aider ?

Mon avis:

Un monde imaginaire divisé en deux par une brume maléfique, où se cachent des monstres mangeurs d’hommes. Un ordre de soldats-magiciens créé pour les combattre et réunifier le pays, les Grisha. Et une jeune fille, qui se retrouve investie d’un pouvoir aussi soudain que terrifiant. Yep, ça va rappeler pas mal de choses pour tous les lecteurs de l’imaginaire! Néanmoins, je dois reconnaître que ce premier tome est classique – ce qui n’est pas péjoratif loin de là – mais bien fichu. Miss Bardugo a puisé dans la mythologie slave pour consolider son monde, et a créé des personnages attachants, comme Alina dont on aime découvrir les premiers pas en tant que Grisha.

Comme d’habitude, j’ai eu plus de mal avec le triangle amoureux, même si ce dernier (heureusement!) ne dure qu’une bonne moitié du roman (et ne vous plaignez pas dans le fond, sinon je vous refile mon exemplaire de « Night School » et on pourra alors discuter des triangles amoureux étouffants. Et je reste polie.) Bref, pour revenir à ce premier tome, comme je le disais, c’est classique (là-dessus, je ne suis guère d’accord avec  ceque Miss Roth déclare sur la couverture) les afficionados du genre seront à mon avis légèrement frustrés. Il n’en reste pas moins que la lecture est plaisante, les enjeux bien posés et la curiosité, quand même titillée… Il n’est pas donc pas exclu que je craque sur le tome 2!

Place à mon second coup de coeur de juillet et c’est rien de le dire. Ce roman m’a complètement chamboulé, bouleversé et surpris de la meilleure des manières. Non seulement, c’est du post-apo, ce que j’aime, mais en plus la voix de la narratrice est juste absolument à part. Elle s’est nichée dans mon esprit et n’est pas prête d’en sortir, je vous le dis (non, je ne souffre pas encore de cette possession, on se rassure!) Sans plus attendre, je vous dévoile ce petit bijou!

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La couv’ UK et celle US. Dans les deux cas, elles sont géniales !

Titre: The Rain/H2O

Auteur: Virginia Bergin

Genre: YA post-apo/contemporain

Niveau: Intermédiaire (pas indiqué pour des débutants)

4e de couv’:

One minute sixteen-year-old Ruby Morris is having her first proper snog with Caspar McCloud in a hot tub, and the next she’s being bundled inside the house, dripping wet, cold and in her underwear. Not cool.

As she and Caspar shiver in the kitchen, it starts to rain. They turn on the radio to hear panicked voices – ‘It’s in the rain . . . it’s in the rain . . . ‘

Mon avis:

Ne vous attendez pas à un début digne d’un film catastrophe. Point de volcan qui explose. Point de flashes alarmistes à la TV signalant une épidémie ravageant le pays (quoique j’y reviendrai). Point d’explosion dans la ville tranquille de Ruby, une ado qui au début du roman, ne pense qu’à une seule chose: profiter au maximum d’un moment d’intimité dans le jacuzzi avec Caspar, ze beau gosse de la fête. Une fête qui tourne court, au grand désarroi de Ruby, qui ne comprend d’abord rien à la situation: pourquoi une averse inquiéterait-elle donc tant les adultes ? Pourquoi paniquent-ils ? Et pourquoi certains se mettent-ils à se gratter jusqu’au sang?

A partir de là, tout empire. Ruby apprend que la moindre goutte d’eau est contaminée, fatale pour l’espèce humaine. Elle se retrouve cloîtrée dans la maison familiale avec son beau-père et une ressource vitale qui vient à leur manquer: l’eau.

Je vous laisse le soin de découvrir de quelle manière la pluie est devenue mortelle pour ceux qui entrent en contact avec elle. Sachez juste que l’hypothèse de Mrs Bergin est bien pensée, à mon sens. Ce qui compte dans ce roman, outre le scénario post-apo extrêmement bien pensé et terrifiant – car comment survivre sans eau ? – c’est la voix de Ruby. Une narration qui vous entraîne dès les premières lignes par sa fraîcheur, l’obstination de Ruby à comprendre ce qui se passe autour d’elle, sa peur panique par la suite et ses tentatives pour rationaliser ce qui lui arrive… J’ai ri, j’ai pleuré aussi. Car l’auteur n’épargne pas ses personnages. Et en même temps, sa tendresse pour eux, pour Ruby parvient à montrer ce genre de scènes d’une manière bien à elle. Je pense par ex. à une scène qui est complètement horrifiante, terrifiante, où j’ai eu le coeur qui bat à cent à l’heure quand j’ai réalisé ce qui se passait… et l’auteur nous la joue, mais d’une façon que je n’aurais jamais devinée! Et le plus beau, c’est que ça marche. Ce mélange de tendresse drôle, parfois absurde dans un monde qui est frappé de plein fouet m’a prise par surprise et j’ai adoré. Ruby est sans doute la voix la plus originale qu’il m’ait été donné de lire dans mes lectures 2014 et vu mon débit de lecture, ce n’est pas rien de le dire. Franchement, si vous n’avez qu’un seul livre à découvrir, c’est celui-là.

