Autant vous le dire tout de suite, il n’est guère brillant (du moins au niveau de la quantité. Parce que la qualité y était!)
Les raisons sans doute au festival des Imaginales et à une actu écriture bien chargée !
Donc, sans plus attendre, allons-y !
Au total : 5 bouquins, dont 4 VO (j’avais envie de me faire une cure in English!).
Aucune déception et que du tout bon, comme vous allez le voir…
On commence avec If I Stay, le roman de Gayle Forman, bientôt adapté au cinéma d’ailleurs. C’est la bande-annonce qui m’a d’abord intrigué…
… et qui m’a donné envie de découvrir ce roman, bien connu Outre-Atlantique où il a été best-seller !
(Inscrit sur la couverture d’ailleurs – en revanche, pour la comparaison avec Twilight on repassera…)
Mia est une brillante musicienne, qui rêve d’intégrer l’académie Julliard, aka le Graal pour tout artiste qui se respecte. Son copain, Adam, aussi musicien et leader d’un groupe, la soutient dans cette démarche, bien que cela puisse provoquer une séparation entre eux. Mais voilà qu’un accident de voiture meurtrier remet tout en question. La famille de Mia est déchirée, elle-même est entre la vie et la mort et se retrouve sous la forme d’un esprit impuissant, qui ne peut qu’assister à la tragédie qui se déroule sous ses yeux. Mia a effectivement un choix à faire, mais je ne vous en dévoilerai pas plus.
Vu le thème, ce qui arrive à l’héroïne, ce roman ne pouvait que me toucher. Entre passages au présent et flash-backs, il est également très bien construit. Mia se révèle attachante au début, quand on commence à la connaître – même si un peu trop « conventionnelle » parfois à mon goût – et ce qu’elle doit subir m’a naturellement brisé le coeur. Gayle Forman a une écriture sensible, juste, elle parvient à insuffler beaucoup d’humour dans des passages très poignants et critiques. Ses descriptions des proches qui attendent à l’hôpital, de leur désespoir, de leur impuissance aussi, résonnent encore dans mon esprit. Comme d’habitude, c’est le genre de passages qui m’achève toujours.
Alors, pourquoi ce bouquin n’est-il pas un coup de coeur? Mystère. Je peux dire que j’ai vraiment apprécié de découvrir cette auteur, que je ne connaissais pas jusqu’ici, et que le film m’intrigue toujours autant. Peut-être est-ce dû à un manque d’alchimie au début avec Mia elle-même (et pourtant, je le redis, elle m’a énormément touchée). Quoi qu’il en soit, si vous ne l’avez pas encore lu, je vous incite à le faire, c’est un livre auquel on ne peut rester indifférent!
Passons au coup de coeur pour ce mois de mai!
Magnifique titre, magnifique couverture (qui illustre très bien le cadre principal du bouquin) et surtout… quelle histoire !! Du post-apo comme je les aime, avec sa dose de violence, mais aussi d’humanité et d’espoir. Lynn n’a jamais connu d’autre univers que la maison dans laquelle elle vit avec sa mère et l’étang qui occupe leur cour. Car, dans ce monde, l’eau est devenue une denrée rare. Si rare qu’elle se monnaie à prix d’or dans les grandes villes et qu’en-dehors, elle est une ressource pour laquelle bien des gens sont prêts à tuer leur prochain. Aussi Lynn et sa mère montent-elles la garde à tour de rôle pour veiller sur leur bien le plus précieux. Elles vivent en autarcie, surveillent leur plus proche voisin, un vieil homme solitaire et préparent des réserves pour l’hiver qui vient. Mais quand sa mère meurt dans un horrible accident – et croyez-moi, il l’est! – Lynn se retrouve seule, incapable de gérer sa vie comme auparavant. Une aide inattendue va venir bouleverser sa routine. Cependant, Lynn n’a aucune idée des sacrifices que cette assistance va engendrer…
Le style de Mindy McGinnis est à l’image de l’univers créé: âpre, sans concession et pourtant porteur d’une lumière qui se révèle au fil des pages. A l’image aussi de son héroïne, qui va s’humaniser peu à peu. Laissez-moi vous dire que j’ai adoré Lynn et pourtant, au début, elle n’est pas facile à aimer. Elle essaie d’imiter sa mère en tous points, une femme sèche, obsédée par leur survie, qui montre rarement son affection (bon, autant vous le dire, il y a une très bonne raison là-dessous!). Aussi, quand celle-ci décède, Lynn est déboussolée, privée de l’unique repère qu’elle a connu durant toute son existence. J’ai aimé voir son évolution la voir s’ouvrir aux autres, d’abord contrainte et forcée par les circonstances, ensuite avec d’autant plus d’émotion que cette humanisation va la conduire droit dans un piège… Je n’en dirai pas plus là-dessus, sinon que la fin du roman a juste explosé mes neurones quand je l’ai lue (oui, ils s’en sont remis depuis, merci pour eux).