Cerise sur le gâteau, il sera bientôt disponible en VF chez Bayard Jeunesse (et bonne chance au traducteur/à la traductrice pour le boulot qui l’attend! Ca ne va pas être facile…)

Un bouquin qui fait énormément parler de lui Outre-Manche, j’ai nommé…

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Titre: The Miniaturist

Auteur: Jessie Burton

Genre: Roman historique

Niveau: Intermédiaire + (vraiment pas indiqué pour des débutants!)

4e de couv’:

There is nothing hidden that will not be revealed.

On an autumn day in 1686, eighteen-year-old Nella Oortman knocks at the door of a grand house in the wealthiest quarter of Amsterdam. She has come from the country to begin a new life as the wife of illustrious merchant trader Johannes Brandt, but instead she is met by his sharp-tongued sister, Marin. Only later does Johannes appear and present her with an extraordinary wedding gift: a cabinet-sized replica of their home. It is to be furnished by an elusive miniaturist, whose tiny creations mirror their real-life counterparts in unexpected ways . . .

Nella is at first mystified by the closed world of the Brandt household, but as she uncovers its secrets she realizes the escalating dangers that await them all. Does the miniaturist hold their fate in her hands? And will she be the key to their salvation or the architect of their downfall?

Mon avis:

J’ai commencé à entendre parler de ce bouquin sur Twitter – comme d’habitude, d’ailleurs! – et il est vrai que le parcours de son auteur ressemble à un conte de fées: premier roman, les droits de traduction vendus dans 29 pays (hormis bien sûr le Royaume-Uni et les USA), un buzz médiatique qui enfle, une position constante en haut des listes de ventes, comme l’attestent les 25 000 exemplaires vendus en 7 semaines. De quoi laisser légèrement rêveur, n’est-ce pas?

La couverture est à tomber, parfaitement raccord avec l’intrigue et celle-ci parlant de la lutte de jeunes femmes pour s’émanciper dans la société très codifiée du 17e siècle à Amsterdam, il n’en fallait pas plus pour m’intriguer. Qu’en est-il donc du roman ?

Nella, dix-huit ans, jeune fille d’une famille honorable, mais ruinée par un père décédé à présent, se voit offrir une chance inespérée quand Johannes Brandt lui propose de l’épouser. La chance de quitter sa bourgade tranquille, d’emménager dans une demeure prestigieuse en plein centre d’Amsterdam et de devenir maîtresse de maison. Nella ne tarde pas à déchanter quand elle arrive à destination: son époux – qu’elle n’a jamais vu, mariage par procuration oblige – n’est pas là, Marin, la soeur de ce dernier, est aussi aimable qu’une porte de prison et elle est complètement perdue dans cette demeure dont les règles lui échappent. Nella pourtant ne se résigne pas et à force de lutter pour exister dans le système instauré par les Brandt, s’immisce de plus en plus dans la vie de la maison. Dans ses mystères également et ils sont nombreux. A commencer par Johannes lui-même, qui offre à sa jeune épouse une splendide maison miniature, réplique exacte de celle des Brandt. Nella est très loin de se douter que ce cadeau va s’avérer empoisonné…

J’ai été en premier lieu séduite par le style. Jessie Burton a une prose élégante, évocatrice d’images surtout dans ses descriptions et excelle à donner un portrait aussi terrifiant que juste de cette société d’Amsterdam, extrêmement codifiée, dont les envies, jalousies et désirs ne peuvent cependant s’empêcher de percer sous un vernis religieux et social de bon aloi. Ce portrait de la ville est d’ailleurs une des forces du roman, un personnage à part entière et qui durant tout le roman, va définir le destin de Nella et des autres habitants de la demeure Brandt. Si j’ai un bémol à dire, c’est que l’intrigue m’a paru prendre trop de temps pour véritablement décoller. Nella est certes un personnage attachant, on ressent beaucoup d’empathie pour elle dès qu’elle pose le pied à Amsterdam et quand elle essaie de trouver sa place en tant qu’épouse et femme. Néanmoins, j’aurais aimé que l’action prenne plus tôt le pas sur le portrait de la jeune femme. Quand celle-ci démarre cependant, elle m’a laissée assez surprise, car si j’avais deviné certaines choses, j’étais loin de m’attendre à d’autres. The Miniaturist est un roman qui contient son lot de cruauté, de désespoir, mais aussi des moments très émouvants, où la solidarité et l’affection permettent aux personnages de survivre dans la tempête où ils sont pris. C’est aussi une ode à la tolérance, à la rage de vivre et à la volonté coûte que coûte de trouver sa place, même dans une société qui fera tout pour vous faire courber la tête.

Dernier petit regret: que certaines portes ne soient pas totalement refermées à la fin du roman. Néanmoins, comme l’auteur n’exclut pas une suite, cela peut se comprendre!

Et on en arrive au dernier roman (siiiiiiiii !!!!! ) (bravo aux courageux/ses qui sont arrivées jusqu’ici, vous méritez tous & toutes un paquet de fraises tagada)

Dernier roman ET 3e coup de coeur ! N’ai-je pas été gâtée?

Le voici !

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Titre: Shattered (3e et dernier tome de la trilogie)

Auteur: Teri Terry

Genre: YA dystopie

Niveau: Aisé

4e de couv’:

The riveting finale of the Slated trilogy!
A thought-provoking psychological thriller set in a disturbingly plausible future where the government and its enemies compete to control the minds of the young.

Mon avis:

… et je n’en dirai pas plus car il s’agit donc de la fin d’une trilogie. Vous pouvez découvrir mon avis sur le premier tome, paru en VF chez La Martinière Jeunesse, sur Callioprofs. J’avais été séduite par la voix de l’héroïne, Kyla, qui se réveille avec la mémoire complètement effacée et se voit offrir une « seconde chance » après sa condamnation pour un délit qu’elle ne peut bien entendu pas se remémorer. Bien entendu, le twist arrive quand on se rend compte que Kyla a gardé des souvenirs et que ces derniers lui disent une toute autre histoire que la version « officielle » des évènements. Pourquoi avoir un coup de coeur pour cette série, surtout dans un paysage YA saturé de dystopies ? D’abord par le style de l’auteur, qui excelle à tisser les relations entre les personnages, à nous faire ressentir les émotions de Kyla. Ensuite, pour le système mis en place par les Lorders, cet effacement de la mémoire, qui est censé donner une chance unique à ceux qui en bénéficient de rebâtir leur vie. Si le thème n’est pas nouveau, il est bien mis en place par l’auteur, qui l’exploite de manière logique et réaliste. Et enfin, parce que sur les 3 bouquins, je ne me suis jamais ennuyée! Le rythme est constant, soutenu, les dénouements sont logiques et Kyla, toujours attachante, même si certains de ses choix se révèlent contraires à la morale. Tenir le rythme et la cohérence d’une histoire au cours d’une trilogie est loin d’être une chose facile, mais en plus quand le talent s’en mêle, vous obtenez une série aussi géniale que celle de « Slated ». Si j’ai un petit bémol à formuler – ce qui ne m’empêche pas d’avoir un coup de coeur pour toute cette série – c’est le fil concernant la romance (je sais, vous ne vous en seriez pas douté!) qui est parfois trop omniprésent à mon goût. Néanmoins, là aussi, l’auteur a réservé de jolies surprises et j’aime ce qu’elle en a fait !

Et c’est fini pour ce bilan de juillet !

Au programme de celui d’août, qui arrivera très bientôt, fin du mois oblige, voici un petit teaser en images:

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17 réflexions sur “Bilan lecture du mois de juillet…

  1. MAIS COMMENT TU FAIS POUR LIRE AUTANT ??? 😉
    plus sérieusement, super tes présentations, comme Earane, faut pas que j’en lise trop sinon ma LAL va exploser.

  2. Eh bien, tu n’as pas chômé, ma chère ! 😀 Une belle liste… qui n’est pas bonne pour la mienne, vilaine ! Mais je vais résister, je suis forte, je peux le faire. Ca m’encourage néanmoins à me pencher davantage sur Eleanor & Park, qui me tente déjà beaucoup.
    Et c’est une super idée d’indiquer le degré de facilité/difficulté de lecture en VO, une petite attention charmante ! 😀 (Même si je reste trop flemmarde pour me remettre à la VO, héhéhé)
    Vivement le bilan d’août 😛

  3. Aaaah, on peut dire que tu m’intrigues avec The rain / H2O… 😉
    Pour Le miniaturiste, le thème me plait (forcément) surtout que l’époque et le lieu changent pour une fois et ça me tente d’autant plus. Du coup, même s’il est long à démarrer (c’est rarement un problème pour moi), je pense que je le lirai si j’ai l’occasion.
    Concernant les lectures avec morceaux de mères « indignes », pour ma part j’applaudis les auteurs, car justement j’aime quand on montre, surtout en YA, que l’on peut se construire malgré ce genre de parents (parce que c’est, malheureusement, bien plus fréquent qu’on ne le croit).

    • Oh,je pense qu’il y aura bientôt une sortie VF pour The Miniaturist, je le dirai quand ce sera annoncé en tout cas ! (Tiens, d’ailleurs, je vais aller demander à l’auteur)
      Et oui, absolument pour les deux romans en question, je les recommande vivement.

  4. Pingback: La wish-list de la rentrée! | Cindy Van Wilder
  5. HAN, 11 romans ! En effet, tu n’as pas chômé 😀 Shadow and Bone me tente TERRIBLEMENT 😀
    Je te souhaite de très belles lectures ma chère Cindy 😀

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