Le thème très réaliste de l’eau devenue une ressource rare se mêle également à une critique de la société actuelle mordante et d’autant plus juste qu’elle rejoint certains sujets auxquels nous sommes confrontés tous les jours. Là aussi, je n’en dirai pas plus. Malheureusement, il n’est pas encore dispo en VF. Pour ceux qui le peuvent donc, jetez-vous dessus! Je lirai très certainement la suite…
Ensuite, un roman dont j’attendais beaucoup, qui m’a aussi beaucoup surprise et qui s’inscrit très bien en ce 6 juin, jour anniversaire du Débarquement en Normandie, c’est-à-dire Code Name Verity par Elizabeth E. Wein!
Ce roman a fait le buzz lors de sa sortie, raflant plusieurs prix et suscitant une immense vague d’enthousiasme. L’ayant lu, je comprends mieux pourquoi…
Nous sommes en 1943 et une jeune espionne britannique s’est fait arrêter par la Gestapo en France. Après plusieurs jours « d’interrogatoire », elle craque et décide de collaborer. A savoir livrer des codes secrets utilisés par les forces alliées pour communiquer avec les résistants en France… En même temps, elle décide de raconter son histoire, celle de son entrée en service et surtout de son amitié aussi inattendue qu’absolue avec une jeune aviatrice.
Première recommandation: vous risquez de nombreuses surprises avec ce roman! L’auteur a le don pour nous dérouter, nous faire croire ce que dit son personnage pour automatiquement nous faire douter ensuite… Et croyez-moi, ça a complètement marché pour moi! Je me suis laissée complètement porter par ce récit à deux voix, celles de l’espionne et de l’aviatrice, de leur lien forgé au cours des missions secrètes et des atterrissages clandestins en France, de leurs fous rires et des épreuves vécues ensemble, sous le feu ennemi. C’est un récit incroyable, beau mais aussi cruel et je peux vous dire qu’il m’a arraché quelques larmes.
Bien sûr, pour ceux qui me suivent, vous savez que je suis très sensible à cette époque et je trouve que l’auteur a accompli un travail de reconstitution extraordinaire. Son style est assez incroyable – assez ardu en VO d’ailleurs, je le glisse au cas où vous voudriez tenter l’aventure – mais rempli d’un humour pince sans rire et surtout d’une grande humanité. C’est un hommage vibrant aux femmes qui ont vécu cette guerre, qui s’y sont engagées, qui ont aussi contribué à la victoire des Alliés et dont on ne parle malheureusement pas assez souvent !
Je vous laisserai sur la phrase-clef du roman, qui encore maintenant me serre le coeur, « Kiss me Hardy ».
La bonne nouvelle aussi pour ceux qui ne lisent pas en VO, c’est la publication prochaine en VF à la fin de l’année chez Castelmore !
J’enchaîne avec de la bonne sci-fi, recommandée – comme d’habitude ! – par les Book Smugglers, qui mêle super-héros, invasion extraterrestre et dystopie assez glaçante dans un roman bien mené, au rythme soutenu et qui m’a beaucoup plu, à savoir , Broken, Extrahumans 1 de Susan Jane Bigelow.
Dans un futur proche, un jeune homme peut voir vos avenirs possibles en vous regardant dans les yeux, alors qu’une femme survit misérablement dans un New York dévasté par la guerre entre les Etats-Unis d’une part et les Européens d’autre part. Dans ce futur, ce même jeune homme reçoit une lettre l’avertissant qu’il devra bientôt non seulement recueillir un bébé bientôt orphelin, mais également qu’il devra retrouver cette femme aux ailes brisées, qui se souvient avoir été jadis une des brillantes Extrahumans, aux côtés du héros Sky Ranger. C’est un destin bien lourd pour un ado de quatorze ans, d’autant plus que le parti au pouvoir est farouchement opposé aux Extrahumans et traque les rebelles par tous les moyens… Entre répression politique, espionnage, espoir et voyage planétaire, ce premier tome de la trilogie Extrahumans m’a servi un cocktail détonnant, explosif, dont les thèmes et les personnages m’ont beaucoup interpellée.
Broken, bien entendu, mais aussi et surtout Michael, qui essaie d’agir pour le mieux tout en sachant que l’échec le guette à chaque pas et qu’à la fin de son voyage, il devra affronter quelqu’un de bien plus puissant que lui. Même si je ne suis pas une fan des super-héros – du moins à la sauce Wolverine et compagnie – j’ai aimé ce que l’auteur en a fait, les rendant humains et prompts à se tromper comme n’importe quelle personne « normale ». Le fait que leurs échecs soient bien plus porteurs de catastrophes n’en est que mieux rendu dans ce roman. Je me suis beaucoup attachée aux personnages et même si ce premier tome n’est pas exempt de quelques longueurs, le rythme était très bien géré, si bien que je l’ai dévoré en quelques jours (une prouesse en ce mois de mai!).
La dernière lecture de ce mois de mai et la seule francophone, hé bien, je vous en ai déjà parlé, c’est Subliminale, le premier tome de la Balance brisée, par Lise Syven, qui vient de sortir chez Castelmore. Je l’ai chroniqué ici et pour le plaisir, comme dirait Herbert, je vous remets la couverture (sublime. Je sais, mon sens de l’humour est très développé today!)
Et au menu du mois de juin?
Hé bien, du classique, du YA et… on verra bien !
Stay tuned et bonnes lectures!